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mercredi, 31 juillet 2013

La gigantesque arnaque du Livret A...

1444772571.jpgArnaud Raffard de Brienne

Au 1er août, le rendement du Livret A, l'épargne chouchou des Français, nous dit-on, passera de 1,75 à 1,25%, poursuivant ainsi la dégringolade qui l'avait fait chuter de 2,25 à 1,75% en février dernier. Motif officiel, la baisse de l'inflation. Un homme politique de premier plan ose quand même affirmer qu'"en dépit des apparences, le Livret A bénéficie d'un coup de pouce par dérogation à la formule du taux prenant en compte les taux d'intérêt du marché monétaire, dont le taux est très bas en ce moment". Sûrement un énarque... Le respect de la formule évoquée aurait en effet abouti à l'application d'un taux ramené à 1%, soit le plus faible jamais atteint depuis 1818, date de la création du livret. Il n'empêche qu'à un pareil coup de pouce nous ne saurions répondre décemment que par la présentation d'un solide majeur.

Concrètement, avec une inflation à 2% en 2012 et qui situera à environ 1,50% en 2013, l'épargnant sur Livret A ne parviendra pas même à maintenir ses économies. Quant à les faire fructifier, n'en parlons même plus. A partir du premier août, un Livret A au plafond (22 950 €) rapportera 286,90 € par an au lieu de 401,60 €. L'appauvrissement, c'est toujours maintenant... La récente augmentation du plafond du Livret A était d'ailleurs d'une colossale finesse : savoir qui possède quoi, capter les bas de laine et gonfler les livrets pour, au final, en baisser les taux.
 
Il s'agit donc d'une spoliation, tout à fait officielle, de 63,3 millions de livrets au profit de la Caisse des Dépôts (CDC) et des banques. La CDC perçoit environ 65% de la collecte, ce qui lui permettra de prêter aux bailleurs sociaux à moindre coût, autrement dit, l'appauvrissement généré par le fameux livret contribuera à financer le logement social - environ 30 000 logements -, ce qui est quand même un peu fort de café, quant aux banques, elle profiteront d'une manne d'environ 50 milliards d'euros. Le CDC accordera par ailleurs aux collectivités locales, déjà lourdement endettées, des prêts à long terme, plus de vingt ans, au taux de 2,25% (contre 3,05% actuellement). Prêts que nous rembourserons forcément par des hausses de la fiscalité locale. L'épargnant guignard pourra toujours taper dans son livret pour payer ses impôts locaux. La devise c'est "cocu un jour, cocu toujours".
 
Cette énième spoliation des épargnants au profit du système financier dispensera par ailleurs les banques d'accroître les rendements de leurs autres produits à court terme et leur permettra de se refinancer au moindre coût. Espérons qu'elles apprécieront à sa juste valeur le geste. En résumé, comme a pu l'affirmer un observateur, les banques vont gagner de l'argent en prêtant notre argent qui ne leur coûtera rien. CQFD.
 
Quant à la Caisse des Dépôts, qui perdit 4 milliards dans la faillite douteuse de Dexia dont elle était le premier actionnaire, on sait qu'au moins un milliard provenait du Livret A. La CDC remercie chaleureusement les Français et leur épargne préférée. Et bien le bonjour chez vous M'sieur-dame.
 
En synthèse, le meilleur placement consiste à vider au plus vite son Livret A, d'autant plus que l’État, en cas d'urgence, risquerait fort de procéder à sa confiscation pure et simple, comme en Argentine il y a moins de dix ans.

 

Dans le dernier numéro de Synthèse nationale, un article de Arnaud Raffard de Brienne sur la nécessaire dissolution du Syndicat de la magistrature. cliquez là

15:46 Publié dans Les rubriques d'Arnaud Raffard de Brienne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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