mardi, 04 octobre 2016
Quand "Le Monde" relate la Journée de Synthèse nationale, ça donne :
Jean-Marie Le Pen navigue dans les eaux radicales de « Synthèse nationale »
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Le Front national ne veut plus de lui ? Qu’à cela ne tienne. Jean-Marie Le Pen a décidé de grimper sur toutes les tribunes où il est encore invité à s’exprimer. Y compris les plus radicales.
Le député européen était l’invité d’honneur, dimanche 2 octobre, de la revue identitaire Synthèse nationale, qui fêtait ses dix ans, à Rungis (Val-de-Marne). Dirigée par Roland Hélie, un ancien du FN, période années 1980, cette revue – dans laquelle le pro-nazi belge Léon Degrelle, ancien de la division SS Wallonie, est traité avec égards – se veut un pont entre les différentes chapelles de l’extrême droite radicale.
Un panel radical
De fait, le panel était large. Entre l’ancien chef skinhead Serge Ayoub, le patron du Parti de la France Carl Lang, celui des néopaïens de Terre et peuple Pierre Vial, le responsable de l’association islamophobe Riposte laïque Pierre Cassen, ou encore le chef de file des identitaires de la Ligue du Midi Richard Roudier, c’était ambiance « auberge espagnole » dans les couloirs de l’espace Jean-Monnet, notait en s’amusant un participant. La légèreté en moins.
Sur les stands, les convives – Roland Hélie revendiquait la présence de 700 personnes – avaient le choix pour faire leurs emplettes : portraits du maréchal Pétain, bagues arborant une croix de fer ou une croix celtique, livres aux titres évocateurs (Ces Français qui ont choisi Hitler, Adolf Hitler, chef d’Etat et chef de guerre)… Mais aussi CD des Brigandes, le girls band adepte du salut nazi, qui s’est produit en fin de journée, après les différentes tables-rondes.
Carl Lang fait huer Marine Le Pen
Un peu plus tôt, Jean-Marie Le Pen avait suscité une franche curiosité à son arrivée dans les lieux. Alors qu’il répondait aux questions de la presse « amie », un homme s’est posté à quelques mètres de lui pour effectuer un salut nazi, avant de repartir tout sourire, comme si de rien n’était.
L’ancien président du FN s’est retrouvé sur scène aux côtés, entre autres, de son vieux compère Roger Holeindre, cofondateur du parti d’extrême droite en 1972, de Carl Lang, ou encore du chef de file du Vlaams Belang belge Filip Dewinter.
Carl Lang est parvenu à faire huer sans trop de difficulté Marine Le Pen (« Il y a eu la volonté d’offrir sous une forme d’holocauste la tête de Jean-Marie Le Pen à des forces de l’anti-France »). Filip Dewinter, lui, s’est attiré des applaudissements en dénonçant « la troisième invasion musulmane de l’Europe » et en défendant la nécessité de « rejeter l’islam de l’autre côté de la Méditerranée » et de préserver la « civilisation européenne et blanche ». Le Vlaams Belang est allié du FN au niveau européen.
Jean-Marie Le Pen cite Brasillach
Enfin, Jean-Marie Le Pen a pris à son tour la parole. Le temps pour lui de citer l’écrivain collaborationniste Robert Brasillach, de pointer le péril de « l’explosion démographique » et de s’interroger pour savoir si « nos temps » ne sont pas « ceux de la fin du monde ». « Le principal problème, parce qu’il est mortel, c’est l’immigration massive. C’est elle qu’il faut bloquer, avant même d’organiser la rémigration. C’est cela, ou ce sera la disparation de notre peuple », a lancé le patriarche de 88 ans, faisant se lever la salle.
L’ancien candidat à la présidentielle était accompagné de son avocat Me Frédéric Joachim, qui va plaider, mercredi 5 octobre, devant le tribunal de grande instance de Nanterre pour la réintégration de Jean-Marie Le Pen au sein du FN. Même s’il parvenait à ses fins, ses pérégrinations radicales le rendent a priori peu compatible avec la stratégie de normalisation du parti dirigé par sa fille. Cette dernière lancerait, à n’en pas douter, une nouvelle procédure d’exclusion contre son père.
Olivier Faye
00:26 Publié dans 10 - La 10e Journée nationale et identitaire | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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