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lundi, 11 avril 2011

Le texte de l'intervention de Véronique Bouzou, enseignante et écrivain, lors du colloque de Synthèse nationale sur les 35 ans du regroupement familial, samedi dernier à Paris :

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Avant toute chose, je tiens à remercier chaleureusement Roland Hélie qui, par le biais de Synthèse nationale, m’a invitée à cette après-midi de réflexion sur les 35 ans du regroupement familial. C’est avec plaisir que je viens parmi vous apporter ma contribution à cette conférence, notamment à travers le sujet de l’École.

 

Je peux vous dire qu’a priori, dans notre pays, oser parler d’éducation en s’affichant avec Synthèse nationale ne va pas de soi quand on sait que le site de synthèse est répertorié dans la liste noire de l’Éducation, et plus précisément dans la catégorie des sites agressifs, xénophobes. J’imagine, tout comme moi, que vous trouvez cette mesure totalement injustifiée. C’est pourquoi je vous invite à vous rendre sur le site Educnet pour faire part de vos interrogations et indignations.

 

En guise de préambule, je tiens à me présenter brièvement pour toutes celles et ceux qui ne me connaissent pas. Je suis professeur de français et j’enseigne depuis maintenant une douzaine d’années en région parisienne dans des lycées et collèges, pas toujours tranquilles, loin s’en faut. Mes premières armes, je les ai faites à Mantes-la-Jolie.

 

Mon expérience m’a amenée à écrire cinq ouvrages, cinq essais sur mon métier et sur des sujets périphériques. De mon premier livre Manuel de survie à l’usage d’un prof de banlieue à mon dernier, Ces profs qu’on assassine, j’ai dû passer en revue tous les dysfonctionnements du système éducatif. A savoir : le discrédit jeté sur les savoirs, sur la discipline qui aujourd’hui semble être devenue un gros mot, sur les nouvelles formes de violences scolaires, sur les ravages de la télévision avec des élèves qui en début d’année m’apprennent qu’ils ont pour ambition de devenir stars pour passer à la TV… Je me suis insurgée également contre la mise sur un piédestal du film Entre les murs  avec son corollaire : la Palme d’or accordée à la pratique démagogique d’un professeur qui achète la paix sociale. Il se refuse de faire étudier Voltaire à ses élèves de banlieue et préfère s’adapter à eux en leur parlant de football pendant les cours.

 

Dans tous mes livres et à chacune de mes prises de position dans les médias, j’ai toujours cherché à m’en prendre aux vrais responsables du délitement de l’Éducation nationale. A ceux qui tiennent les manettes et qui, par une idéologie faussement emplie de bonnes intentions, ont saccagé l’École. Ce ne sont pas les élèves les coupables. Un enfant ou un adolescent prend les libertés que les adultes lui autorisent. Or, force est de constater qu’à l’Éducation nationale, la tolérance envers les incivilités quotidiennes des élèves a pris des proportions inquiétantes.

 

Je sais que les enseignants ont souvent mauvaise presse. Pour ma part, j’ai souvent entendu dire que c’était bien fait pour les profs si l’École partait à vau-l’eau, que c’était à cause d’eux, ces « post soixante-huitards attardés », si les élèves n’apprenaient plus rien.

 

Je reconnais qu’en un sens, ces critiques sont fondées mais toute la nouvelle génération qui est parachutée aujourd’hui dans les collèges classés par euphémisme « sensibles » ou encore « ambition réussite », « éducation prioritaire » et j’en passe, n’a rien choisi du tout et subit l’héritage de ses aînés. 

 

Dans quelle mesure, donc, le regroupement familial et plus généralement, l’immigration a t-il eu des conséquences à l’Ecole ?

 

Tout d’abord, un constat s’impose. J’ai enseigné une année scolaire dans un collège où près de la totalité des élèves était originaire du Maghreb et d’Afrique Subsaharienne. Le collège se trouvait dans une cité, en plein ghetto ethnique.

 

Plus généralement, mon expérience m’a conduite à enseigner devant un public d’élèves que je qualifierai de mixte, mixité sociale et ethnique.

 

La question que l’on est en droit de se poser, c’est si le mélange ethnique est préférable à la ghettoïsation, si le métissage permet aux élèves d’origine immigrée de mieux s’intégrer, de mieux assimiler nos valeurs et notre identité nationale. 

 

En fait, cela ne va pas de soi. Ainsi, je constate de plus en plus de revendications communautaires de la part d’un nombre croissant d’adolescents. Certains élèves musulmans par exemple me demandent pourquoi Pâques est férié alors que l’Ecole devrait être laïque et pire encore, des élèves français depuis des générations suivent aujourd’hui le même cheminement en demandant pourquoi à la cantine, il y a souvent du poisson le vendredi. Quand je leur réponds que la laïcité ne peut faire oublier les racines chrétiennes de la France, ils n’insistent pas et semblent même satisfaits de ma réponse. En fait, les élèves aiment avoir en face d’eux quelqu’un qui ne craint pas d’affirmer son identité.

 

Beaucoup parmi mes collègues me rapportent également les difficultés qu’ils rencontrent à aborder certains sujets de manière sereine dans leur classe. Un exemple parmi tant d’autres : un professeur d’Histoire Géographie qui en classe de cinquième faisait son cours sur les débuts de la chrétienté s’est vu rappeler à l’ordre par un élève qui lui a fait remarquer que son cours sur la chrétienté durait plus longtemps que celui consacré à l’Islam en début d’année et il a poursuivi : « quand est-ce que l’on reprendra le cours sur l’Islam ? » Mon collègue lui a expliqué que les sujets se suivaient au fil de l’année et que l’on ne revenait pas sur un chapitre déjà traité. L’élève s’est alors exclamé : « Mais on va oublier m’sieur »…

 

De mon côté, je sens de plus en plus un rejet pour la langue française et dans les couloirs, les insultes à connotation anti-blanc et anti-français fusent. « Tu pues la France », « je me maquille pas comme une Française, moi… ». Je dois avouer que je n’ai pas entendu d’insulte raciste à l’encontre d’un élève originaire d’Afrique depuis des années à l’école, et c’est tant mieux . En revanche, je peux vous affirmer que celles proférées contre les Blancs ou les Français sont devenues monnaie courante. Mais les élèves victimes se plaignent très rarement de peur des représailles. Une fois, une élève est venue se confier à moi et m’a rapporté que souvent dans la cour, elle était témoin de propos racistes anti-blancs. Je lui ai conseillée d’aller se plaindre quand elle entendait de telles insultes car de tels propos étaient intolérables. Elle m’a répondu qu’elle ne voulait pas avoir d’ennuis.

 

Car, c’est bien connu, il ne peut y avoir de racisme anti-blanc. C’est une vue de l’esprit ! Pourtant, je me demande dans quelle mesure et dans quelle proportion les agressions verbales (et physiques) à caractère xénophobe font partie des causes de la phobie scolaire…

 

Mais encore une fois, ce sont contre les vrais responsables que je tiens à m’en prendre. Et les responsables, ce ne sont pas les élèves. Si ces derniers rejettent l’identité française à l’École, c’est parce que le terrain est miné.

 

La première mine vient des politiques eux-mêmes qui favorisent une forme d’assimilation à l’envers. Il suffit de regarder à quelle sauce les différentes disciplines scolaires aujourd’hui sont mangées.

 

Au niveau de la langue tout d’abord. Le PS et l’UMP font bloc pour l’enseignement de l’arabe à l’école. Les partis politiques sont devenus les fossoyeurs de notre pays et de notre école.

 

Normalement, l’école devrait permettre aux élèves d’origine étrangère d’assimiler notre langue, notre histoire, notre culture, nos valeurs et nos mœurs comme le préconise l’article 2 de la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École du 23 avril 2005 : «Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République ». Non seulement cette mission a échoué mais c’est même l’inverse qui est en train de se produire sous l’impulsion hypocrite de partis politiques comme l’UMP et le PS, pour ne citer qu’eux. « L’arabe ne saurait être considéré comme une langue étrangère en France » a même formulé par écrit Frédéric Mitterrand dans l’éditorial du catalogue officiel du salon  Expolangues qui se tenait en février dernier à Paris.

 

Le français sera-t-il bientôt, lui, considéré comme une langue étrangère en France ? Voire peut-être un jour comme une langue morte ?


L’Histoire Géographie n’est pas mieux lotie. Il suffit d’observer les couvertures des nouveaux manuels scolaires d’Histoire Géographie destinés aux élèves de 5ème en vigueur depuis la rentrée

2010. Al’image de leurs contenus, conformément au programme officiel, ils font la part belle à la civilisation arabo-musulmane et à l’Afrique subsaharienne, comme l’atteste un dossier complet sur l’empire du Monomotapa.

Dans ce domaine, l’imagination des politiques est sans limites. Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin, a eu une dernière lubie : créer un manuel scolaire d’histoire franco-africain. L’ancienne maire de Strasbourg entend associer le ministère de l’Éducation à sa démarche. « L’objectif, c’est d’en faire un manuel de référence dans les collèges » s’enthousiasme-t-elle.

 

Les Gaulois ne suscitent pas le même enthousiasme de la part de la classe politique qui ne trouve rien à redire au matraquage médiatique et la surexposition en librairie du livre de François Reynaert, Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises (Fayard, 2010) qui, selon moi, n’est autre qu'une entreprise de démolition du socle de notre civilisation.

 

En arts plastiques et en musique, il en va de même : hisser la subculture de nos banlieues au rang d’art majeur. Telle est la volonté de nombreux partis politiques en quête d’un électorat populaire. L’école leur sert de terrain de jeu. Derrière les nombreuses sorties « artistiques » consistant par exemple à s’immerger dans le fabuleux univers des tags et autres jolies fresques murales ou bien à visiter des musées et des expositions qui vantent - à sens unique - les bienfaits de l’immigration, se cachent souvent des politiciens qui tirent les ficelles.

 

Mais l’École est également minée de l’intérieur

 

Ce sont par exemple certains syndicats enseignants qui prennent position sur des sujets sans rapport aucun avec l’Ecole. Ainsi, dans l’une de leurs lettres adressées aux enseignants, le SE-UNSA (syndicat des enseignants) s’exalte sur la révolte des pays arabes. Je cite : « Avez-vous respiré l’air frais du matin ? Vous n’avez rien senti ? Allons, respirez à pleins poumons et inspirez... profondément. L’air semble plus léger. Il y flotte comme une douce et entêtante odeur. Appliquez-vous, vous allez la percevoir. C’est une odeur agréable et délicate, une odeur enivrante de jasmin, le parfum de la liberté. Elle nous vient de l’autre côté de la Méditerranée, de Tunisie, d’Egypte, peut-être demain de pays voisins…».

Ce message bucolique sert sans doute à sensibiliser les professeurs sur la formidable mission éducative qui les attend dans un avenir proche, à savoir accueillir dans leurs classes tous ces nouveaux arrivants...

 

Dans une autre lettre, ce même syndicat  consacre tout un article sur Les Roms. Or, défendre les droits et les intérêts des professeurs, n’est-ce pas là le rôle exclusif d’un « syndicat des enseignants » ? Pourquoi donc mêler la question des retraites à celles des Roms ou de la politique du gouvernement en matière d’immigration ?

 

Une troisième mine provient d’initiatives académiques plus que douteuses

 

Je m’appuierai sur un seul exemple pour illustrer mon propos. J’ai été sollicitée pour faire participer ma classe de 6ème à un programme de lecture dans le cadre de l’année européenne 2010 de « la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale », organisé sous l’égide de l’Éducation nationale et  à destination de plus d’un millier d’élèves de CM2 et de 6ème. Les objectifs avancés par les initiateurs du projet semblent louables : « Donner le goût de la lecture et lutter contre l’illettrisme »... même si les élèves sont tenus de lire les six ouvrages proposés, au détriment d’autres livres. J’ai refusé d’y donner suite, bien que je sois un farouche partisan des ateliers lectures.


La raison ? Je considère la liste d’ouvrages sélectionnés comme beaucoup trop orientée. Selon moi, elle enferme les élèves issus de l’immigration dans une logique pernicieuse de victimisation et les autres dans celle d’une perpétuelle repentance. La plupart du temps, le méchant est représenté à travers l’image du Blanc occidental qui maltraite les sans papiers ou réduit à l’esclavage des jeunes gens immigrés.

 

Comment voulez-vous que ces élèves aient envie d’assimiler les valeurs françaises si à longueur de journée, l’École leur rappelle qu’ils n’ont pas de chance, que les Blancs sont racistes, intolérants et cupides ? armi ces livres : Libérer Rahia de Y. Hassan : Rahia est marocaine, elle a quitté son pays pour accompagner la famille de Blandine, pensant faire des études en France et préparer un meilleur avenir en échange de quelques services domestiques, Moi, Felix 10 ans sans papiers de M. Cantin : Pour fuir la misère de la Côte-d’Ivoire, Félix et sa famille s’embarquent clandestinement pour Brest, où un oncle les héberge. Mais en France, il doit encore lutter pour sa survie ou encore Zohra l’insoumise de M. Leydier : Zohra, 14 ans, vit au Maroc avec ses parents et ses cinq frères et sœurs (…) Un jour, son destin bascule. Une femme nommée Tante Rachida, vient la chercher pour l’emmener en France. Zohra voit un bel avenir se profiler (…) mais rien ne se passe comme on le lui avait promis. Brimades, travail forcé et mensonges sont les maîtres mots de sa vie en France : Zohra est réduite en esclavage. Seuls sa détermination et son courage lui permettront de rentrer au Maroc.

 

On peut donc se demander à juste titre si l’Éducation est encore nationale.

 

En effet, au niveau national,  on recense des initiatives « remarquables » comme celle de La Fondation Lilian Thuram qui a réussi à convaincre la MGEN (Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale) et la CASDEN (banque coopérative de l’Éducation nationale) de lancer un programme multimédia d’éducation contre le racisme. Destiné aux professeurs des écoles des classes de CM1 et CM2 qui en auront passé commande, ce programme permettra de sensibiliser potentiellement 1,3 million d’enfants : « Nous sommes tous des immigrés ? », « Nous sommes tous métis ? », « Nous sommes tous bronzés ? ».

 

Et Yves Coppens, membre du Comité scientifique de la Fondation, d’enfoncer le clou : « Nous possédons une origine unique : nous sommes tous des Africains d’origine, nés il y a trois millions d’années, et cela devrait nous inciter à la fraternité ». Les enseignants devront donc bientôt expliquer à leurs élèves qu'ils sont tous des immigrés, tous métis et tous bronzés. 


Une autre initiative intéressante est celle de la Semaine du vivre ensemble qui s’est tenue en mars cette année à Paris, pour la deuxième année consécutive. Derrière cette initiative orchestrée par des associations comme La Ligue de l’enseignement, Réseau Éducation Sans Frontières (RESF) ou SOS Racisme, pour ne citer qu’elles, se cache la volonté de convaincre la jeunesse des bienfaits du "vivre ensemble".

 

Les jeunes n’ont d’ailleurs que l’embarras du choix : « village des différents » pour aborder les différentes cultures du monde, « mur d’expression » sur le thème du vivre ensemble et des luttes contre les discriminations, expédition de cartes postales avec un message de fraternité pour lutter contre le racisme (…) ciné-débat autour des conditions d’accueil des Roms et de leurs difficultés au quotidien, performance « les danseurs de Hip Hop en action » sur le thème des discriminations, spectacle sur les figures du combat de la traite négrière et de l’esclavage ou encore présentation de sketches contre le racisme suivi d’un... goûter ! Sans doute pour mieux faire passer la pilule du « vivre ensemble » que veulent faire avaler à nos enfants quelques tenanciers de la pensée unique bien au chaud dans leurs quartiers cossus et qui eux, ne se mélangent pas.


Un troisième exemple d’initiative nationale : la Semaine de la presse à l’école. Pour preuve, dans le cadre de la 22ème Semaine de la presse et des médias dans l’école®, la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, le Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information (CLEMI) et France Télévisions ont diffusé le 23 mars dernier en direct sur la chaîne éducative curiosphere.tv un débat intitulé : « Médias : un nouveau regard sur l’immigration ? » avec pour objectif de faire un point sur l’évolution du traitement de l’immigration et de la diversité dans les médias. Parmi les questions soulevées : «  Nos écrans sont-ils toujours aussi pâles ? ».

 

Cerise sur le gâteau : le CLEMI organise en partenariat avec ARTE un concours destiné aux lycéens sur le thème des... Roms ! Les élèves devront proposer leur propre montage à partir des rushes d’un reportage diffusé sur ARTE. L'an dernier, ils avaient dû plancher à partir d’images du reportage Afghans à Paris : demandeurs d’asile.

 

Enfin, les lois mémorielles comme la Loi Taubira ont eu des conséquences dans l’enseignement de l’Histoire en France. L’article 2 de la loi Taubira stipule que : « Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l'esclavage la place conséquente qu’ils méritent ». Ne sommes-nous pas tombés d’un extrême à un autre, à savoir d’un traitement superficiel de ces sujets à une omniprésence excessive sur la quasi-totalité des couvertures des manuels scolaires (à l’exception notoire d’Hachette), au détriment de l’Histoire de France et de la civilisation européenne présentées comme archaïques ?

 

Et que penser du manuel scolaire de 5ème chez Nathan en éducation civique intitulé « Demain, citoyens » qui présente une curieuse devise sur la couverture. La devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » est rebaptisée « Diversité, Egalité, Solidarité »

 

Enfin, les mines viennent de l’extérieur :

 

De l’Europe d’une part avec l’Agenda Europa distribué à des milliers d’établissements dans toute l’Union européenne, notamment en France où il est destiné aux élèves de seconde des lycées d’enseignement général, technologique ou professionnel.

 

L’édition 2010-2011 comporte la mention de plusieurs fêtes religieuses relatives au judaïsme, à l’islam ou à l’hindouisme. Mais les fêtes religieuses chrétiennes ne sont pas évoquées dans cet agenda. Le ministre français en charge alors des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, a fait part de son mécontentement sur Europe 1 : « On a honte de notre identité chrétienne ? On a honte que l’Europe des clochers a été constitutive de notre identité européenne ? ». Je salue le coup de gueule de monsieur Wauquiez, mais je trouve ce dernier bien trop timoré : il ne réclame même pas le retrait pur et simple de l’agenda et se contente de demander à la Commission un "correctif" et une édition différente l’année prochaine.

 

De l’international d’autre part avec l’ingérence américaine dans les programmes scolaires français. On est en effet porté à croire que certains diplomates américains sont prêts à sacrifier notre école (et notre pays) sur l’autel du mondialisme à la lecture d'un document diplomatiqueclassé confidentiel et dévoilé par Wikileaks, qui a été traduit en français.

 

Daté de janvier 2010 et intitulé, Minority Engagement Strategy, il entend notamment faire pression sur les enseignants. Traduction française : « De plus, nous continuerons et renforcerons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer le programme d’histoire enseigné dans les écoles françaises, pour qu’ils prennent en compte le rôle et les perspectives des minorités dans l’histoire de France ».

 

L’auteur de ce câble diplomatique, Charles Hammerman Rivkin, ambassadeur des États-Unis d’Amérique en France et nommé par le président Barack Obama le 1er juin 2009, est d’ailleurs prêt à tous les moyens pour parvenir à ses fins. Il annonce lui-même la couleur : manipulation de dirigeants influents, stratégie agressive de communication envers les jeunes, pression sur les médias.

 

Faudrait-il donc instaurer des cours de désenfumage afin de déminer l’École ? Dans tous les cas, la seule arme de la laïcité ne suffira pas à redresser la barre et à redonner à l’Ecole française ses lettres de noblesse, en France comme à l’étranger. Car l’Éducation nationale est malheureusement aujourd’hui en bonne voie de déculturation.

 

Et pour terminer, je vous laisse méditer sur les mots de Jacques Attali : « Parlons de l’avenir de notre pays plutôt que de ses racines » a-t-il suggéré dans L’Express du 16 mars dernier et d’ajouter dans Le Figaro du 5 avril dernier : « La France doit se comporter comme un hôtel, c’est-à-dire un pays ouvert, attractif aux idées, aux gens, aux investissements ». Cela rappelle la France vue Par Eric Besson comme un « conglomérat ». Si monsieur Attali s’en prend aux racines chrétiennes de la France c’est qu’il a compris que c’était un rempart bien plus solide aujourd’hui que la seule laïcité.

 

En défendant notre identité et nos racines, nous dérangeons bien plus les tenanciers du système qui savent qu’ils ne pourront pas nous acheter. Car le mot république et laïcité vont finir par se vider de leur sens, et pire, servir de passoire à de nouvelles vagues migratoires. 

 

00:01 Publié dans La vie de l'association Synthèse nationale | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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