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vendredi, 27 décembre 2013

Revue de presse. On aura tout vu : Nolwenn Leroy épinglée pour lepénisme

Philippe Cohen Marianne cliquez ici

Dans un article délirant, le journaliste du Nouvel Observateur Fabrice Pliskin a expliqué pourquoi le dernier album de la chanteuse était maurrassien et pire encore. Mais s'agit-il seulement d'un dérapage ?

La chanteuse Nolwenn Leroy est furieuse et le fait savoir. Elle est furieuse contre un article, d'une violence inouïe, de Fabrice Pliskin  du Nouvel Observateur, qui a trouvé dans son dernier album une nouvelle preuve de la « lepénisation des esprits » :
 
« Son disque subjugue. N'est-il pas très comme il faut et propre à incarner "l'image de la France rurale, l'image de la France des terroirs et des territoires", comme dirait dans son style maurrassien le député UMP Christian Jacob? Olivier Nusse, directeur général de Mercury, compare avantageusement le succès de "Bretonne" à celui des "Ch'tis".

Avec son prénom de sainte décapitée, Nolwenn affiche un pedigree de la vieille roche. Née à Saint-Renan, son père, Jean-Luc Le Magueresse, est un ancien footballeur professionnel de Brest et de Guingamp. D'aucuns blâmeront son adolescence auvergnate, mais personne n'est parfait. » 

Plus loin, le journaliste, décidément en verve, évoque la chanteuse « droite dans ses sabots, ivre de cadastre, d'ancrage et de toponymie » pour conclure en la qualifiant de « premier robot de fabrication 100% bretonne ». Pour mesurer la fureur d'écrire du journaliste, il suffit de remplacer, dans son texte, Breton par Kabyle ou Arabe : on obtient alors un article flirtant avec la xénophobie qu'il croit percevoir chez la chanteuse. En réalité, Fabrice Pliskin abrite confortablement sa francophobie derrière les remparts de la presqu'île bretonne.

Cet article furieux a fini par provoquer un droit de réponse légitime de la chanteuse : « Je suis extrêmement choquée par ce procès d'intention que je trouve indigne. Comme j'estime douteux et déplacé l'emploi, pour me décrire, des termes preuve générique de sa bretonnante traçabilité", "droite dans ses sabots ivre de cadastre, d'aencrage et de toponymie", "affirmant un pedigree de vieille roche" ou "premier robot de fabrication 100% bretonne".J'ai choisi de réaliser cet album sans aucune arrière-pensée, car mon attachement à la Bretagne et à sa culture est sincère.  »

L'article coup de poing de Fabrice Pliskin n'est pas un dérapage. Régulièrement depuis quelques semaines, l'Obs se plait à épingler des légions d'horreur sur la poitrine d'intellectuels ou de journalistes supposés diffuser à bas bruit la petite musique lepéniste. Dans le numéro de cette semaine, Luc Ferry Denis Tillinac et Philippe Bilger sont, après d'autres, désignés à la vindicte publique. Tous fachos, tous lepénisés si ce n'est dans leurs discours au moins dans leurs sous-entendus et dans leurs cœurs puisqu'il est désormais établi que l'Obs traque le lepénisme dans le cœur des intellectuels. Mais l'opposition au lepénisme progresse-t-il vraiment à coup de droits de réponse et de réponses aux droits de réponse que génère à chaque fois la réponse des personnes attaquées ?

L'ultra-vigilance d'Ariane Chemin l'amène à épingler Claude Guéant pour sa phrase sur «les Français qui n'ont plus le sentiment d'être chez eux ». Oui mais le directeur de la rédaction, Laurent Joffrin, développe un point de vue légèrement différent : « La déclaration fait scandale à gauche, mais elle est plus difficile à contrer qu'on pourrait le croire. L'indignation, selon le mot à la mode, ne suffit pas. On ne peut pas se contenter de déclarer: Guéant dit la même chose que le Front national, il est donc disqualifié, comme si cette simple énonciation valait démonstration. Certains Français, en effet, ne se sentent plus chez eux dans certains quartiers. Il faut bien leur dire quelque chose qui dépasse la simple protestation contre des propos à connotation xénophobe. La gauche n'a pas encore trouvé la bonne réponse.  » On respire. Le pluralisme règne encore au sein du Nouvel observateur. Mais la cohérence ?

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