mardi, 12 mars 2019
Dans Présent d'aujourd'hui, un grand entretien avec Philippe Randa sur le livre "Le Défi" qu'il à co-rédigé avec Marie Simone Poublon sur l'histoire de TV Libertés
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Philippe Randa est l’auteur, avec Marie-Simone Poublon, du livre Le Défi, consacré à l’aventure de TVLibertés : votre télévision et votre radio préférées de l’intérieur, comme si vous y étiez !
Pourquoi ce titre, Le Défi ?
Parfois, trouver le meilleur titre pour un livre est ce qui est le plus difficile… Le Défi s’est imposé de lui-même très vite, tout simplement parce que, dans les différents témoignages que Marie-Simone Poublon et moi avons recueillis, il revenait sans cesse. Un défi que bien peu ont cru possible de relever.
Les deux hommes à l’initiative de ce projet de WebTV, Philippe Milliau et Trystan Mordrel, ont démontré une volonté exceptionnelle pour s’accrocher à leur idée… Ils étaient bien seuls à prêcher que ça pouvait réussir ; heureusement, même les plus sceptiques ont accepté de leur apporter leurs concours, qu’ils soient relationnels, financiers ou professionnels, et plus ça durait, plus ça se développait, plus ça prenait corps, plus ils ont été nombreux à commencer à y croire eux aussi. Après, cela a été l’effet « boule de neige », surtout avec l’arrivée d’Arnaud Soyez à la tête de la technique et de Martial Bild à la direction de la rédaction : ils ont incontestablement donné un sacré coup d’accélérateur à l’aventure.
Qu’est-ce qui a permis à TVLibertés de naître et de s’imposer ?
Incontestablement, les progrès de la technique qui permettent d’assurer des émissions de qualité avec du matériel aux coûts désormais abordables (même s’ils restent importants). Egalement le développement d’Internet, qui résout les problèmes de la diffusion (jusqu’à un certain point tout de même ; tout le monde peut désormais être présent sur la Toile, mais faut-il encore se faire connaître et fidéliser les lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs). Enfin, un minimum de financement est nécessaire pour assurer les coûts des studios et les salaires des permanents : carnet d’adresses des uns, foi militante des autres et fidélité de tous à des engagements politiques qui datent souvent de l’adolescence ont permis l’impensable.
Quelles sont les motivations principales des donateurs ?
Permettre à la presse alternative de toucher un public toujours plus important ; ne pas laisser le monopole de l’information aux grands médias, dénoncer leurs malhonnêtetés quasi quotidiennes – par conformisme, lâcheté ou souvent encore par simple paresse – et combattre la désinformation continuelle à laquelle ils se livrent, que ce soit de politique intérieure ou extérieure… Bref, faire de la métapolitique, encore et toujours.
Vous livrez notamment un détail ahurissant : des donateurs âgés ne disposent même pas d’ordinateurs et ne peuvent donc voir les émissions. Comment expliquer un tel engagement ?
Parce que ces donateurs ont compris que le combat politique à mener, actuellement, est celui de la réinformation : ouvrir les yeux des citoyens, les empêcher de subir quotidiennement les ukases de la bien-pensance, les empêcher d’être ensorcelés par le pipeau de la pensée unique (comme les enfants disparus de la légende d’Hamelin le furent par un diabolique joueur de flûte). Alors, oui, même s’ils ne sont pas internautes et ne bénéficient pas des programmes qui n’existent que grâce à eux, ils ont conscience que c’est là aussi que « ça se joue »…
Vous qui êtes l’un des fidèles contributeurs de Présent, vous nous voyez donc comme représentant d’une « droite roncho-réactionnaire » (je vous cite) ?
C’est évidemment de l’humour… et ce n’est pas Présent que nous avons ainsi défini, mais l’ancienne « historique » de notre quotidien, Caroline Parmentier, et ce en opposition à l’avocat Nicolas Gardères gratifié, lui, pour l’occasion de « gauche humaniste de progrès ». Je vous rappelle que réactionnaire, aujourd’hui négatif pour beaucoup, signifie « celui (ou celle) qui réagit » : ce n’est donc nullement péjoratif, et que Caroline râle souvent, est-ce un secret d’Etat ? Pas pour les téléspectateurs de l’émission « Bistro Libertés », en tout cas…
La proximité de TVLibertés et Radio Libertés avec un média papier comme Présent est-elle essentielle aux yeux de leurs responsables ?
Evidemment, ils sont à l’évidence complémentaires, occupant des créneaux particuliers qui permettent à la presse alternative de « ratisser » le plus large possible. Tout comme le cinéma n’a pas tué le théâtre, ni la télévision n’a pas tué la radio, les médias internet ne vont pas faire disparaître la presse imprimée. Tout le monde doit s’adapter et trouver sa (nouvelle) place dans l’offre médiatique. En revanche, ce qui peut tuer à l’évidence un média, quel qu’il soit, c’est la désertion de son lectorat.
Philippe Milliau, au cours de la soirée anniversaire fêtant les cinq ans de TVLibertés, a laissé entrevoir de nouveaux projets. Secrets encore ?
Notre livre se veut un témoignage de l’aventure du groupe Libertés de sa naissance à son cinquième anniversaire. Des projets, heureusement, le groupe en regorge, forcément tous plus ambitieux les uns que les autres ; reste à voir ceux qui sont réalisables ou quand ils pourront l’être. C’est toute la sagesse des dirigeants de ce groupe d’avancer prudemment depuis toujours, tout en préparant minutieusement chaque nouvelle étape. Donc, parler trop tôt de certains projets en cours, alors que leur préparation les fait évoluer continuellement, serait risqué.
Marie-Simone Poublon, Philippe Randa, Le Défi, Dualpha, 136 pages, 10 euros.
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