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mercredi, 05 septembre 2018

NIEPPE 2018 : DIMANCHE 16 SEPTEMBRE !

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23:46 Publié dans La vie de l'association Synthèse nationale | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Procès Méric : SERGE AYOUB S'EXPRIME

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Source Breizh info cliquez là

Depuis mardi, Esteban Morillo, Samuel Dufour, Alexandre Eyraud, comparaissent depuis mardi 4 septembre devant le tribunal, à Paris, afin de répondre des coups portés à Clément Méric, jeune antifasciste d’ultra gauche, tué dans une bagarre à Paris en 2013. Les récits des deux camps, opposés politiquement, diffèrent.

Les jurés, après dix jours d’audience (un procès exceptionnellement long pour ce type d’affaires), trancheront, tandis que le tribunal médiatique et politique lui, a déjà tranché depuis le 5 juin 2013. Ainsi, certains journaux n’ont pas hésité à qualifier de « meurtriers » des individus pas encore jugés, tandis qu’à l’époque, Manuel Valls avait engagé la dissolution de mouvements politiques, sans attendre l’issue du procès.

Esteban Morillo et Samuel Dufour, qui ont tous les deux fait de longs mois de détention provisoire, sont poursuivis pour violences « ayant entraîné la mort sans intention de la donner », à partir de mardi. Un troisième, Alexandre Eyraud, est poursuivi pour violences aggravées. Ils encourent respectivement vingt et cinq ans de prison.

Pour faire le point sur le procès en cours, nous avons interrogé Serge Ayoub, à l’époque leader des JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires), mouvement auquel n’appartenait pas Esteban Morillo (qui était proche de 3ème Voie), et qui fût à l’époque au centre de la tempête médiatique et politique.

« Les antifas insistent sur l’assassinat,

alors qu’ils savent bien que ce n’en est pas un »

Breizh-info.com : Comment voyez-vous le déroulement du procès ? Eu égard de la tempête politique et médiatique au sujet des accusés, est-il déjà à charge avant d’avoir commencé ? Où va-t-on vraiment établir la vérité sur cette affaire ?

Serge Ayoub : En bon citoyen français, j’ai confiance en ma Justice. En bon Français, j’ai confiance en mon peuple, et c’est un jury populaire. En juriste – j’ai suivi une licence de droit – je pense que l’affaire est loin d’être entendue. En politique, quand j’entends les gesticulations des antifas, je me dis que l’affaire n’est pas dans le sac, et loin de là, pour eux.

À partir du moment où avant le début du procès, ils disent que la justice est « injuste », qu’ils n’en attendent rien, que ce n’est pas la condamnation qui est importante, mais le fait de reconnaitre que c’est un assassinat politique, cela prouve déjà qu’ils n’en sont pas sûrs. Ils le disent déjà d’ailleurs, que la justice ne sera pas rendue, que la bourgeoisie est toujours complice des fascistes et réciproquement.

Les antifas insistent sur l’assassinat, alors qu’ils savent bien que ce n’en est pas un. Pour un assassinat, il y a préméditation, là il est établi que non. Les mots qu’ils utilisent prouvent que cela ne va pas.

S’ils voulaient vraiment que la justice fasse son travail, ils ne feraient pas un tel scandale. Cette agitation, cette pression, montre une image en harmonie avec la défense d’Esteban. C’est une erreur, et ils la font sciemment. Ils savent que c’est perdu, et pire encore, ils font fructifier le cadavre. Pas simplement celui de Clément Méric, mais celui de l’antifascisme en général.

Si Méric n’était pas mort, une chance pour le mouvement antifa, de quoi parlerait-on ? Ils ont intérêt à le rentabiliser ce cadavre, car c’est ça ou plus rien.

Breizh-info.com : Parce qu’ils n’ont plus d’écho ?

Serge Ayoub : Oui. Ils sont obligés de le faire parce que c’est perdu. Pour qu’il se passe quelque chose. Sinon c’est quoi ? Une manif contre l’amiante à l’université ? Ils n’ont plus rien. Tout le monde s’en fout. Quel constat d’échec ! 2000 à 3000 personnes au moment de la mort de Clément Méric, un tollé général, des journaux, des ministres au garde-à-vous… et à peine 5 ans après, 300 à 400 clampins qui se rassemblent.

On dirait un rassemblement identitaire ! Sauf que les identitaires n’ont pas Libération, n’ont pas le Nouvel Obs, ils ne s’appellent pas Bouchenot avec un père à France 3, ils ne s’appellent pas Bernanos. Ce ne sont pas des bourgeois.

Quand tu as tous les médias avec toi et que tu ne rassembles que 400 personnes, il faut se remettre en question.

Quel constat abominable ! Méric, leur martyr, un fils de bourges. Un étudiant. Leur ennemi, la bête à abattre ? Un ouvrier. La seule fois où l’extrême gauche rencontre un ouvrier, c’est quand elle prend son poing dans la gueule. Ces mouvements qui se revendiquent populaires, ouvriers, n’ont pas d’ouvriers. Ils n’ont que des étudiants, des profs. Les cadres antifas sont des professeurs de collège ! Des fonctionnaires de la rébellion. C’est un échec total !

Breizh-info.com : Derrière ce procès, il y a tout de même une forme de gravité, des accusés qui risquent des années de prison…

Serge Ayoub : Je sépare le pénal du politique. Je ne veux pas être méchant, mais si certains risquent pour leur avenir, Méric lui, n’en a plus du tout. Et à cause de qui ? De ses potes, parce qu’ils n’ont personne avec eux, sont obligés de recruter des gens faibles. Dans une armée, quand on recrute, on recrute d’abord les plus forts, puis après les pieds plats, puis après, en fin de guerre, les vieillards et les enfants.

Les antifas parlent de guerre, de combat, ils se prennent pour une armée : ils ont un uniforme noir, des drapeaux, des chants, des troupes. C’est une armée. À partir de là, regardez leur recrutement. Ils n’ont plus rien. C’est énorme que ces gens qui luttent pour les ouvriers et pour le peuple se prennent une main dans la gueule par un ouvrier, jeune, issu de l’immigration. Le symbole est fort.

Breizh-info.com : Les Antifas vous accusent d’avoir manipulé ces jeunes depuis de longues années, d’avoir poussé des gens à la violence…

Serge Ayoub : Si c’est moi qui tirais les ficelles, pourquoi s’acharner ainsi sur des lampistes comme ils les appellent ? Cela prouve leur incapacité. Cela les met face à leurs contradictions.

Quand j’étais jeune et que je battais – et les antifas plus âgés qui comptent encore leurs dents seront d’accord avec moi – je me battais ! Quelle est la personne qui dans mon groupe de l’époque est morte ? C’est moi qui y allais. J’assumais cette violence. J’étais devant. Eux ils ont poussé un malade, un handicapé. Sous prétexte qu’ils combattaient comme des fachos ils se sont comportés comme des salauds. Moi jamais.

Quand Esteban m’a appelé un peu avant l’affaire, je lui ai dit de ne pas se battre et de s’en aller. Quand j’étais plus jeune et que je constatais que certains voulaient se battre sans en avoir les moyens, je leur conseillais d’écrire, de faire de la propagande, de combattre autrement. Je ne les amenais pas à l’abattoir.

Le procès que me fait l’extrême gauche est confus : si c’est moi qui tire les ficelles, pourquoi ne suis-je alors pas mis en examen ? Et pourquoi s’acharner sur Esteban s’il n’est qu’un lampiste ? Cela ne va pas tout ça..

« Il est très difficile de dire que Valls

a condamné à tort et en dépit du droit. »

Breizh-info.com : Comment expliquer le lynchage médiatique depuis 5 ans ? 

Serge Ayoub : Un journal n’a aucun intérêt à défendre Esteban. Et surtout pas un intérêt de corporation (dixit famille Méric, famille Bernanos, famille Bouchenot, etc..). Pourquoi s’ennuyer ? C’est tellement plus facile de tirer sur une ambulance.

Qui a envie d’écrire sur un journal qu’en fin de compte, ceux qu’on appelle les fachos, auraient raison ?

Je tiens à rappeler que ces journaux vivent de subventions, de publicités.

Ils n’ont par ailleurs aucun intérêt à tenir un autre discours, parce que tout le monde s’en fout. C’est un combat facile.

Breizh-info.com : Du côté judiciaire, six contre expertises pour savoir si un coup de poing américain a été utilisé ou non. Est-ce de l’acharnement ?

Serge Ayoub : Il est très difficile de reconnaitre que les députés se sont mis au garde-à-vous en une minute de silence pour un agresseur. Il est très difficile de dire que Valls a condamné à tort et en dépit du droit. Il est très difficile de dire qu’un Premier ministre s’est fourvoyé. C’est évident. Il faut sauver les meubles, ne pas être ridicule, car le ridicule tue en France.

Alors on va prendre les deux ouvriers, et on va leur en mettre plein la gueule. Ils n’ont ni l’argent ni les contacts pour se défendre.

Breizh-info.com : C’est donc un lynchage judiciaire qui s’annonce ?

Serge Ayoub : Pas forcément, comme je l’ai dit au début. Je crois en la Justice, je lui fais confiance. Elle l’a d’abord prouvé en requalifiant la qualification par le procureur de la République. Car au début c’était volontaire, et trois heures après le juge d’instruction mettait « involontaire », une véritable gifle pour le parquet. C’était tellement net qu’on ne pouvait pas faire autrement.

Il faut arrêter de crier au lynchage judiciaire. Bien sûr qu’ils sont ennuyés, qu’un deuxième juge a été mis. Mais il y’a dix jours d’audience, et par expérience, c’est qu’il y’a donc doute. Les juges assis ont un doute. C’est pour cela que l’audience est si longue. Ce ne sont pas les jurés qui décident de la durée, mais les juges. Ils sont embarrassés, et c’est normal. Mais ils essaient de faire quand même leur travail.

Ne soyons pas dans le « tous pourris ». Dans le complot perpétuel. Ce n’est pas crédible.

Breizh-info.com : Quelles conséquences politiques suite à ce procès ?

Serge Ayoub : Le match retour du PSG-Nîmes ? Non, sérieusement, rien. C’est mort, cela va se dégonfler. L’affaire est morte. Tout le monde s’en fout en France. Il n’y a que des articles faits par des journalistes complaisants, mais cela tourne en rond.

Breizh-info.com : Pour vous le journalisme et le politique se sont salis dans cette affaire ?

Serge Ayoub : Ils ne se salissent pas, ils ont joué leur jeu, leurs intérêts. Les bons sentiments rapportent et ne créent pas de problèmes. Être d’accord avec le gouvernement ça ne crée pas de problème, ni avec les collègues, les sponsors, les subventions.

Quand j’étais plus jeune, je me demandais comment le Canard Enchainé faisait pour avoir autant d’informations. Et un ami journaliste m’a répondu un jour en riant : « c’est la police qui leur donne ». C’est le système qui donne des informations quand il faut. Pour Médiapart, cela pourrait bien être pareil. Un jour, j’avais déjeuné avec Askolovitch, qui m’avait dit tout de go être ami avec Manuel Valls. C’est son droit. Mais en termes d’indépendance de la presse, en termes d’éthique, ce n’est pas la même.

C’est un microcosme dirigeant, une bulle, mais il faut faire attention, car une bulle, ça éclate.

Qui lit Le Monde ? Qui lit Libération aujourd’hui, à part M. Rotschild ? Personne. Tout le monde s’en fout. Je ne sais même pas si on donne encore ces journaux dans les avions. C’est fini.

La gauche c’est quoi ? Des gens qui sont en dehors de la réalité, des étudiants, des professeurs jamais sortis de l’école, et des retraités nostalgiques de mai 68. C’est tout. Des gens qui sont aujourd’hui hors de la vraie vie.

Breizh-info.com : Ils restent tout de même influents….

Bien sûr, ils ont le pouvoir. Pour combien de temps encore ? On a eu l’hyperprésident, puis le président normal, le président nouveau. Et après ? Il reste quoi ? Bayrou ? Un kangourou ? Ils ont tout de fait. « Je suis droite à l’américaine », « je suis de gauche français et humain », « moi je n’ai rien à voir avec tout ça ». Et après ? « Moi je suis très vieux ». Un nain, un cracheur de feu ? On est en fin de cycle, et c’est pareil pour l’extrême gauche. Le procès Clément Méric est son chant du cygne. (...)

11:29 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

MACRON : DE L'ARNAQUE À L'INAPTITUDE. LE PDF, SEULE ALTERNATIVE.

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Jean-François Touzé

Délégué national du Parti de la France aux études et argumentaire

Croissance en berne, inflation en hausse, reprise des mouvements sociaux, menace de bugs multiples sur la mise en œuvre de l’impôt à la source, cacophonie gouvernementale, couacs en série, démission de Nicolas Hulot, investigations judiciaires à l’encontre du Secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler et de l’encore, au moment où nous écrivons, ministre de la Culture, Françoise Nyssen, suite de l'affaire Benalla, montée de l’insécurité et des actes de barbarie, crise européenne sur fond de submersion migratoire… Rien ne va plus pour Emmanuel Macron qui en un an, aura épuisé toutes les ressources des Institutions de la Ve République pour tenter de donner corps à une Présidence acquise par une arnaque électorale.

On ne s’improvise pas Président de la République. Macron qui se voulait Jupiter n’était en vérité que Dolos, esprit mineur de l'illusion et de la duperie.

Le macronisme, nous l'avons dit est bien une escroquerie. C'est aussi une inaptitude.

  • Inaptitude au pouvoir comme le montre son incapacité à prendre à bras-le-corps les grands problèmes du pays.
  • Inaptitude à l'autorité comme le montre son impuissance face aux désordres répétés de sa majorité.
  • Inaptitude à incarner la fonction présidentielle comme le montrent ses dérapages verbaux (« Ceux qui ne sont rien », « Lèpre populiste », « Ces fainéants », « Les illettrés ») et son inclinaison vers l'abaissement national (l’Élysée transformée en boîte de nuit techno-racaille).
  • Inaptitude à comprendre les Français et à aimer la France comme en témoigne sa sortie méprisante envers les « Gaulois réfractaires ».
  • Inaptitude surtout à entrevoir la réalité douloureuse de la France et à prendre les solutions qui s'imposeraient pour l'en extraire.

Il est vrai qu'à l’inaptitude s'ajoute pour lui comme pour tous ses prédécesseurs l’appartenance fondatrice et inaliénable au Système et la reconnaissance due à ceux qui l'ont fait élire, puissances d’argent et de l'ordre mondial.

Face aux menaces extrêmes qui pèsent sur notre pays et sur notre civilisation, l'impuissance et l'inaptitude d'un Président sont des éléments constitutifs de crimes contre la Nation et contre l’État.

Aucune force politique n'est pourtant aujourd'hui en capacité de s'opposer au processus de décomposition organique qui est à l'œuvre.

Cette force nouvelle, puissante et radicale, il nous appartient de la déclencher.

Le Parti de la France est encore électoralement faible ? C'est vrai. Il ne dispose que de structures modestes ? C'est vrai. Ses moyens sont limités ? C'est vrai. Les médias ne le « calculent » pas ? C'est vrai.

Mais nous sommes quelques-uns à nous souvenir que, un an avant son émergence, le Front National ne dépassait guère les 1 % lors des scrutins auxquels il participait, que moins de cinq cents adhérents étaient à jour de cotisation et que son accès aux médias était quasiment nul.

Mais le Front avait sa foi militante. Sa ligne droite et juste. Son chef, Jean-Marie Le Pen.

Nous avons, intacte, notre foi politique. Intacte la détermination de nos militants. Intactes la lucidité et la clarté d'analyse qui a toujours été la marque sigillaire de la Droite nationale. Intacte notre volonté française et européenne.

Et nous avons Carl Lang.

Ce qui fut sera… Mais cette fois pour l’emporter.

 

10:52 Publié dans Jean-François Touzé | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

L'émission de vendredi dernier sur Radio Courtoisie avec Alban d'Arguin, auteur d'"Eoliennes un scandale d'Etat".

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10:28 Publié dans Sur les ondes libres | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les oligarchies financières détiennent le pouvoir, pas le ministre de l’Ecologie

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Entretien Avec Jean Ziegler*

Que révèle la démission de Nicolas Hulot sur l’écologie et la politique ?
Dans son interview à France Inter, Nicolas Hulot a prononcé une phrase clé : « C’est un problème de démocratie : qui a le pouvoir ? » Qui, en effet, a le pouvoir dans nos démocraties ? La réponse est claire : le capital financier globalisé. Ce n’est donc pas un gouvernement qui détient le pouvoir en la matière, et encore moins un ministre de l’Ecologie, aussi courageux soit-il !

Nos démocraties ne peuvent-elles donc rien faire contre le pouvoir de la finance ?

En France, et en Europe occidentale en général, il y a un formidable mouvement pour la protection de l’environnement et des solidarités importantes dans une société civile puissante, une bonne recherche scientifique, une théorie et une pratique de l’écologie. Ce mouvement est impressionnant, mais à l’heure actuelle il rencontre un adversaire plus puissant que lui : les maîtres du capital financier globalisé. Ce sont ces oligarchies qui gouvernent la planète. La démocratie française, comme toutes les autres, est une démocratie simulative. Elle fonctionne institutionnellement, mais elle n’a pas le pouvoir réel sur les choses essentielles, et notamment sur l’économie...

Qui œuvre en coulisse ? Les lobbyistes des puissances financières ?

Les lobbyistes, ce sont des exécutants, des larbins. Les décisions sont prises par les oligachies, c’est-à-dire des grandes banques ou des présidents de sociétés multinationales qui envoient ensuite des employés, des lobbyistes, pour imposer leurs points de vue et empêcher l’adoption de lois non conformes à leurs intérêts. Il y a, à Bruxelles, plus de 1 500 bureaux de lobbyistes.

Selon vous, ces oligarques, qui dominent l’économie mondiale, ont un « même aveuglement pour la planète et le sort des homes qui y vivent ».

Oui, et ils sont les véritables maîtres de la planète. Ils ont créé un ordre cannibale du monde : avec d’énormes richesses pour quelques-uns et la misère pour la multitude. Je prends un exemple : selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), toutes les cinq secondes, un enfant en dessous de 10 ans meurt de faim alors que l’agriculture mondiale pourrait nourrir normalement 12 milliards d’êtres humains, soit pratiquement le double de l’humanité. Selon la Banque mondiale, les 500 sociétés transcontinentales privées les plus puissantes, tous secteurs confondus, ont contrôlé l’an dernier 52,8% du produit mondial brut, c’est-à-dire de toutes les riches- ses produites en une année sur la planète.

Dans le Capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin), vous écrivez que les dirigeants de ces grandes sociétés détiennent un pouvoir comme « aucun empereur, aucun pape, aucun roi n’en a jamais disposé dans l’histoire des peuples ». Ces sociétés ne sont donc contrôlées par personne ?

Personne. Elles échappent à tout contrôle parlementaire, étatique, onusien, syndical... Prenons l’exemple du glyphosate, le pesticide le plus utilisé en Europe, dont les rapports médicaux disent qu’il est cancérigène. L’Union européenne a prolongé son utilisation parce que les trusts agrochimiques étaient plus puissants que les Etats. Alors que c’est un produit dangereux, la France a déversé l’an dernier plus de 10000 tonnes de pesticides sur ses terres arables, poisons qui se retrouvent nécessairement dans l’alimentation que nous consommons. Certes, le capitalisme au stade actuel est le mode de production le plus inventif, le plus dynamique, que l’humanité ait connu. Mais les oligarchies ont une seule stratégie : la maximalisation du profit dans le temps le plus court et souvent à n’importe quel prix humain. Cela aboutit à l’affaiblissement des institutions démocratiques, à un mépris absolu du bien commun, à la destruction progressive de la planète, de la biodiversité, des forêts tropicales, des abeilles, avec l’empoisonnement des sols, de l’eau et des mers. Dès maintenant, selon l’ONU, près de 2 milliards d’êtres humains n’ont pas d’accès régulier à une eau potable non nocive.

 Nous participons nous aussi à la destruction de la planète en consommant au-delà de nos besoins ?

Cette société  de consommation qu’on nous a imposée fait effectivement de nous des complices, comme lorsqu’on achète des vêtements fabriqués dans des conditions inhumaines au Bangladesh. Mais cette évidence se fait de plus en plus jour. Emmanuel Kant a dit «l’inhumanité infligée à un autre détruit l’humanité en moi». Cette conscience de l’identité avec l’autre est recouverte par l’obscurantisme néolibéral qui dit que seul le marché fait l’histoire et qu’il obéit à des «lois naturelles». C’est un pur mensonge qui anesthésie nos consciences.

Il n’y a donc aucun espoir ?

Si, nous portons en nous le désir indéracinable d’un monde plus juste, d’une terre préservée, du bonheur pour tous. Il ne s’agit pas d’une utopie romantique, mais d’une force historique. Cette utopie augmente rapidement. Il y a trente ans, on disait que la faim était une fatalité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Tout le monde sait que la faim est due à l’action de l’homme et peut être éliminée demain. La grande question est : à quel moment, à quelles conditions matérielles cette utopie devient réalité sociale. C’est le problème de ce que Sartre appelle l’« incarnation ». Cela s’est produit à la Révolution française. La féodalité, la monarchie étaient destinées à l’éternité. Le 14 juillet 1789, des artisans et des ouvriers ont pourtant abattu la Bastille.

Réformer le capitalisme financier globalisé est-il une solution pour sauver la planète ?
On ne peut pas humaniser, améliorer, réformer un tel système. Il faut l’abattre. Aucun des systèmes d’oppression précédent, comme l’esclavage, le colonialisme, la féodalité, n’a pu être réformé. L’oppression ne se réforme pas.

Mais comment mettre fin à un capitalisme si puissant ?

J’ai le même espoir que le poète Pablo Neruda : « Ils pourront couper toutes les fleurs mais jamais ils ne seront les maîtres du printemps. » La conscience qui revendique l’égalité et la justice, l’intérêt commun comme boussole de toute activité politique, augmente. L’espoir et l’action sont portés par la société civile, faite d’une myriade de mouvements sociaux sur les cinq continents. Che Guevara écrit : « Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures. » Et des fissures apparaissent ! Nous ne pouvons pas anticiper le monde nouveau à construire. C’est la liberté libérée dans l’homme qui le créera.

(*) Vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies depuis 2009 et ancien rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde. Il vient de publier Le capitalisme expliquée à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin), Le Seuil, 128 p., 9 €

(Propos recueillis par Cécile Bourgneuf pour Libération 5/9/18)

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