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samedi, 23 février 2013

Maurice contre Arnaud : un duel de Titans...

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Nicolas Gauthier

Boulevard Voltaire cliquez ici

Bon, ça twiste couillu entre les deux rives de l’Atlantique. D’un côté, Arnaud Montebourg, qui a un nom de mousquetaire. Et de l’autre, Maurice Taylor – riche comme tout tailleur se respectant un tant soi peu, rappelait Dominique Jamet, il y a peu –, mais dont le prénom fleurerait plutôt celui du cégétiste alcoolique et gréviculteur.

« Si les Ricains n’étaient pas là, nous serions tous en Germanie », chantait naguère Michel Sardou, philosophe de droite bien connu et que le monde entier nous envie. Mais le débarquement de Maurice dans l’usine Goodyear d’Amiens ayant avorté – pas comme celui de Rochambeau et La Fayette –, nous serions toujours occupés par la Cégétie, foi de Maurice…

Sans blaguer, tout cela ne serait pas bien sérieux, si n’était en jeu le sort de centaines d’ouvriers, cégétistes ou non. Car entre Maurice et Arnaud, les noms d’oiseaux continuent de voler au ras des taupinières. L’un assure à l’autre qu’il est « extrémiste » et l’autre répond à l’un que « c’est celui qui le dit qui l’est »… Appelés à leur corps défendant, les experts de Davos, sorte de bidule mondialiste se réunissant une fois l’an, juste histoire de dire que les riches ne sont pas encore assez riches, alors que les pauvres, compétitivité oblige, devraient l’être plus encore. Même si la montée du syndicalisme chinois pourrait bientôt leur faire comprendre que les esclaves du premier atelier au monde commencent, eux aussi, à se rebeller. Tout comme ils devraient aussi se rendre compte que les belles théories néolibérales nous annonçant Paradis sur Terre, comme hier les marxistes-léninistes, commencent à connaître aujourd’hui un brin de mou dans la corde à nœuds.

Alors, dans cette histoire qui dit vrai et qui dit faux ?

Les « experts » de Davos auraient plutôt tendance à louer la puissance de travail de nos bras gaulois. C’est bien gentil, en admettant qu’on ne sait quel conclave discret puisse s’arroger de noter la France. À ceux-là, comme à notre pote Maurice, on rétorquera que les USA sont une des nations les plus syndiquées de la planète. Et que, même à Hollywood, vitrine du gendarme du monde, les techniciens du Septième art sont d’une telle souplesse que nombre de cinéastes américains préfèrent encore tourner au Canada ou en France, là où nos artisans cégétistes font, à leurs collègues américains comparés, figure de fées des plateaux.

Alors qu’Arnaud Montebourg est dans son rôle (le serait même un peu plus en ralliant le Front national, s’il allait jusqu’au bout des idées qu’il prétend défendre), Maurice Taylor est finalement dans le sien, et pas seulement dans celui du prédateur, lorsqu’il affirme : « J’aime la France. C’est juste que vos politiciens sont un peu comme les nôtres. Ils ne savent pas dire la vérité… »

Et cette vérité consisterait peut-être à rappeler, tel que l’assénait en privé François Mitterrand, dès 1987 : « Nous sommes en guerre contre les États-Unis, le problème c’est que personne ne s’en rend compte… » Propos confirmés à l’auteur de ces lignes par Roland Dumas : « C’est une idée qu’il avait. Mais en même temps, il était très respectueux de l’Alliance. Cela n’allait pas jusqu’à un climat de guerre… »

En gros, tout est dit. Certains osent dire la vérité. Mais jamais trop fort…

16:52 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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