Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 07 mars 2019

La mort de Guillaume Faye

53540940_10157038155728917_8834121654784229376_o.jpg

Guillaume en Bretagne en 2013

Un très beau témoignage de Tristan Mordrel :

C’est un signe inexorable de vieillissement que de voir ses amis, ou ceux qui le furent, passer de vie à trépas. Un avis de décès est aussi l’opportunité de faire un retour en arrière et de regarder avec lucidité le chemin parcouru.

J’ai rencontré Guillaume pour la première fois en 1977 quand mes pas m’ont conduit à franchir pour la première fois les bureaux du GRECE. A partir de ce jour, nous chemins n’ont cessé de se croiser et nous avons collaboré ensemble durant sept ans aux activités d’animation de cette association.

Présidé par la figure du commandeur de Pierre Vial, géré par le très efficace Philippe Milliau, le GRECE était alors une machine de guerre redoutable à laquelle Guillaume apportait des munitions en grand nombre que nous, soldats de l’agit-prop culturelle, utilisions à profusion.

A la tête du Secrétariat études et recherches, Guillaume se révélait d’une fécondité rare, multipliant des textes comme la première mouture du « Pourquoi nous combattons » qui reste à mes yeux comme un des meilleurs manifestes de que je suis et de ce que nous sommes.

Intellectuel engagé, Guillaume se voulait aussi un militant et il a toujours mené de front ces deux activités, ce qui le rendait très populaire auprès des adhérents du GRECE et de tous les jeunes gens qu’il rencontrait.

Les meilleures choses ont une fin et vers 1985, le secrétaire général Jean-Claude Cariou et moi-même avons été conduits à quitter le GRECE en raisons de divergences pour des raisons de fonctionnement interne et non de fond. Guillaume est resté quelque temps au sein de l’association mais la belle mécanique était cassée et il a choisi de s’en éloigner et d’entreprendre un chemin baroque qui l’a conduit à brûler la chandelle par les deux bouts.

J’ai fait un choix inverse en considérant que les raisons de mon départ étaient secondaires par rapport à mon engagement. Après une brève traversée du désert, j’ai progressivement retrouvé mes amis et le combat continue à ce jour.

La dernière partie de la vie de Guillaume fut un calvaire pour lui et un martyre pour ses amis. Capable de fulgurances éblouissantes, elles s’ensevelissaient sous la fange d’un homme miné par l’alcool et les excès. J’ai encore en mémoire des moments particulièrement pénibles où il fallait le maîtriser pour éviter des gestes déplacés ou encore des appels téléphoniques en pleine nuit où je devenais la cible de délires meurtriers.

Heureusement, je suis convaincu que l’histoire des idées sera plus clémente pour lui et saura reconnaître le créateur et l’iconoclaste qu’il fut et qu’elle oubliera le clown triste qu’il fut trop longtemps.

14:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.