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mardi, 19 juillet 2022

L’Italie et la France peuvent être à l’origine de l’explosion de l’euro et de l’UE

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Emmanuel Macron et Mario Draghi

Marc Rousset

En Italie, le gouvernement de Mario Draghi est au bord de l’implosion. La péninsule a été longtemps à la traîne en zone euro : entre 1999 et 2019, son PIB n’a augmenté que de 7,9 % contre respectivement 30,2 %, 32,4 % et 43,6 % en Allemagne, France et Espagne. La goutte d’eau qui fait déborder le vase pour les électeurs et de nombreuses élites italiennes, ce sont les sanctions lourdes contre la Russie, avec de terribles conséquences pour l’Italie dépendante du gaz russe, qui avait besoin de tout, sauf de ce coup de poignard supplémentaire ! Depuis l’intervention russe en Ukraine, le prix de l’électricité a augmenté de 91 % et celui du gaz de 70 %. La crise énergétique pourrait jouer le rôle de détonateur dans la crise politique italienne. La dette de 2500 milliards d’euros qui dépasse celles de la Grèce, du Portugal, de l’Irlande et de l’Espagne cumulées pourrait faire exploser toute l’Europe !

Les chantiers de modernisation du pays sont à l’arrêt et la capacité de Mario Draghi à désendetter le pays, malgré les dizaines de milliards d’euros de l’UE, est remise en question. Bruxelles redoute de perdre son homme de confiance, ancien président de la BCE, ancien de Goldman Sachs, pur produit de la Pensée unique, valet de l’OTAN et de l’Amérique, comme il l’a montré en incitant Macron et Scholz à accepter l’impossible et inacceptable candidature de l’Ukraine dans l’UE ! Avec un taux d’intérêt italien qui remonte à 3,26 % et un écart de taux de 2,25 % par rapport aux taux allemand, le maillon faible de la zone euro fait de nouveau trembler les marchés. Il n’est pas impossible qu’à terme, Moscou trouve en Italie son deuxième allié dans l’UE, en plus du hongrois Viktor Orban !

En France, avec la fameuse loi sur le pouvoir d’achat en cours de discussion à l’Assemblée nationale, la dépense est devenue une vertu. Le RN, Renaissance, Nupes, et même LR ont une telle frénésie de dépenses qu’il semble qu’il n’y a pas d’autre alternative (le fameux TINA anglo-saxon de Margaret Thatcher) que de vider les caisses de l’État alimentées par l’argent emprunté ! En raison de la dégradation de la balance énergétique, suite aux achats de gaz et de pétrole sur le marché, le déficit commercial global français annuel atteint le chiffre faramineux de 114 milliards d’euros. Pour amuser la galerie et réconforter les chefs d’entreprise, il a été décidé, après une première baisse de 10 milliards d’euros d’impôts de production en 2022, sur un ensemble global de 70 milliards d’euros, d’alléger de nouveau ces impôts de production de 8 milliards d’euros en 2023, alors que, pour être compétitif avec les autres pays européens, il aurait fallu procéder à une coupe de 35 milliards d’euros !

La Cour des comptes s’inquiète de la dérive des dépenses publiques tandis que la dette française se rapproche dangereusement des 120 % du PIB ! Alors que les taux d’intérêt sont encore très faibles, la charge de la dette atteint déjà 50 milliards d’euros, soit le budget de l’Éducation nationale. La gabegie, l’imbécillité de nos technocrates incapables lorsqu’ils jouent avec l’argent public qui n’est pas le leur, Macron étant l’un d’entre eux lorsqu’il était ministre des Finances, n’a pas de limites ! On apprend ainsi que 10 % des obligations françaises d’État (OAT) à dix ans de la dette publique sont indexées sur l’inflation ! Cela va donc coûter une fortune à l’État français pour avoir voulu grappiller quelques maigres et ridicules dixièmes de points lors de l’émission de ces obligations. Le remboursement chaque année du principal de ces obligations, tout comme les taux d’intérêts, sont en effet indexés sur l’inflation, avec un indice qui est le plus souvent, celui de l’IPC (index des prix à la consommation). Suite à cette erreur gravissime de gestion par les fonctionnaires français, l’inflation, contrairement à ce que disent certains médias, ne concourt donc plus à diminuer le coût de la dette française, mais bien au contraire l’accroît ! L’inflation n’est donc plus l’amie de la dette publique française ! Merci, Monsieur Macron, le Mozart raté de la finance !

Quant à l’Allemagne, elle décroche subitement, son modèle mercantiliste étant provisoirement sévèrement touché. Les taux de croissance en 2022 et 2023 devraient être respectivement de 1,4 % et 1,3 % seulement, avec une inflation de 7,9 %, ce qui est inhabituel pour ce pays. La raison principale est sa forte dépendance énergétique à la Russie, d’où une hausse subite des coûts de l’énergie, suite aux sanctions économiques suicidaires de l’UE et aux représailles russes, avec en plus la perte de marchés importants en Russie ainsi qu’en Chine. En mai 2022, l’Allemagne a connu son premier déficit commercial mensuel de 1 milliard d’euros depuis janvier 2008.

Avec les sanctions anti-russes, l’UE, selon Viktor Orban « s’est tiré une balle non pas dans le pied, mais dans les poumons ! ». « Les sanctions n’aident pas l’Ukraine ; en revanche, elles sont mauvaises pour l’économie européenne et si ça continue comme ça, elles vont tuer l’économie européenne », a-t-il encore déclaré. Selon le professeur Jacques Sapir, alors que les importations normales de gaz russe sont de 160 milliards de m3 dans l’UE, le manque actuel de gaz russe est de 118,5 milliards de m3, mais en fait de 95 milliards de m3, si l’on tient compte d’approvisionnements supplémentaires venant d’autres pays. Selon le site de la société Nord Stream, le gaz russe qui arrive en Allemagne, dans la ville de Lublin, est ensuite transporté vers la Belgique, le Danemark, la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et d’autres pays.

La Russie a de plus totalement coupé le gaz à l’Allemagne pour 10 jours de maintenance. 35 % des importations actuelles allemandes proviennent encore de Russie, contre 55 % avant la guerre. Le chauffage des foyers allemands est toujours assuré à plus de 50 % avec du gaz russe. L’industrie chimique allemande est particulièrement vulnérable, dépendant aussi fortement du gaz russe. Les industriels se préparent au scénario du pire avec une lourde récession à la clé. Le géant BASF étudie la possibilité de mettre une partie des salariés en chômage partiel : « Si nous ne recevons plus de gaz russe, les quantités actuellement stockées ne suffiront que pour un ou deux mois. »

L’État allemand vole donc au secours de son secteur énergétique. Une loi doit être votée en urgence pour sauver Uniper, principal importateur allemand de gaz russe. Ce dernier pourrait recevoir jusqu’à 5 milliards d’euros d’aides de l’État. La société Uniper a perdu en quelques mois plus de 70 % de sa valeur en Bourse. Une éventuelle chute d’Uniper fait craindre à l’Allemagne des faillites en cascade, comparables à un « Lehman Brother » de l’énergie !

Quant à l’euro, il s’effondre tandis que le dollar s’envole, suite aux différences de taux d’intérêt entre la zone euro et les États-Unis. À Moscou, l’euro est passé sous la barre des 55 roubles, le rouble s’appréciant à la fois par rapport au dollar et à l’euro. La dépréciation de l’euro contribue à augmenter l’inflation des prix des marchandises importées, ce qui n’est malheureusement pas souhaitable dans le contexte actuel.

La folle politique de l’UE pour combattre le soi-disant réchauffement climatique non prouvé par l’homme est une source supplémentaire d’inflation et de gaspillage de ressources dans l’UE. Lors de la visite du Président Biden en Arabie saoudite, le prince Mohammed ben Salmane s’est non seulement refusé à livrer des quantités supplémentaires de pétrole, pour faire baisser les prix, comme le lui demandait Biden, mais il a pu déclarer : « Les politiques irréalistes visant à réduire les émissions de CO2 entraîneront une inflation exceptionnelle et une hausse des prix de l’énergie ».

Rien ne va plus dans le monde, les sanctions occidentales causant un mal terrible à de trop nombreux pays : les Bourses chutent et les craintes de récession l’emportent. L’économie américaine échaudée par l’inflation de 9,1 % est au bord de la récession et le moral des consommateurs s’effondre (indice de Michigan à 60 au lieu de 100 en 2020). Les taux d’intérêt à 2 ans sont souvent au-dessus des taux à 10 ans, ce qui annonce souvent une récession aux États-Unis. L’indice Vix de volatilité du marché boursier a trop souvent des accès de fièvre. L’économie chinoise, elle, s’effondre, suite à une politique draconienne trop stricte de confinements pour le covid. La croissance en Chine, au second trimestre n’a été que de 0,4 %, ce qui équivaut à une lourde récession pour la Chine !

Le ciel économique s’assombrit donc pour l’UE, au-delà de ses graves difficultés ci-dessus mentionnées qui lui sont propres. L’Autorité des marchés financiers (AMF) en France est très inquiète ; elle tire la sonnette d’alarme craignant une forte chute supplémentaire des marchés. Alors que l’or a baissé ces derniers temps, suite à la montée des taux américains, la banque d’investissement Goldman Sachs a cependant relevé à la hausse ses prévisions pour la fin de l’année à 2500 $ l’once, ce qui n’est pas un bon signe pour les économies occidentales !

Si l’Italie ou la France s’effondre, suite à une violente crise politique interne ou en raison de la montée des taux d’intérêt à 10 ans, par l’effet de boule de neige, cela peut conduire jusqu’à l’effondrement complet des Bourses et des économies occidentales trop dépendantes et interconnectées, avec à la clé l’éclatement de la zone euro, un envol du prix de l’or, et l’hyperinflation en France, en Italie ainsi que dans tous les pays très fragiles de l’Europe du sud (Grèce, Espagne, Portugal).

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18:37 Publié dans Tribunes de Marc Rousset | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les traîtres sur la sellette

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La chronique de Philippe Randa

« L’homme qui veut vivre sans soupçon,

il se doit bien garder de faire trahison »

(Proverbe du XIVe siècle).

En cette année 2022, et depuis quelque temps désormais, jamais le Capitole (cœur du pouvoir religieux dans la République romaine) ne semble chaque jour si proche de la roche Tarpéienne (d’où l’on précipitait dans le vide les condamnés à mort) …

Si l’expression est un peu exagérée (prématurée ?) concernant la victoire d’Emmanuel Macron pour sa réélection présidentielle, suivie aussitôt après de la perte de sa majorité parlementaire aux élections législatives, elle semble assez juste pour les ex-Républicains Damien Abad et Caroline Cayeux… Le premier, ancien président du groupe Les Républicains (de 2019 à 2022), n’aura connu les ors d’un Ministère que le temps d’en être éjecté pour des accusations de viol datant de plusieurs années… et la seconde, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, fait désormais face à une cabale médiatique et politique pour des propos jugés homophobes, tenus voici presque dix ans sur le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe, qu’elle jugea alors comme une « réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature »…

Si Damien Abad nie avec virulence les accusations de viols portés contre lui, arguant, vu son handicap physique (il souffre d’une maladie congénitale rare : l’arthrogrypose) que « l’acte sexuel ne peut survenir qu’avec l’assistance et la bienveillance de (sa) partenaire », Caroline Cayeux elle, ne peut nier avoir tenu les propos qu’on lui reproche, mais elle déclare « qu’évidemment elle ne les utiliserait plus et les regrette », soit un reniement de ses convictions de l’époque qui a immédiatement fait réagir le chroniqueur Xavier Eman dans un tweet lapidaire :

Parce que chez ces gens-là, Monsieur

On n’pense pas, Monsieur

On n’pense pas

On rampe…

C’était, soulignons-le, avant que l’expression « ces gens-là » ait été utilisée par l’intéressée pour prouver sa bonne foi : parmi « ces gens-là », en effet, elle aurait « tellement d’amis ! » … Oyez, oyez, qu’on le sache chez les LGBTQIA… XYZ et plus encore si affinités !

L’avenir dira si la reptation de Dame Cayeux, comparable aux pénitences qu’imposait autrefois l’Église pour faire expier ceux qu’elle jugeait coupables d’avoir offensé Dieu, calmera la meute politique et médiatique, lancée après elle, notamment après la tribune parue le samedi 16 juillet sur le site du Journal du dimanche et signée par plus d’une centaine de personnalités de tous horizons, y compris de la majorité présidentielle, dénonçant ses « propos homophobes »…

Pour l’heure, ceux qui doivent bien ricaner des déboires de cet « ex » et peut-être « future ex »-ministres de la Macronie, sont à l’évidence les anciens amis de Caroline Cayeux et de Damien Abad : ces Républicains qu’ils ont trahis sans vergogne… et dont les députés rescapés sont désormais si indispensables à l’Élysée et à Matignon pour espérer constituer une majorité…

Leurs déboires pourraient-ils n’être qu’un simple avertissement pour décourager d’éventuel (le) prétendant(e) à faire don de leur personne à la gamelle élyséenne ? Ou la tête des deux traîtres a-t-elle été réclamée en préambule à tout éventuel marchandage ?

Lire EuroLibertés cliquez ici

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17:11 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les sanctions, quoi qu’il nous en coûte ?

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Philippe Villin

Près de six mois après le début de la guerre en Ukraine, qui a été déclenchée le 24 février par la Russie, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont réunis ce lundi 18 juillet pour discuter d’un éventuel durcissement des sanctions contre Moscou.  Le banquier d’affaires Philippe Villin craint que la politique de sanctions à l’égard du Kremlin nous mène à la ruine.

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 Source Le Figaro 19/7/2022

11:25 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Faillite d’État

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Jacques-Olivier Martin

Back-out boursier pour EDF ! Dans quelques semaines, le géant du nucléaire quittera la Bourse de Paris. Élisabeth Borne l’a annoncé au nom de « notre souveraineté face aux conséquences de la guerre et aux défis colossaux à venir». En 2005, Dominique de Villepin, alors premier ministre, vantait une privatisation partielle pour financer les investissements à venir et permettre aux Français d’être les copropriétaires de leur entreprise préférée...

Aujourd’hui un petit peu privé, demain à nouveau 100 % public, EDF a toujours été à la merci de gouvernements qui en ont fait ce qu’ils voulaient, au gré de considérations souvent plus politiques qu’industrielles ou énergétiques. L’État est en effet rarement bon stratège et presque toujours mauvais actionnaire. Les conflits d’intérêts sont permanents. Au nom de la saine gestion des deniers publics, il a le souci de gonfler les bénéfices et les dividendes. Mais, en tant que protecteur des citoyens, sa priorité est de freiner les hausses de prix de l’électricité.

Même antagonisme vis-à-vis des petits actionnaires, invités au capital contre des milliards d’euros, puis négligés (méprisés ?) par un État qui n’agit que selon ses seuls intérêts. Mais, surtout, le louvoiement de la puissance publique sur l’atome civil depuis une bonne décennie (réduction programmée du nombre de réacteurs, fermeture de Fessenheim, puis relance du programme nucléaire il y a quelques mois) et le choix de faire supporter par le champion de l’électricité une grande partie du bouclier énergétique ont détruit ses compétences (plus de dix ans de retard pour l’EPR de Flamanville) et laminé ses finances. Le fleuron  du nucléaire, depuis trop longtemps à la dérive, est au bord du gouffre.

Il faut se rendre à l’évidence, l’État, premier coupable de cette faillite, n’a plus d’autre choix que de renationaliser EDF pour le sauver. Dans d’autres circonstan- ces, un tel destin prêterait à sourire. Malheureusement, il y va de l’avenir du nucléaire et de l’indépendance énergétique de la France !

Source : Le Figaro 19/7/2022

09:33 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |