mercredi, 10 avril 2013
Chronique de la France asservie et résistante...
Robert SPIELER
RIVAROL N° 3088 du 5 avril 2013
C’EST une horreur absolue. Ma Christine (Boutin), dont je n’avais plus de nouvelles depuis quelques temps, et qui me faisait sans doute la tête, suite à mes articles dans RIVAROL, a été gazée. Pas à Auschwitz, pas à Buchenwald, non, à Paris, près des Champs-Elysées.
HORREUR ! MA CHRISTINE A ÉTÉ GAZÉE !
Lorsque les forces de l’ordre ont employé des gaz lacrymogènes pour empêcher les manifestants d’accéder aux Champs-Elysées, elle a été victime d’un malaise... Une photo émouvante la montre, gisant à terre. N’écoutant que son courage, elle était en première ligne, lors de la manifestation contre le mariage pour tous, le dimanche des Rameaux. Du coup, elle demande désormais la démission du ministre de l’Intérieur : Elle déclare : « La façon dont la police a traité les manifestants est inacceptable. C’étaient des gens calmes. » D’autres élus de l’UMP, dont Hervé Mariton, mais aussi des enfants et même des bébés, ont été gazés. Et puis, et puis, il y a surtout ma Christine, qui a réussi à survivre, mais qui sans doute en gardera de multiples séquelles, ce qui ne l’arrangera pas. CRS, SS ! Bon, ce n’est pas très sympa de ma part de me moquer d’elle. Elle annonce, convertie à la nécessaire Révolution, que « ça va péter » et que la prochaine fois, même moins nombreux, les manifestants seront là, sans poussettes, sans bébés, afin de mieux résister à la répression du système… Acceptons-en l’augure. En attendant, la Toile se déchaîne avec de multiples parodies amusantes de la scène d’évanouissement de Christine. Mais elle le prend avec humour. Elle est finalement sympa, ma Christine !
FRIGIDE BARJOT EST DÉCIDÉMENT BARJOT
Frigide Barjot n’a rien trouvé de mieux, concernant les incidents en marge de la manif anti-mariage pour tous, où des enfants, des bébés furent gazés par les policiers, que de déclarer que les familles gazées « ont pris la responsabilité d’aller sur une allée interdite ». Cette grande révolutionnaire dénonce devant les caméras du système les skinheads infiltrés dans la manif, et planqués dans les landaus. Elle déclara : « Arrêtons avec les violences, c’est un épiphénomène avec des excités ! » Les “excités” qui défendaient simplement leur droit à s’exprimer ont apprécié. Béatrice Bourges, présidente du « collectif pour l’enfant » regroupant 79 associations familiales, vient de déclarer fort justement : « En se désolidarisant de ces familles qui ont reçu des gaz lacrymogènes, elle a lâché ses troupes. Elle oublie que sans toutes ces associations, Frigide Barjot n’est plus personne. » Les lecteurs de RIVAROL qui ont suivi la manifestation sur BFM TV ont pu apprécier le discours final de la Barjot, appelant à la dispersion. En fait de discours, elle entonna un chant des plus improbables, dont les paroles étaient parfaitement incompréhensibles,
tant elles étaient bafouillées.
UNE HISTOIRE : CELLE DE LA GRENOUILLE
C’est Olivier Clerc, écrivain et philosophe, qui nous raconte ce petit conte, qui a déjà circulé sur Internet, dont le titre est « La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite ». Un conte digne de Gripari, écrivain évoqué dans la rubrique des « écrivains rebelles ». Une marmite remplie d’eau froide. Une grenouille y nage tranquillement. Le feu est allumé sous la marmite. L’eau chauffe doucement. C’est agréable pour la grenouille. L’eau est tiède : le bonheur. La température continue à monter. Cela n’est pas trop agréable, mais ça va. Houlà, là l’eau devient vraiment chaude ! Cela devient carrément désagréable. La grenouille se sent complètement abrutie et affaiblie. Elle ne bouge plus. Elle va finir par cuire et par mourir. Si la même grenouille avait été plongée directement dans une eau à 50 degrés, elle aurait donné immédiatement le coup de patte qui l’aurait éjecté aussitôt de la marmite. La morale de cette histoire est limpide. Rappelons- nous ce que disait Saint Augustin : « A force de tout voir, on finit par tout supporter. A force de tout supporter, on finit par tout tolérer. A force de tout tolérer, on finit par tout accepter ; A force de tout accepter, on finit par tout approuver… » Et c’est ainsi que notre civilisation est mortelle
LE POISSON D’AVRIL DE CARAMBAR
La plupart des lecteurs de RIVAROL ont été un jour des enfants et connaissent les friandises Carambar. Chaque friandise proposait une blague, qui certes ne volait pas très haut, mais était appréciée des gamins. Or voici que Carambar vient de diffuser un dossier de presse annonçant la fin des mythiques histoires drôles sur l’emballage, supposées être remplacées « à partir du 15 avril par des exercices ludo-éducatifs ». Emoi des journalistes qui ont, à un moment ou un autre, été des enfants, et qui n’avaient sans doute pas d’information plus essentielle à diffuser. Le buzz a été considérable. Toutes les télévisions, les radios, les journaux en ont parlé. Des milliers de fans ont manifesté leur tristesse à coups de pages de protestation sur Facebook et de pétitions sur la toile. Une formidable campagne de pub pour cette PME de 180 salariés. Sauf qu’il s’agissait d’un poisson d’avril élaboré par le service marketing de l’entreprise. Les journalistes victimes du canular, qui adorent se moquer du monde et truquer leurs informations, rient jaune, très jaune, et même, en réalité, ne rient absolument pas. Enfin une blague Carambar drôle !
MÉLENCHON DÉTESTE LES “BLONDS AUX YEUX BLEUS”
Interviewé par une télévision marocaine, il raconte qu’il a vécu ses premières onze années à Tanger, avant de venir s’installer, avec ses parents, en France. Il explique : « Je ne supporte plus de vivre autrement que dans un endroit où les gens sont mélangés. Je ne peux pas survivre là où il n’y a que des blonds aux yeux bleus. C’est au-delà de mes forces. Quand on est arrivés en France, c’était l’horreur pour nous. On a découvert un coin perdu de Normandie, le pays de Caux, où, hélas pour eux, les gens souffraient d’un alcoolisme épouvantable. La France des campagnes était extraordinairement arriérée par rapport au Maroc des villes. Casablanca était une ville plus moderne que Clermont-Ferrand ». Mais pourquoi n’est-il pas resté au Maroc ?
MÉLENCHON DÉTESTE-T-IL AUSSI LES JUIFS ?
Mélenchon, qui est un grand sentimental, vient de déclarer avec humanisme, à propos de Moscovici, le ministre PS de l’économie qui est d’origine juive roumaine : « Il a le comportement de quelqu’un qui ne pense pas français mais qui pense finance internationale. » Mais c’est du Drumont ! Harlem Désir a cru entendre un « vocabulaire des années 1930 ». Emoi considérable.
Mais Mélenchon se défend, déclarant : « La finance internationale a fait son cahier de brouillon en Grèce, elle en fait un deuxième à Chypre, c’est nous les suivants ! » Et Mélenchon de poursuivre : « Et dire cela serait de l’antisémitisme ! Plus aucune discussion n’est possible dans ces conditions ! » Incroyable, nous ne le savions pas… Son bras droit, François Delapierre, a quant à lui expliqué dans son discours de Bordeaux, où sa formation tenait congrès : « Dans les 17 salopards de l’Eurogroupe, il y a un Français : Pierre Moscovici ». En attendant, ce dernier a répliqué vigoureusement : « Non, je ne suis pas un salopard ». Nous voici rassurés.
L’HUMOUR DE BALKANY
Patrick Balkany, le député-maire de Levallois-Perret, qui est le clone de Chirac (même voix, mêmes intonations, et qui eut quelques soucis avec la justice, comme l’ex-président, pour, certes, une broutille : deux ans d’inéligibilité et quinze mois de prison avec sursis), est un personnage assez amusant, dans son genre. Il était récemment face à l’avocat Antoine Gillot, invité de l’émission « Bourdin and co » sur RMC. Il y jugeait “scandaleuse” et « pas dénuée d’arrière-pensées politiques » la mise en examen de Nicolas Sarkozy. L’avocat de l’ex-majordome de la famille Bettencourt s’en était offusqué, déclarant : « Vous avez tout à fait le droit de défendre un copain, mais je trouve inacceptables vos déclarations sur la justice de notre pays. » Réponse de Balkany, dans le brouhaha de la fin de l’émission : « Je vous emmerde ! » Bourdin, l’animateur de l’émission, se réveille d’un long sommeil : « Qui a dit “je vous emmerde” ? » Ce sournois de Balkany répond d’une petite voix : « Ah, pas moi ! J’ai dit “je vous remercie” ». Il faut reconnaître que Patrick Balkany est assez surprenant. Il s’en était pris à Roselyne Bachelot, ancienne ministre et aujourd’hui animatrice, aux côtés de Laurence Ferrari et d’Audrey Pulvar, du « Grand 8 » sur la chaîne D8, déclarant : « Elle n’est pas mise en avantage dans ses robes où elle est boudinée sur son petit banc où on voit toutes ses formes. » Une terrible humiliation pour l’ancienne ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale. Elle avait pourtant fait l’effort de perdre une vingtaine de kilos, l’an dernier. Ça ne suffit pas à ce sadique. Il ose commenter le niveau intellectuel de l’émission : « C’est du babillage, du babillage de petites snobinardes, ça n’a aucun intérêt ». Balkany n’a, certes, pas tort… Mais Bachelot est folle de rage, on se demande pourquoi. Elle dénonce « la vulgarité de Patrick Balkany. C’est le beauf dans toute sa splendeur. A mon avis, il vient d’avoir un repas un peu arrosé. Il n’a pas sucé que des glaçons, le gars ». Audrey Pulvar, bonne copine, vint à la rescousse de Bachelot : « Il s’imagine que lui-même est un éphèbe d’une minceur totale et qu’à côté de lui, Brad Pitt est un cageot. » Finalement, on en vient à apprécier ce beauf caricatural de grande envergure…
ITALIE : “VITE, FUYONS EN ISRAËL” !
La situation est grave. Riccardo Pacifici, président de la communauté juive de Rome, sait de quoi il parle. Il avait déjà dénoncé le mouvement Casa Pound, qui, à l’en croire, constituait « un danger non seulement à Rome, mais dans toute l’Italie et même en Europe. » Et puis, « Und morgen, die ganze Welt (Et demain, la terre entière » ?, comme l’évoque le chant nationaliste allemand ? Et il y a Beppe Grillo, qui dit « que les partis politiques ne sont pas importants ». Commentaire de Pacifici : « c’est exactement ce que disait Hitler avant d’arriver au pouvoir ». Tout en nuances, ces gens-là… Pacifici évoque évidemment les « meurtres de Juifs à Toulouse l’année dernière » et sème la terreur dans les synagogues, déclarant : « Le parti de Grillo est plus dangereux que les fascistes : nous ne savons pas quelles sont les limites. Nous ne connaissons pas la plupart des gens qui sont dans ces mouvements (en d’autres termes : nous ne les contrôlons pas), mais nous savons qu’il y a des extrémistes à la fois de gauche et de droite, des fascistes et des radicaux. »
Et Pacifici d’expliquer que les juifs italiens « doivent commencer à se préparer lentement à émigrer en Israël. » Il paraît que « la population a (encore) du respect pour les Juifs, et qu’il y a des lois contre l’antisémitisme. » Oui, mais cela risque de ne pas durer. D’après le président de la communauté juive d’Italie, « le meilleur est passé ». Pourquoi ? Dans dix ou vingt ans, la démographie aura changé en Europe, du fait de l’immigration musulmane. Mais Pacifici, pas à une contradiction près, tient à souligner que les Juifs sont favorables à l’immigration, déclarant : « En tant que Juifs, à cause de notre mémoire historique, nous devons soutenir l’intégration des immigrés en Italie et dans toute l’Europe. Nous devons tout faire pour les soutenir ». Et voici qu’il se met à pleurnicher : « Mais leur sentiment à l’égard des juifs et des chrétiens n’est pas positif… » Pas longtemps, car dans un immense élan, il déclare : « Pendant de nombreux siècles, nous avons eu de très mauvaises relations avec le Vatican, mais maintenant nous travaillons ensemble pour favoriser l’intégration des musulmans. » Et il ajoute : « Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pouvons maintenir l’identité juive-chrétienne de l’Europe. » L’identité juive-chrétienne de l’Europe : qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre…
COHN-BENDIT RATTRAPÉ PAR SON PASSÉ
Daniel Cohn-Bendit est un grand démocrate, comme chacun le sait, dans le genre donneur de leçons. Il devait recevoir, en Allemagne, un prix de la Fondation Theodore Heuss, pour couronner « son combat pour la démocratie et les droits fondamentaux. » Il était prévu que le président de la Cour constitutionnelle fédérale allemande lui remette le prix et prononce un discours. Las, ce dernier a refusé. Pourquoi ? D’après son service de presse, « le président ne pouvait associer la Cour de Karlsruhe avec des écrits parlant de la sexualité entre les adultes et les enfants. » Référence au livre de Cohn-Bendit, paru en 1975, Le grand bazar, où l’icône de 1968 racontait : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. S’ils insistaient, je les caressais. »
12:48 Publié dans Chronique de la France asservie et résistante | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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