vendredi, 24 janvier 2025
Telle Notre-Dame de Paris, LA FRANCE RENAÎTRA !
Roland Hélie
Directeur de Synthèse nationale
Notre livraison du mois de septembre titrait « 7 ans de macronie : La France éclatée ». Nous étions alors quelques mois après la débâcle du pouvoir, aux européennes puis aux législatives anticipées (et improvisées). Le psychodrame autour de la formation du futur nouveau gouvernement atteignait son paroxysme. Une question agitait le landerneau politico-médiatique : quelle figure providentielle, capable de séduire ce qui restait de la "macronie" et de calmer les ardeurs des oppositions, le Mandrake élyséen allait-il sortir de son chapeau ? Les supputations, les manœuvres allaient bon train… Depuis, en fait d’éclatement, la France se révèle plutôt atomisée. Elle est de nouveau ingouvernable. Le régime des partis fait son grand retour. La IVe République se rappelle à notre souvenir…
Installé en septembre, le gouvernement Barnier n’a tenu qu’un peu plus de deux mois. La motion de censure du NFP, votée par les députés marinistes et ciottistes, a eu raison de lui. Au moment où j’écris cet édito, il n’est plus que le gouvernement démissionnaire. Il gère les affaires courantes en attendant la nomination des nouveaux Premier ministre et ministres. Nous voici revenus à la case départ et aux interrogations de cet été. Une seule chose est sûre : l’heureux élu ne sera pas issu de la droite nationale et identitaire ! Selon toute vraisemblance, un centriste progressiste européiste succédera à un progressiste européiste centriste…
La France est devenue une puissance secondaire. À force de brader son indépendance, de déléguer sa souveraineté, d’"eurobétifier", elle se retrouve sous le joug des instances de l’UE et l’épée de Damoclès des agences de notation anglo-saxonnes. Le vrai pouvoir n’est plus à Paris mais à Bruxelles, Pékin, Washington, Davos... Ursula Von der Leyen se fiche éperdument des rodomontades d’Emmanuel Macron lorsqu’elle sacrifie l’agriculture française sur l’autel du Mercosur. Aux yeux des technocrates européens, les paysans hexagonaux pèsent moins que l’industrie allemande et que les intérêts (mieux défendus que les nôtres) d’un certain nombre de nos "partenaires"… Pour la Commission, libre-échangisme et globalisation restent à l’ordre du jour…
Le discours aux forts accents patriotiques (une fois n’est pas coutume) lu par Jupiter lors de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame, devant un parterre de chefs d’État, de têtes couronnées et de politicards has been ne saurait donc suffire. Les paroles ont leur importance mais seules la détermination et l’action sont décisives.
Comment en est-on arrivé là ?
La succession aux affaires, ces 50 dernières années, de dirigeants dénués de conscience véritablement nationale (et d’arrière-pensées) a conduit notre pays là où il en est. Refusant de voir ce qu’ils voyaient, pratiquant volontiers la politique du chien crevé au fil de l’eau (illustré à merveille par leur aveuglement volontaire et leur laisser-faire en matière d’immigration), ils ont tous, de Giscard à Macron, une part de responsabilité dans la chute du pays. Tous, plus ou moins, ont eu les yeux de Chimène pour l’Europe supranationale, accompagné l’américanisation, l’anglicisation, pris leurs distances avec notre passé, notre identité religieuse, culturelle, ou capitulé devant les oukases des minorités… Tous, plus ou moins, se sont laissé enfermer dans le funeste isolement de leur tour d’ivoire parisienne, instaurant du même coup une distance et une incompréhension délétères entre eux et le pays réel. Certes, dans le même temps, des hommes et des mouvements n’ont cessé de mettre en garde. Mais hélas, ils n’ont pas été écoutés suffisamment.
Pourtant, le déclin n’est pas une fatalité.
À maintes reprises, durant sa longue et tumultueuse histoire, la France s’est trouvée au bord du gouffre. À chaque fois, elle s’est relevée. Un jour viendra où la grande majorité de notre peuple finira par ouvrir les yeux. Il y a un demi-siècle, la droite nationale était totalement marginalisée. Dans ce numéro, je reviens sur la création du Parti des forces nouvelles, en novembre 1974. Nationaux et nationalistes, quels que soient leur mouvement, étaient alors loin de penser qu’un jour leur famille d’idées serait en position d’accéder au pouvoir. Cela ne les a pas empêchés de continuer le combat avec détermination, voire enthousiasme, sous des formes différentes, mais avec le même objectif, défendre la France. La fidélité en politique, ce n’est pas de faire toujours la même chose mais de faire des choses qui vont toujours dans le même sens.
Il y a un cinq ans, la cathédrale de Paris a failli disparaître, victime d’un incendie (à la cause officiellement inconnue) et de l’imagination délirante de quelques "modernistes" forcenés. Grâce à Dieu, la raison a fini par l’emporter. Les projets plus ou moins farfelus ont été écartés. La volonté politique, la levée des obstacles administratifs, une maîtrise d’œuvre efficace, le savoir-faire des échafaudeurs et des artisans d’art ont fini par triompher. La conjugaison de leurs efforts a permis à la nef blessée de renaître de ses cendres et de ses gravats, nous donnant à la voir, aujourd’hui, comme on ne l’a pas vue sans doute depuis fort longtemps. Ce monument emblématique de notre histoire a retrouvé sa majesté et sa splendeur. Il est ressuscité. Or ce qui s’est passé pour Notre-Dame peut très bien se passer, demain, pour notre patrie. C’est au moment où l’on croit tout perdu que surgit l’inattendu. Écartons le doute, le pessimisme, l’autoflagellation, la désespérance car, telle la cathédrale, la France renaîtra, par la volonté, le travail, les efforts de la plupart de ses enfants, pour peu qu’on sache impulser le mouvement et leur indiquer un cap !
Le 12 décembre 2024
Éditorial du n°68 de la revue Synthèse nationale
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