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mercredi, 16 septembre 2020

Impôts : la France toujours championne

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Arnaud Raffard de Brienne

S’il y a un titre auquel la France ne semble pas prête à renoncer, c’est bien celui de championne du monde de la fiscalité, tous impôts et taxes confondus. Le dernier rapport de, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), s’appuyant sur les données 2018, les dernières disponibles sur le sujet, épingle en effet la France qui, avec un taux de recettes fiscales de 46,1% de la richesse produite cette année-là, conserve le peu glorieux titre de pays le plus spoliateur des 37 nations de l’OCDE. Même si elle se trouve talonnée par les Belgique et le Danemark, autres enfers fiscaux dépouillant à égalité leur population à hauteur de 44,9% de leur PIB respectif, c’est-à-dire un peu plus de dix points au-dessus d’une moyenne évaluée à 34,3%, moyenne elle-même évidemment plombée par ces trois ténors du fiscalisme.

Et comment imaginer un instant qu’après le déluge de milliards prodigués ici et là au titre du soutien de l’économie et de la relance, la situation fiscale des nos compatriotes n’empire pas encore dans les années à venir ? Les annonces gouvernementales évoquant un status quo fiscal ne duperont que ceux congénitalement destinés à l’être. La seule mesure de reconduction de la CRDS jusqu’en 2033 alors que son extinction avait déjà été repoussée à 2024, représente une ponction supplémentaire de 77 milliards d’euros sur la période en question. Cette contribution au remboursement de la dette sociale, prévue à l’origine en 1996 dans le plan Juppé pour une durée de treize années devait prendre fin en 2009 avant donc d’être renouvelée jusqu’en 2024 puis maintenant jusqu’à 2033, confirmant cette évidence que tout impôt créé ne disparait jamais sauf à être remplacé par un autre. Cette taxation de l’ensemble des revenus est dédiée, avec une fraction de la CSG, au financement de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), véritable organisme de crédit permettant à nos gouvernants successifs de maintenir jusqu’à l’absurde et aux limites de la de tolérance des marchés financiers, la fiction d’un État-providence toujours aussi fringant, généreux et attractif…

136 milliards de dettes supplémentaires pour la CADES

Une fiction bien éventée depuis que la crise dite du Covid-19 a publiquement révélé l’état de délabrement avancé de l’hôpital public ruiné par des restructurations hasardeuses et surtout une immigration incontrôlée. Un hôpital malade de la technocratie et tiers-mondisé – une matinée passée aux urgences, par exemple, devrait suffire à éclairer les plus candides -, véritable tonneau des Danaïdes, sommé d’accueillir le monde entier (et ses pathologies) sans le moindre souci de régulation, ni de contrôle. Notre très coûteux système de santé ne nous empêche pas pour autant de lambiner à la onzième place des nations européenne pour l’espérance de vie et même à le vingt-et-unième place en ce qui concerne la mortalité péri-natale. Vraiment pas de quoi pavoiser. Sans parler de la paupérisation de la plupart de nos services régaliens et administrations.

Le projet de loi relatif à la dette sociale et à l’autonomie, ayant validé, pour l’instant, un transfert de 136 milliards de dettes à la CADES ne serait sans doute qu’une étape avant l’affectation de la « dette Covid », qui reculerait encore l’échéance de la CRDS à 2042 ou davantage. Tout cela, bien sûr, sans avoir commencé à rembourser le moindre fifrelin de la dette abyssale de la France.

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Article paru dans le quotidien Présent d'aujourd'hui cliquez ici

10:44 Publié dans Arnaud Raffard de Brienne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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