mercredi, 19 décembre 2012
FLORANGE : L'INDUSTRIE ASSASSINEE
Michel de Poncins
Depuis des semaines nous voici inondés d'informations sur Florange. Pour sauver l'emploi de 620 personnes, on en détruit des milliers ailleurs. Jean-Marc Ayrault, premier ministre, vient de faire part d'une absurdité à la sortie d'un comité interministériel : la totalité du gouvernement est mobilisée sur le sujet ; avec les 40 ministres qui passent une grande partie de leur temps à se chamailler et les mille membres des cabinets, la mobilisation s’apparente à une sonnerie de tocsin : pendant cette absence gouvernementale, des milliers d'emplois ont disparu sans que personne ne s'en soucie vraiment.
Il a été question à voix haute de nationalisation. Cette seule rumeur non démentie est un télégramme adressé aux investisseurs du monde entier : n'investissez pas en France, car le pays est pourri et votre propriété peut être saisie à tout moment. Combien de chômeurs en plus à cause de cette rumeur ? Mystère.
Un fait demeure. Si par un arrangement coûteux avec Arcelor Mittal, les hauts fourneaux restent en marche, les 620 emplois sauvés seront des emplois fictifs. Les experts sont unanimes à dire que la fabrication d'acier doit être aujourd'hui située au bord de la mer. Les composants du monde entier peuvent y être facilement reçus et la production peut être acheminée partout.
Ce qui est en question, ce n'est nullement telle ou telle politique industrielle mais l'existence même d'une politique industrielle.
LES DEFAUTS DES POLITIQUES INDUSTRIELLES
Une telle politique, quelle qu'elle soit, implique au départ des coûts insupportables. Le nombre des ministres qui s'en occupent est grand. Arnaud Montebourg flanqué de son titre ridicule est loin d'être le seul ; il a ses représentants dans les régions et les départements ; il en est de même pour chacun des autres. Les collectivités territoriales ont leurs services spécialisés ainsi que les grandes mairies. Tout ce beau monde s'agite sous l'œil narquois de Bercy, seul décideur en dernier ressort.
Les coûts sans limite connue déclenchent les impôts qui écrasent l'industrie sans aucune pitié. S’y ajoutent des dommages gravissimes. Les pertes de temps sont colossales : attendre six mois une maigre subvention pour un projet peut tuer le projet. Les conditions imposées pour avoir les aides transforment le projet selon des vues, négligeant le marché. Ayons garde d'oublier la corruption inévitable, gangrène dont la France souffre particulièrement selon Transparency International.
LE MAQUIS DES AIDES AUX ENTREPRISES
Un aperçu des aides aux entreprises illustre tout ce désordre.
Suite à un audit en 2011 le coût total s'élève à 65 milliards, soit 4 % du PIB et un peu plus que le budget de l'éducation nationale. C'est, grosso modo, l'équivalent de l'impôt sur les sociétés. Pas moins de 6 000 dispositifs existent. Parmi les 6 000, se trouvent 22 aides européennes, 730 aides nationales et 650 aides pour l'ensemble des collectivités locales de la seule région Ile de France. Il y a 220 dispositifs différents d'aide à la création d'entreprise, or seulement 10 % des entreprises qui se créent en bénéficient en pratique. Ces chiffres sont évidement très incertains et mouvants, car dans une forêt vierge personne n'y voit goutte. Le désordre de l'État est tel, que pour arriver à ce recensement il a fallu mobiliser trois corps d’inspection : finances, administrations et affaires sociales.
Ces chiffres doivent être fortement majorés car ils se limitent aux montants des aides elles-mêmes. Le coût total pour l'économie nationale doit tenir compte des dépenses déclenchées dans la fonction publique comme nous venons de le montrer. Pour ce qui concerne les dépenses privées il y a lieu d'enregistrer les heures interminables consacrées par les entreprises à l'analyse de ce maquis avec quelquefois des services complets et des directions importantes au sein des grandes entreprises. Ne pas oublier non plus les organisations patronales dont une grande partie des services contribuent au dit maquis. Cette circonstance explique, au demeurant, une complicité de fait entre les pouvoirs publics et les organisations patronales en vue du maintien et de l'amplification du système. Les organisations patronales sont souvent, hélas, du mauvais côté, partageant avec les politiques de solides intérêts personnels et la même idéologie dirigiste. Les 65 milliards ci-dessus doivent, donc, pour une analyse honnête, être affectés d'un coefficient de majoration inconnu mais certainement élevé.
Le désert industriel qu'est devenu la France et dont tout le monde se plaint est particulièrement grave à cause de la nature spéciale des activités industrielles. Celles-ci offrent l'avantage d'une très grande diversité des métiers, à la différence des autres activités comme les activités de services. Elles ouvrent en conséquence beaucoup de perspectives à une foule de créateurs ou de salariés et aussi à des sous-traitants, eux-mêmes porteurs de divers métiers. Il n'est pas possible que quelqu'un de raisonnable se satisfasse de la perspective de voir la Chine ou d'autres pays devenir fabricants de la plupart des objets de notre vie quotidienne.
Il est certain que pour ne pas assassiner l'industrie et la faire revenir il faut que l'Etat ne s'en occupe plus. D'autres conditions comme le détricotage du pesant code du travail en accroissement constant sont nécessaires. La route de la liberté et de la richesse qui s'ensuit est bien balisée ; si personne ne l'emprunte, de nouveaux désastres nous attendent.
11:21 Publié dans Tribunes de Michel de Poncins | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mardi, 11 décembre 2012
BUDGET EUROPEEN OU LA RUINE ANNONCEE...
Michel de Poncins
Les chamailleries sur le projet de budget européen remplissent abondamment les journaux. Chacun des pays veut tirer la couverture à lui tout en accusant bruyamment les autres de faire de même. La Grande-Bretagne et la France se signalent particulièrement à cet égard. La première réclame le maintien du chèque obtenu de haute lutte il y a longtemps par la baronne Thatcher. La deuxième veut la poursuite de la politique agricole commune ou PAC, laquelle est un instrument précieux pour les gouvernements successifs puisqu'elle asservit le monde rural à leur bon plaisir.
Le budget qu'il est si difficile de mettre sur pied a une particularité : c'est un budget pluriannuel allant de 2014 à 2020. On comprend que la mafia des Eurocrates qui est au centre du projet y trouve son intérêt. Refusant les économies absolument nécessaires, tout en les saluant distraitement, ils rêvent d'une autorisation de dépenser sur plusieurs années. De ce fait les eurosceptiques en Grande-Bretagne deviennent de plus en plus nombreux. David Cameron osera-t-il sauter le pas et sortir de la CEE ? Cela serait un coup de tonnerre et un bienfait pour tous les Européens étant donné que l'édifice de la CEE est carrément nocif comme nous allons le voir.
Les faits sont brutaux. L'Europe est devenue de plus en plus une machine à fabriquer du cash au profit des Eurocrates. La fortune des Commissaires européens est célèbre dans le monde entier. Un seul exemple : quand un Commissaire quitte ses fonctions il touche son traitement pendant trois ans pour lui donner le temps de se recaser. Ils sont « combinards » et se recasent tous très vite et le masquent de diverses façons. Les chômeurs qui le sont à cause de l'Europe et ne reçoivent rien pour se recaser apprécieront. Le poste de député européen est un « fromage » dont les multiples saveurs se lisent dans tous les journaux. La richesse des dirigeants s'étend selon l'usage jusqu'aux échelons les plus bas.
Cette richesse des eurocrates est un des moteurs de l'accroissement de la dictature européenne ; c'est un principe absolu que plus les unités publiques s'agrandissent, plus la richesse des acteurs s'accroît et moins il existe de contrôles !
LA DICTATURE
Sur le plan économique, la CEE court vers la ruine qui s'inscrit dans les chiffres officiellement publiés. Le chômage atteint des niveaux insupportables dans la plupart des pays. La croissance est désespérément plate. Par ondes successives cette situation délétère se propage dans le monde entier et jusqu'en Chine.
La raison principale de ces faits est que la CEE est une dictature à 27 têtes. Les 27 Commissaires, une fois nommés, exercent leur pouvoir pratiquement sans contrôle. Par ailleurs, le parlement, théoriquement chargé d'un certain contrôle, est lui-même élu d'une façon extrêmement douteuse. Les votes ont lieu à mains levées, leur convergence étant laissée au « jugement » du président de séance ! Les gouvernements exercent en principe une surveillance, par l'intermédiaire de fonctionnaires non élus, mais ce n'est qu'une gentille parodie de contrôle.
POURQUOI ET COMMENT LA RUINE
Au premier chef des explications, se trouve la gigantesque ponction fiscale nécessaire pour alimenter la fabuleuse machinerie. Une autre cause de ruine est le flot ininterrompu de directives et autres réglementations déversées par la CEE ; un Commissaire ne saurait exister sans créer des directives ; la dictature européenne s'occupe de tous les détails de la vie d'un immense continent : cela va de la pêche au thon rouge, aux ascenseurs, et jusqu'au choix des ampoules. Par cette vision socialiste de la politique, elle met le désordre dans une foule d'industries et de consommations.
La Cour de justice aggrave l'effet du déluge : de son fait personne n'est vraiment sûr du droit et cette incertitude est meurtrière pour la richesse générale. La fraude généralisée s'ajoute : la très coûteuse Cour des comptes européenne refuse depuis plusieurs exercices de certifier les comptes de la CEE ; les dictateurs vivent sur des comptes pourris.
L’égalitarisme mène également à la ruine. Pour mettre soi-disant à niveau les nouveaux membres, de l'argent est volé aux anciens pour investir chez ces nouveaux et il y a beaucoup de fuites. A cette fausse idéologie peuvent se rattacher des idées folles comme la convergence fiscale franco-allemande ; messieurs les Eurocrates, il faut supprimer les impôts au lieu de chercher des convergences impossibles.
Actuellement la seule prétendue riposte imaginée à la crise est de demander plus de gouvernance européenne, c'est-à-dire d'accroissement de la dictature ! Pour leur défense, les Eurocrates prétendent que la construction européenne était nécessaire au marché commun : c'est une erreur. La libération des échanges, chemin nécessaire à l'accroissement de la richesse générale, pouvait se faire sans la création de la formidable et ruineuse bureaucratie européenne.
La construction européenne s'est faite en partie contre la volonté affirmée des peuples. Le projet insensé de budget pluriannuel est un effort pour consolider, malgré les disputes, un édifice branlant. Ira-t-il jusqu'au bout ? Le proche avenir nous le dira.
Pour information :
DINER-DEBAT DE RADIO-SILENCE
Vendredi 14 décembre 2012 à 19 heures 30
avec Franck ABED, écrivain catholique et royaliste
sur le thème :
"Comment la droite peut-elle sortir de l'impasse ?"
dans un restaurant de l’ouest de Paris (cuisine française)
Pour la bonne organisation du restaurant, envoyez s.v.p. dès maintenant votre chèque de 30€/place à :
LA VOIX DU SILENCE, 5 rue Dufrenoy, 75116 Paris.
Possibilité de régler sur place le jour même (veuillez, malgré tout, réserver votre place à Michel de PONCINS micheldeponcins@orange.fr
12:56 Publié dans Tribunes de Michel de Poncins | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
lundi, 26 novembre 2012
COPE ET FILLON : UNE BATAILLE POUR LE BUTIN...
Michel de Poncins
Nous n'allons pas vous raconter les péripéties de cette bataille honteuse et qui n'est pas près de finir. Quelques faits paraissent avérés. Si, par une négligence venue sans doute de très haut, des voix de certains territoires n'avaient pas été oubliées, Fillon aurait gagné de 26 voix, au lieu des 98 affichées par un Jean-François Copé triomphant. Par ailleurs ces chiffres n'ont guère de signification vu les multiples fraudes dont chacun des deux compères se sont accusés avec entrain ; ces gens qui parlent avec orgueil de leurs valeurs ont pratiqué le bourrage des urnes, méthode bien connue notamment aux USA, ce qui ne les empêche pas d'envoyer parfois un tapis de bombes aux peuples qui n'adhèrent pas à la démocratie.
La palinodie présente en France montre que les deux leaders n'ont aucun respect pour la démocratie ; or, celle-ci malgré des défauts bien connus a l'avantage de policer quelque peu les transmissions de pouvoir.
Copé par sa fonction avait en charge l'organisation du scrutin et c'est totalement raté. N'a-t-il aucun sens de l'organisation ? Ou bien les ratages étaient-ils voulus ? Il y a là un mystère. Par sa fonction, il était et il reste assis sur le coffre où se trouve l'argent que les contribuables apportent sans rechigner. Quant aux moyens de pression multiples et variés, il en tire toutes les ficelles.
Alain Juppé est entré en scène avec l'auréole d'un sage. Sage, il l'est redevenu après la fin de ses démêlés judiciaires. Pressenti pour un intérim il l'a presque accepté. Sa première tâche devrait être de chasser Copé de son magnifique bureau ! Il a envisagé de recompter les voix ; nous lui souhaitons bien du plaisir avec des bulletins proprement disparus et des procès-verbaux tronqués. Il n'est pas exclu que son intervention se dissolve ; son succès éventuel pourrait lui donner des idées pour 2017 et personne n'en a envie.
LE BUTIN DE LE REPUBLIQUE FROMAGERE (R.F.)
Nous affirmons sans ambages que ce conflit odieux est uniquement une bataille pour le butin. Pour le comprendre il faut se référer à la République Fromagère ou R.F. sigle inscrit sur tous les édifices publics. La R.F. fonctionne sur des principes qui en s'ajoutant forment un tout cohérent. L'un de ces principes s'écrit comme suit : l'accumulation du butin étatique le plus important par la force fiscale est un objectif fondamental qui doit passer avant tout autre et qui permet ensuite son partage entre les prédateurs publics de divers niveaux. C'est l'application de ce principe par les gouvernements de toutes sortes depuis des décennies qui a conduit à un pays socialisé pour 70% des activités.
Pour les personnes éventuellement sceptiques sur le couple diabolique butin-partage nous énumérons pêle-mêle : statut fabuleux des élus, statut princier des anciens présidents de la République et des anciens premiers ministres, dépenses de communication, pyramide abusive des collectivités, les deux décentralisations avec tous les doublons en conséquence, les subventions innombrables...
DES PROGRAMMES DE RUINE
Pour que ce ne soit pas uniquement une course éperdue vers le butin, il faudrait que les deux coureurs aient des programmes différents et vraiment valables ce qui n'est pas le cas. En fait, c'est bonnet blanc et blanc bonnet. Qu'on en juge. Tous deux prévoient la fin des 35 heures dans des formules compliquées, mais pourquoi ne l'ont-ils pas fait lorsqu'ils étaient aux affaires ? A remarquer le projet d'un nouveau contrat de travail, s'ajoutant au nombre multiple des contrats existants. Une augmentation de la TVA est envisagée pour lutter contre les délocalisations : c'est inopérant car celles-ci sont dues notamment à la politique industrielle de la France. Quant à l'ISF, loin de le supprimer il y a l'idée de le faire servir au financement des PME ! Dans tout cela le mot de liberté est tragiquement absent. Les deux challengers doivent ignorer que seule une libération fiscale et sociale rapide et puissante des entreprises créerait l'ouragan de richesse capable de résoudre bien des problèmes. Faute de cette libération ce sont des programmes de ruine.
Le résultat de ce cirque est que nous n'avons pas d'opposition valable aux entreprises destructrices de la majorité. N'oublions pas, en terminant, de mentionner que tous ces prédateurs sont financés par des impôts ou de l'endettement public ce qui est directement contraire à la prospérité générale.
11:52 Publié dans Tribunes de Michel de Poncins | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mardi, 13 mars 2012
LA POTION MAGIQUE DE L'INFLATION...
L'inflation est une vraie folie mais elle est bien commode. Elle n'est douce qu'en apparence. Elle s'apparente à un véritable vol et est immorale de ce fait. Les petits, les sans grades en paient cruellement la facture. Voici qu'elle revient en force et avec l'aide surprenante de la BCE.
Les faits
Nous nous trouvons devant une gerbe de faits plus ou ou moins récents qui, tous, relèvent de l'hydre à plusieurs têtes.
La BCE, sous l'ère Trichet, était perçue comme le bouclier « anti-inflatoire » ce qui sur la longue durée n'était que partiellement vrai. Avec son nouveau directeur, l'italien Mario Dragui, elle a jeté aux orties tous les beaux principes. Elle vient de prêter, pour trois ans, 1 000 milliards d'euros, au taux record de 1 % , à 800 banques ; cette pluie bienfaisante a été reçue avec joie. La BCE va donc avoir à son actif des créances dont certaines sont pourries par avance. Son propre bilan est-il déjà faux de ce fait ? Mystère.
Parallèlement, et sans désemparer, le même torrent d'argent continue à se déverser sur le malheureux peuple grec ; à chaque fois un tour de vis supplémentaire s'acharne sur le petit peuple, les prédateurs publics qui exploitent la Grèce à leur profit étant soigneusement épargnés. Les mécanismes de cette inondation sont complexes et multiples ; le FMI prête son concours avec l'argent récolté dans le monde entier, en faisant des prescriptions qui ont montré souvent leur inefficacité, voire leur nocivité.
Il est surprenant qu'à chaque moment où, au hasard des négociations, la Grèce semble « sauvée » les marchés saluent l'opération par une hausse : ignorent-ils ou feignent-ils seulement d'ignorer que cet argent tiré de nul part va enfoncer davantage les économies européennes ? Cette réaction à chaud ne fait que conforter les politiques européens dans leur erreur fatale.
Un dernier fait est la glissade de l'euro organisée par le même nouveau directeur de la BCE et qui ressemble à une lente dévaluation.
L’endettement public
L'endettement public est la pièce maîtresse du puzzle. Nous ne citerons pas de chiffres car tous les chiffres officiels sont faux, minorés sciemment le plus souvent.
D'énormes masses sont cachées sous le tapis, telles les cautions étatiques et les dettes des dinosaures publics du type SNCF ou SECU. La référence au PIB est aussi mensongère étant donné la fragilité bien connue de cet amalgame et les nombreuses manipulations dont il est l'objet.
Il demeure que dans toute l'Europe l'endettement public est abyssal, y compris chez la prétendument vertueuse Allemagne.
De tous temps l'endettement public s'est trouvé payé par l'inflation et nous y voilà.
Gribouille à la manoeuvre
Pour se justifier vis-à-vis d'eux-mêmes et de leur public, les politiques ont besoin d'arguments qui, en l'espèce, sont tous de faux raisonnements.
A la base, se trouve l'idée qu'en « sauvant » la Grèce, l'euro serait sauvé et l'Europe par-dessus le marché. En même temps tout le monde pense à l'Espagne, à l'Italie, en attendant les autres...
Quel que soit le jugement incertain mérité par ces objectifs, il se trouve que plus que probablement l'euro va éclater et que le moins qu'on puisse dire est que la superstructure européenne est bien malade.
L'idée qu'une pluie d'argent venant de nulle part lubrifierait les économies et relancerait la machine en panne peut effectivement faire illusion un moment : le redémarrage éventuel comme nous le verrons plus loin risque de n'être qu'un feu de paille.
Le projet de faciliter la compétitivité par une dévaluation, qualifiée de compétitive, est une nouvelle illusion. Dans l'immédiat l'économie reçoit une bouffée d'air, mais des rétorsions arrivent sans tarder. Une monnaie faible n'est une source de prospérité que très provisoirement.
La Suisse nous le montre. L'intérêt d'une monnaie forte est double. D'abord, dans la compétition mondiale, que la Suisse ne refuse pas, bien au contraire, les entrepreneurs sont conduits à l'excellence, à la fois dans les décisions et dans les investissements : c'est cette course à l'excellence qui crée la vraie richesse. Si le petit pays est à l'origine de firmes tout à fait considérables dans le domaine pharmaceutique, dans la haute technologie ou dans d'autres domaines : ce n'est pas un hasard.
Un autre avantage est de donner aux acteurs économiques la possibilité de faire des investissements à l'étranger dans des conditions perpétuellement favorables étant donnée la force de la monnaie nationale. Là aussi, la compétitivité issue de la liberté joue un rôle et permet justement aux firmes suisses de devenir des géants mondiaux sans payer trop cher la place à conquérir. Ce point est essentiel car la richesse d'une nation repose largement sur des investissements en capital bien conduits.
Les conséquences
L'inflation est une pluie de billets qui se répandent partout. Il est question officiellement d'un total de trois mille milliards d'euros déversés sur le continent. Cet argent quasi gratuit, provoque certes une euphorie passagère mais comme une sorte de drogue.
Un effet négatif grave se produit sans que personne apparemment ne s'en rende vraiment compte ; les décisions de tous les acteurs sous l'influence de la drogue sont mal orientées. Ce peut être de modestes acteurs pour leur achat de logement ou leurs petits placements : gare aux bulles futures et à leurs déboires habituels quand la bulle éclatera.
Des fausses recherches, de faux produits, de fausses usines sont alors des erreurs fatales dans les investissements d'entreprises. Une économie bâtie sans des capitaux payés à leur juste valeur est construite sur le sable.
Avons-nous des chances d'échapper à l'inflation ? Probablement pas, car à l'horizon visible on ne voit pas les politiques revenir en groupe sur leur erreur.
Errare humanum est, perseverare diabolicum.
01:07 Publié dans Tribunes de Michel de Poncins | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
mardi, 21 février 2012
L'ASSASSINAT DU PEUPLE GREC...
Par Michel de Poncins
C'est à un véritable assassinat auquel le monde entier assiste médusé, accompagné d’une véritable humiliation pour ce peuple, la police anti-émeute le matraquant sans pitié. Le meurtre est organisé et, même, célébré par un groupe de gens hétéroclites, sous le vocable imprécis et abusif de « communauté internationale ». Ses membres ont toutefois des points communs, le plus important étant leur adhésion à la démocratie, ce qui ne les gêne pas du tout pour bafouer la démocratie grecque à l'occasion de ces terribles évènements.
Il s’ensuit qu'une fois encore, une rallonge, peut-être pas la dernière, va être accordée par l'Europe qui a déjà déversé beaucoup de milliards dans ce trou sans fond. Personne ne connaît exactement les chiffres qui bougent tous les jours au hasard des négociations. Il est question, pourtant, de 130 milliards s’ajoutant à bien d'autres qui ont déjà été prêtés. C’est en fait une inondation d'argent qui n'existe pas et est créé ex nihilo pour les besoins de la cause.
Ces milliards quels qu'ils soient sont des prêts ; le pays exsangue se ficelle donc par des intérêts condamnant tout effort de redressement. Les prêteurs, États ou Europe, auront de faux bilans avec à leur actif des créances pourries aussitôt que nées
.
Les coupables
En premier lieu se trouvent les politiques grecs qui au sommet appartiennent à quelques familles ennemies-amies se partageant le pouvoir depuis des lustres et exploitant le pays au profit de leur clan. Les privilégiés qui bénéficient de leur soutien échappent à l'impôt et placent leurs actifs dans des paradis administratifs et fiscaux. Le résultat est que l'État n'obtient pas d'impôts des riches et doit frapper les classes moyennes. Le pays est, simultanément, soumis à un socialisme extrêmement tatillon quelle que soit la couleur apparente des gouvernements. Le produit de ces deux facteurs est que l'économie grecque se traîne depuis longtemps alors que l'ingéniosité des Grecs est célèbre dans le monde entier et ne peut s'épanouir normalement. Il en est résulté l'océan de dettes qui justement conduit au drame actuel.
Le FMI est largement responsable. Ce FMI, sous la direction de DSK, a bâti une méthode d'intervention qui a eu des effets médiocres et parfois désastreux dans beaucoup de pays faisant appel à lui. Christine Lagarde a suivi sans barguigner les mauvaises pratiques de DSK !
L'Europe avec, à sa tête, le couple franco-allemand porte une lourde responsabilité. N'oublions pas que les acteurs principaux de cette Europe ont l'œil rivé sur leurs échéances électorales, le sort cruel du peuple grec ne leur important guère.
Les prétextes
Les prétextes invoqués n'ont pas manqué. Le principal était que l'Europe ne puisse admettre qu'un pays de la zone euro et membre de la CEE fasse défaut, quelque soit l'immensité des dettes créés par les prédateurs locaux. Se trouvait aussi affiché le souci de protéger les banques européennes. Ces banques, qui ont accordé des prêts d'une façon aventureuse, ont, d'ailleurs, reconnu leur faute, ayant provisionné les mauvaises créances grecques. Ce raisonnement ne pourrait qu'encourager les mêmes à prêter avec légèreté à d'autres pays en danger.
Autre prétexte, la fausse idéologie européenne. La doctrine officielle est qu'il faut sauver l'euro, lequel n'est qu'un appendice de l'édifice européen ; lors de la création de cette monnaie unique maints analystes avaient prévu qu'elle était vouée à l'éclatement et nous n'en sommes pas loin.
Derrière l'euro se profile l'objectif fondamental de sauver l'Europe. Selon la propagande, l'édifice européen, qui n'en finit pas de se bâtir, serait l'horizon indépassable d'un continent de 500 millions d'habitants. C'est vraiment de la propagande, car maints signe, s'exprimant parfois dans les urnes, montrent que les peuples sont très réticents.
Nous avons souvent montré que l'hydre européenne et son extension permanente ne s'expliquent que par la voracité financière des eurocrates, leur nombre est si grand qu'il est impossible de les dénombrer vraiment. Le prix à payer pour cette cupidité est la ruine pour le continent par les impôts nécessaires et le déluge de lois imposées par l'Europe. Cette ruine se manifeste par la panne de croissance, même si de temps à autre une amélioration survient, ce qui est le cas pour l'année 2011 en France.
Un autre prétexte invoqué est le jugement des marchés. Ceux-ci ne supporteraient pas que la Grèce fasse défaut. Le plus surprenant dans ces péripéties est que les marchés saluent en général favorablement les actions engagées pour sauver la Grèce, comme les « hauts » et les « bas » quotidiens le montrent. Les politiques du sommet ne s'aperçoivent pas ou ne veulent pas voir que les marchés commencent toujours par porter un jugement hâtif. Plus tard vient le jugement définitif et il risque d'être dramatique au vu du champ de ruines qui va en résulter.
Des effets dévastateurs
Les effets dévastateurs ne vont pas tarder à émerger.
Indépendamment de l'assassinat programmé du peuple grec, se trouve la destruction de sa propre richesse : or, industrieux comme il est, il n'y a aucune raison que l'économie de l'Europe se prive de ses potentialités.
Derrière se profile le risque que d'autres pays comme le Portugal et l'Espagne soient à leur tour emportés dans la tourmente. Quant à la France, le premier ministre, François Fillon, a dit qu'elle était en faillite ; la charge insupportable de la Grèce ne peut qu'aggraver sa situation.
Pour prétendument l'aider, les politiques creusent la ruine de l'Europe par les impôts ou l'endettement qui en résulteront.
L'Europe est jugée dans la planète économique mondiale comme un « homme malade », sans d'ailleurs que les analystes en perçoivent bien les raisons profondes. Or, dans des marchés de plus en plus élargis, la pauvreté relative des uns nuit à la richesse des autres. Le capitalisme veut que la richesse ne soit nullement un gâteau fini que l'on se dispute pour avoir une plus grande part : la richesse globale est une construction et la richesse des uns rejaillit sur celle des autres ; la pauvreté fait de même dans l'autre sens.
Enfin, la Grèce affectant surtout l'Europe, nous observons avec tristesse que la Chine, pourtant encore communiste, vient à notre secours.
La conclusion est qu'il ne fallait surtout pas aider la Grèce. En l'aidant les politiques européens ont enfoncé et la Grèce et l'Europe. Si elle n'avait pas été aidée, elle aurait fait défaut depuis longtemps. C'est arrivé à d'autres pays lesquels ont brillamment rejaillit de leurs cendres.
10:03 Publié dans Tribunes de Michel de Poncins | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
lundi, 28 novembre 2011
L'ECONOMIE ADMINISTREE ET LE BON PLAISIR...
Par Michel de Poncins
Nos lecteurs réguliers sont habitués à souffrir de la formidable usine à gaz législative que leur infligent les membres de la « Caste » depuis longtemps au pouvoir, lesquels se rattachent à divers partis. Cet ouragan de lois participe à la paupérisation de la France et des Français, ceci dans une croissance ridiculement plate.
Ils ne saisissent pas toujours l'existence d'une autre tornade dévastatrice,
à savoir l'économie administrée, instrument favori de la même Caste. Elle utilise des termes précis comme « boîte à outils », « dispositifs », « volontarisme étatique », « coups de pouce », « mesurettes », ou autres, qui manifestent le désir violent de tout soumettre dans la vie nationale à une sorte de dictature diffuse.
L'industrie automobile est actuellement sur la sellette. Sa situation est délicate, car le marché européen décline au profit des marchés émergents. La France a la chance d'avoir deux grands groupes qui ont su croître malgré les coups de butoir contre toute forme d'industrie des gouvernements successifs. Les dirigeants de ces groupes veulent satisfaire leur clientèle et, avec beaucoup de précautions, doivent réduire les effectifs en France.
Le Président de la République ne l'entend pas ainsi. Il vient donc de convoquer (sic) à l'Elysée Monsieur Philippe Varin, Président de PSA, pour lui enseigner à mieux gérer son entreprise ; le Président endosse ainsi le rôle de DRH. C'est un abus de pouvoir caractérisé. Le Président de PSA a, semble-t-il, accepté. Personne ne peut imaginer qu'il ait obtempéré sans contrepartie et nul ne saura laquelle, tant l'économie administrée réserve de possibilités.
Le pouvoir ne veut absolument pas prendre la « route de la liberté » et poursuit sans relâche la « route de la servitude » pour prétendument résoudre la crise dont il est largement complice. La route de la servitude est bien celle de l'économie administrée. De ce fait, il court en tout sens pour chercher des sous et attaque les niches fiscales. Le total atteindrait 100 milliards : 30 milliards d'entre elles seraient « injustifiées » : nous sommes en plein délire. Chacune de ces niches correspondait à une volonté momentanée du pouvoir de favoriser telle activité utile à une époque donnée. Aujourd'hui, il faut trouver au plus vite des ressources. La presse aux ordres va jusqu'à fustiger les bénéficiaires des 30 milliards car ils échappent à l'impôt ; certains comparent leur prétendu privilège aux fraudes sociales ! Le « tout impôt » impliquerait que, faute d'être taxé pour une activité quelconque, le bénéficiaire serait un fautif !
Un autre exemple est celui de la Caisse des Dépôts, gigantesque dinosaure étatique, qui oriente ses investissements au hasard des préoccupations des gouvernements successifs.
Le problème de l'emploi est crucial, le chômage venant précisément du bouillonnement activiste de l'Etat : si par miracle le chômage des jeunes s'améliore, il faut courir favoriser les seniors !
Ne pas oublier non plus les deux Grenelles de l'Environnement qui, pour le bon plaisir de Jean-Louis Borloo, conduisent à des dépenses aberrantes et ruineuses ; Les lois correspondantes furent votées après de nombreuses parlottes et comprennent un grand nombre de dispositifs ruineux pour la population. Parmi ces mesures se trouve le choix des énergies renouvelables ou du développement durable, tous termes sans signification précise dans la langue française.
LES DONS AUX OEUVRES
La réglementation des dons aux oeuvres atteint un sommet dans l'absurde. Jusqu'en mars 2009, il existait 12 catégories d'associations bénéficiaires, chaque catégorie ayant son régime particulier ; le reçu à envoyer comportait une demi-page ; depuis lors, il comporte une grande page 21x24. A la lire attentivement, la raison en est que les 12 catégories d'associations sont devenues 24. Elles portent souvent des noms absolument obscurs : « entreprises adaptées », « entreprises d'insertion ou entreprises de travail temporaire d'insertion ». Le chef d'oeuvre de la « bourreaucratie » se lit dans une petite notice d’une demi-page : « Cette disposition fiscale concerne uniquement les organismes qui satisfont aux critères définis par les articles 200, 238 bis et 885, etc. du code général des impôts.» Pour que les victimes comprennent bien, il leur est conseillé de s'assurer qu’ils répondent aux critères visés ; ces derniers se réfèrent à un nombre d'articles considérable du livre des procédures fiscales. Et si les victimes ont des insomnies ils peuvent consulter le bulletin officiel des impôts dont la lecture doit être particulièrement attrayante. Nous gardons pour la fin le coup de fouet suivant : « Si les organismes bénéficiaires de dons délivrent à tort des reçus fiscaux, ils s'exposent au paiement d'une amende fiscale égale à 25 % des sommes indûment mentionnées sur ces documents (article 1740 à du C.G.I.). »
« TOUT ETAT » ET INTERETS
Comment expliquer ce déferlement de l'économie administrée ?
L'idéologie du « tout Etat » est inscrite dans les gènes de la Caste au pouvoir. Comme rien ne fonctionne parfaitement, son champ d'action est illimité. Il faut donc « être à la manoeuvre » tous les jours : si les étudiants n'arrivent pas à se loger dans tel endroit, un « dispositif » sera monté à la hâte et ainsi de suite dans tous les domaines... .
J'ai dénoncé dans un livre aujourd'hui épuisé la « République Fromagère ». S'ajoute en parallèle la « République Sondagère » : les membres de la Caste dont, en particulier ceux du sommet, naviguent à vue sur la mer des sondages ; de ce fait, ils lancent, sans lassitude aucune, des gerbes d'actions diverses et variées voulant tout contrôler et, bien sûr, n'y parvenant jamais. Les actions sont d'autant plus nombreuses et désordonnées que 40 ministres ou quasi ministres, dont beaucoup d'inutiles, s'activent en permanence pour tenir le haut du pavé et montrer qu'ils existent.
Les intérêts se donnent libre cours, les membres de la Caste trouvant dans cette action incessante les moyens de leur confort, de leur richesse, voire de leur joie : c'est le « bon plaisir ». Les intérêts d'autres parties prenantes les rejoignent : les bénéficiaires de subventions ou de « coups de pouce » salvateurs sont nombreux.
Les effets sont inévitablement catastrophiques. Le premier est l'effet de ruine amplifié par les impôts nécessaires.
Des dommages idéologiques se produisent aussi par la soumission stérile aux chimères à la mode comme les éoliennes ou d'autres folies semblables.
Les rois Incas obligeaient, par la force des fonctionnaires, les citoyens de la base à laisser leurs portes grandes ouvertes pour que personne n'échappe à leur curiosité ; ils tenaient des statistiques grâce à un systèmes de cordelettes à noeuds. L'objectif était de tout diriger dans l'intérêt d'une Caste réduite.
Les techniques ont changé, le « bon plaisir » est toujours là !
23:21 Publié dans Tribunes de Michel de Poncins | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
lundi, 21 novembre 2011
LES PREDATEURS PUBLICS...
Par Michel de Poncins
« Prolétaires de tous les pays : unissez-vous ». On se souvient de la célèbre apostrophe. Les évènements économiques tragiques que connaissent les pays occidentaux mettent en lumière une autre maxime : « prédateurs publics de tous les pays : unissez-vous ». Nous allons montrer la réalité de ce principe avec toutes ses conséquences néfastes. L'actualité est brûlante à ce sujet.
Le journal espagnol, « la Razon », nous apprend que Papandréou avant de quitter le pouvoir en Grèce, a commandé 400 chars aux USA pour 1 milliard de dollars. Il est impossible qu'il n'y ait pas de commissions à l'appui. Silence radio dans le monde entier sur ce vrai scandale. Par ailleurs, une députée grecque, Hara Kefalidou, a écrit au journal « Kathimerini » pour appeler ses collègues à renoncer à certains de leurs incroyables avantages, comme les voitures gratuites, les 310 euros accordés pour assister aux commissions et les doubles retraites. Elle s'est faite fortement rabrouer par son parti ; seules des mesurettes ont été adoptées.
Au moment où toute l'Europe vole au secours de la Grèce, aucun gouvernement ne demande l'abandon massif des privilèges des élus : la solidarité entre prédateurs publics est manifeste.
En Italie, les privilèges des politiciens sont tellement immenses que leur groupe est couramment désigné par le terme de « Caste ». Le symbole est si fort que celui qui n'appartient pas à la Caste est considéré comme inexistant. En 10 ans, le budget de la chambre des députés a gonflé de 750 millions à un milliard d'euros, celui du Sénat de 349 millions à 574 millions. Les salaires flambent ; les membres de la Caste disposent de privilèges insensés, comme des voitures, des droits aux voyages gratuits, la nourriture gratuite et la disposition d'un grand nombre de collaborateurs. Il y a 110 provinces qui font double emploi avec 20 régions.
Le tout nouveau premier ministre a-t-il annoncé qu'il porterait le fer rouge dans cette situation inadmissible qui a conduit le pays à perdre pratiquement son indépendance ? Les prétendus experts qui font le voyage de Rome pour lui imposer des mesures draconiennes n'ont pas du tout la mission de réduire d'une façon douloureuse les privilèges de la Caste. Or, pourtant, récupérer cet argent public serait un élément essentiel du programme de redressement du pays.
En France, la situation n'est pas meilleure, les lecteurs habituels de ces flashs connaissent l'étendue des prélèvements abusifs des grands prédateurs publics sur le PIB. L'omerta qui protège la Caste en France est totale. François Hollande a pris l'engagement en cas de succès à l'élection présidentielle de réduire de 30% sa propre rémunération. Fort intéressant ! Il n'a encouru que les moqueries de ses adversaires et n'a pas généralisé la proposition à tous les élus... .
Quant à Bruxelles, les eurocrates sermonnent à qui mieux mieux les pays qui ne font pas les efforts qu'ils demandent. Ils se garderaient bien de renoncer eux aussi à une part importante de leurs propres richesses ce qui serait une argument indispensable de leurs discours. Parmi les gouvernements des États membres, personne ne demande cette mesure évidente et, ceci, par solidarité.
LA FORCE FISCALE
Comment expliquer à la fois le pillage organisé et la solidarité internationale dans le pillage ?
La force fiscale alimente sans fin le butin public. Apparaissent trois destinations possibles de ce gigantesque amas d'argent:
- L'enrichissement personnel des membres de la Caste.
- La destruction pure et simple de l'argent lui-même : il n'existe plus pour personne.
- Une utilité réelle pour des groupes déterminés ou pour la collectivité.
L'observation montre que la première catégorie tend très vite à gonfler sans limite. La vitesse s'accélère à mesure que les unités s'agrandissent : voir l'Europe et l'empire onusien : les vrais contrôles à ces niveaux de plus en plus élevés sont impossibles. Donnons acte de ce que cet enrichissement est parfaitement légal ; c'est tellement vrai que les bénéficiaires fabriquent eux-mêmes les lois qui les favorisent.
La conséquence inévitable est le carriérisme politique. Gagner sa vie sur un marché libre implique de rendre de vrais services aux autres dans un effort d'adaptation permanent. Avoir accès aux trésors du butin étatique est un autre choix de vie, qui a certes ses exigences, mais ouvre des richesses pratiquement illimitées sans obligation de servir véritablement la communauté.
POURQUOI ET COMMENT LA RUINE
Le pillage et de la solidarité dans le pillage ont un effet « boule de neige » sur la ruine.
Si les membres de la Caste empochaient l'argent et les privilèges sans s'activer, les impôts seraient lourds mais ce serait, paradoxalement, le prix à payer pour la liberté du peuple ! L'amplification de la ruine découle de ce que, pour justifier leur formidable statut, ces privilégiés s'activent et se disent « débordés » : c'est alors le déluge de lois qui nous tétanisent de tous côtés.
Une loi n'est jamais complète avant que sortent ses décrets d'application, ses circulaires, ses interprétations jurisprudentielles. Il existe au moins 61 codes avec 10 millions de mots ! Il est impossible d'exercer n'importe quelle activité sans encourir le risque d'être englouti par ce véritable tsunami. Une loi qui n'a pas reçu ses dépendances est une loi inapplicable, une sorte de loi en suspens : Il est des lois, qui n'auront jamais leurs dépendances : ce sont les lois mortes aussitôt que nées ; les experts comptent que depuis 2007 peut-être 30 % des lois votées sont ainsi des lois mort-nées. D'autres lois sont inapplicables car inintelligibles, la lecture des rapports de la Cour des comptes est édifiante à cet égard. Un grand nombre de lois sont contradictoires avec d’autres, certaines sont rétroactives. Il y a des lois en « coma avancé » : en effet, une foule d'organismes est aux aguets pour détruire les lois après coup, ainsi en est-il du conseil d'État ou du conseil constitutionnel et de l'Europe. Le mal créé aux entreprises par le déluge des lois explique en grande partie la panne de croissance.
Après l'énoncé de ces faits communs, peu ou prou, à beaucoup de pays occidentaux, ne nous étonnons pas que dans ces pays un véritable fossé se creuse entre les prétendues élites politiques et les autres...
FAISONS UN REVE
Les perspectives à ce sujet ne sont pas brillantes. Si aucun État européen ne réclame que les eurocrates rendent leur gigantesque butin, c'est bien parce que maints dirigeants espèrent bien un jour se glisser dans la peau bienheureuse d'un de ces eurocrates : c'est l'expression de leur solidarité.
Envolons nous vers l'ONU, centre nerveux du pouvoir totalitaire mondial. Qui peut jamais connaître à la fois le nombre, le nom et les activités de sa galaxie d'agences ? Idem quant à leurs richesses.
Certains pays ont des excédents budgétaires. La Suisse, en particulier, se plaint que ses excédents ne soient pas assez forts. Ils étaient prévus 2,5 milliards de francs pour 2011 et ils reviennent à 1,4 milliards. En cause une diminution des recettes fiscales et des dépenses engagées, peut-être à tort, pour lutter contre la cherté de la monnaie. Rassurons-nous, nos voisins ne sont pas prêts de déposer leur bilan! Nous rappelons que leurs élus sont si peu payés qu'il doivent pour la plupart continuer leur métier afin de boucler leur fin de mois. Le résultat bénéficiaire est double. Moins d'impôts et surtout moins de lois. Quant aux ministres, ils n'ont pas de voitures officielles et seul le président de la Confédération dispose d'une voiture de fonction. Il est vrai que le peuple suisse a une arme redoutable, à savoir le référendum d'initiative populaire.
L'idéal serait que, dans au moins un pays occidental, un politicien crédible et ses amis comprennent qu'en abandonnant une partie importante de leurs privilèges, ils pourraient à la fois rallier les suffrages et libérer le peuple en l'enrichissant. L'exemple ferait tâche d'huile.
Est-ce trop demander ?
08:53 Publié dans Tribunes de Michel de Poncins | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |