mardi, 24 avril 2012
Réédition des Cahiers d'histoire du fascisme de François Duprat : UN ENTRETIEN AVEC ALAIN RENAULT...
Beaucoup d’études ont été publiées sur le Fascisme, quel est l’intérêt de celles de François Duprat ?
Le terme de « fascisme » recouvre des réalités différentes. Duprat étudie des « fascismes » méconnus dans la perspective des combats d’aujourd’hui car il considère que « des leçons bien précises peuvent être tirés de l’histoire du mouvement nationaliste-révolutionnaire dans le monde ». Ses monographies portent donc moins sur l’idéologie, marquée par le temps et l’espace, de ces différentes formations que sur leur action, leurs rapports face à la « droite » et la « gauche », leur capacité à recruter et à mobiliser, les raisons de leurs échecs ou de leurs succès.
Mais le Fascisme ne se confond pas avec le nationalisme-révolutionnaire, étiquette revendiquée par Duprat ?
Non, et d’ailleurs seul un imbécile n’ayant d’ailleurs rien compris à l’essence du Fascisme, mènerait aujourd’hui et en France une action politique en s’en réclamant… Comme l’a écrit Duprat « le nationalisme doit être considéré aujourd’hui puisque nous sommes des relativistes et que nous croyons à l’obligation pour les formulations idéologiques de s’adapter aux situations changeantes ». Mais, quelle que soit l’étiquette retenue, il n’en demeure pas moins que certains principes perdurent même si certains font du « fascisme » sans le savoir, voire en s’en défendant.
Les analyses de Duprat restent-elles actuelles, 34 ans après sa mort ?
En tous cas, sa méthode, son logiciel de pensée, sont d’une actualité permanente. J’ai d’ailleurs sélectionné ces monographies, et les enseignements pratiques que l’on peut en tirer, pour l’action de notre temps. Ma préface les inscrit dans le combat actuel et dans l’analyse politique plus générale de Duprat. Celui-ci semble avoir été très en avance dans sa prédiction des crises économique et identitaire qui commence seulement à apparaître.
Quelles leçons générales à tirer de l’ouvrage ?
Chacun peut en tirer des leçons individuelles par ses propres réflexions sachant que « la réflexion est ACTION si elle sait déboucher sur l’amélioration qualitative de l’action pure » en étudiant les erreurs qui mènent à l’échec et, plus positivement, les méthodes qui peuvent mener aux succès sachant que les conditions de ceux-ci ne les garantissent aucunement. « Si nous ne savons profiter des événements historiques en cours ce sera la preuve non pas que l’Histoire ne devait pas aller dans notre sens, mais que nous avons été, au moment voulu, incapables de profiter de notre chance. »
Histoire des Fascismes, de François Duprat, Préface, sélection, présentation et annexes par Alain Renault, éditions Déterna, Collection « Documents pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 310 pages, 29 euros.
Des mêmes auteurs, chez le même éditeur :
Les Fascismes américains – 1920-1944, de François Duprat et Alain Renault (328 pages, 31 euros) : Cette étude porte sur l’action de ces mouvements entre le début du XXe siècle et l’entrée des États-Unis dans la Deuxième Guerre mondiale : les précurseurs, la campagne antisémite de Ford, les « démagogues », produits de la crise de 1929, les mouvements purement fascistes de Shirts, le « Bund Germano-américain » et diverses organisations du même type, la lutte contre la guerre et la répression des « menées fascistes ».
Ordre Nouveau, préface d’Alain Renault (465 pages, 35 euros) : Son histoire, ses idées, son programme ont fait l’objet des deux ouvrages publiés successivement par le Mouvement, en juin 1972 et en juin 1973 dont l’intérêt suscite cette réédition.
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