vendredi, 18 octobre 2024
La cavale en Suisse de Bruno Le Maire
Arnaud Raffard de Brienne
La cavale en Suisse de notre romancier érotique et accessoirement ex-ministre des Finances, Bruno Le Maire, rappelle étrangement celle d’Agnès Buzyn, réfugiée à Genève après la gestion calamiteuse que l’on sait de la fameuse crise dite sanitaire du Covid-19. Après avoir longtemps assuré la noble fonction de coffre-fort de l’Europe, la Suisse serait-elle devenu le refuge des plus incapables de nos éminences ? Notons au passage qu’il n’est sans doute pas anodin que ces cavales aboutissent hors zone euro.
Après un départ précipité, notre littérateur y prodiguerait depuis fin septembre, devant un auditoire que l’on nous dit au mieux sceptique sinon hostile, des cours de politique publique, de géopolitique aussi et nos voisins Helvètes auront par conséquent au moins échappé à ses talents d’économistes dont nous n’avons pas fini de subir les conséquences les plus funestes.
La polémique autour des 50 milliards d’euros d’écart entre les prévisions financières et une réalité fort opportunément dévoilée après les élections européennes en dit long sur la gestion de l’économie et des finances nationales. Au point de justifier une commission d’enquête parlementaire dont le rapport sortira forcément trop tard et sans qu’en découlent la moindre sanction, ni le plus insignifiant amendement du système.
Tous les indicateurs sont au rouge
En sept années, le gouvernement et par conséquent son ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, auront présidé à une aggravation terrifiante de la dette de la France à hauteur de 1.000 milliards d’euros et à un déficit annuel de 6,1% alors même que notre romancier aura feint jusqu’aux limites du raisonnable de l’estimer à 4,4%.
Comment, dans le pays le plus fiscalisé au monde a-t’on pu passer d’un excédent budgétaire annuel de 200 millions d’euros pour l’année 1974 à un déficit, et donc une dette, de 147 milliards pour la seule année 2023 ? Faut-il rappeler que la totalité de la collecte de l’impôt sur le revenu en France pesait 55 milliards d’euros pour s’établir aujourd’hui à environ 112 milliards ?
S’il fallait conserver une once de confiance en nos politiciens, comment pourrait-on l’accorder à Michel Barnier, Premier ministre provisoire, alors même qu’il déclare « La situation que je découvre est très grave », avant d’exposer un projet plutôt vague, conventionnel et ronronnant. Ces simple huit mots suffisent amplement à discréditer définitivement son action (ou inaction) à venir. Voici cinquante années que la France connait chaque année des déficits croissants dont le seul service de la dette représente près de 60 milliards chaque année et Michel Barnier ne ferait que découvrir la situation désespérée de nos finances publiques ? Voilà qui promet des lendemains en fanfare.
16:38 Publié dans Arnaud Raffard de Brienne | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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