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jeudi, 30 mai 2019

Hommage à mon ami Marc Noé, qui nous a quittés avant d’aller voter !

MarcNoe2.jpgDimanche dernier nous avons appris avec tristesse la disparition de notre ami Marc Noé, directeur du site Le Gaulois.

Sur le site Riposte laïque, Pierre Cassen a publié un magnifique hommage à Marc que nous vous proposons de lire ici. Avec l'article de Philippe Kerbourc'h cliquez ici, il n'y a rien à ajouter.

SN

Pierre Cassen,

Riposte laïque cliquez ici

J’ai appris, ce midi, par un texto de son épouse Danièle, que ses amis appellent Daddie, que mon ami Marc Noé nous avait quittés, à l’âge de 66 ans, dans la nuit de samedi à dimanche. Détail cruel, son épouse que j’ai appelée dès que j’ai eu l’information, m’a confié que Marco tenait absolument à aller voter ce dimanche, et que la veille, après une sieste, affolé, il avait, en se réveillant, eu peur d’avoir oublié d’aller aux urnes !

La première fois que j’ai entendu parler de Marc Noé, j’avais le même âge que lui, 14 ans. Je lisais quotidiennement le journal « L’Equipe » et je découvrais les exploits d’un minime, devenu cadet, qui battait régulièrement des records de saut en hauteur et qui, à l’âge de 15 ans, à l’époque où le « Fossbury » n’existait pas, sautait déjà 2,05 mètres.

Et puis le temps a passé, et j’ai reçu, un jour, quand j’étais directeur de publication de Riposte Laïque, un message de Marc Noé, qui me disait qu’il nous lisait régulièrement, et qu’il souhaitait reprendre contact avec notre contributrice Suzel Anstett, qu’il avait connue, à l’époque gauchiste, au lycée de Montgeron.


Nous avions échangé, et cela s’était traduit par le fait que c’est chez lui, et chez son épouse Daddie, que nous nous étions retrouvés, André Bercoff, Fabrice Robert, à l’époque président du Bloc Identitaire, Bruno Larebière, chargé de presse du Bloc Identitaire, Christine Tasin et moi, chez Marc et Daddie, durant une semaine, pour rédiger l’histoire du fameux « Apéro saucisson-pinard » pendant une semaine, devant un magnétophone.

Nous avions vraiment, tout en travaillant sérieusement, passé une semaine délicieuse. On sentait que Marc, qui savait rester à sa place, discret, se régalait à nous entendre, sous la direction d’André Bercoff, nous chamailler sur des détails secondaires, entre régionalistes et jacobins, tout en partageant l’essentiel : l’amour de la France.

Par la suite, nous sommes revenus régulièrement, avec Christine, à chaque fois que nous avions une échéance qui nous faisait passer près de la Dordogne, où vivaient Marc et Daddie, dans cette maison qu’ils avaient construite de leurs propres mains, dans un petit village près d’Issigeac.

J’avais appris à mieux connaître Marco. Nous partagions beaucoup de choses. Nous étions des sportifs, même si le footballeur que j’étais n’a jamais atteint le niveau du grand sportif qu’il était, comme sauteur en hauteur, puis comme coureur du 110 mètres haies, où il talonnait son ami Guy Drut, qui devint champion olympique, et ministre de Chirac.

Nous venions de deux bords opposés. Marco avait milité dans des mouvances nationalistes, alors que j’avais fait un passage à l’extrême gauche. Mais il respectait ses adversaires, avec lesquels il avait multiplié les bagarres féroces, parce qu’il trouvait que c’étaient des hommes, eux aussi, et des courageux. Même s’il n’avait aucun doute sur leur nuisance, et sur le fait qu’il fallait les vaincre pour les empêcher de détruire la France.

Je sus rapidement tout – il était très prolifique après quelques verres de whisky – sur sa carrière sportive, sur l’équipe de France d’athlétisme, où il côtoya les plus grands, sur son militantisme au PFN, sur son adhésion au RPR, où il devint, en Seine-et-Marne, maire et conseiller général. Il m’en a dit, sur les trahisons de Chirac et surtout de Copé, à qui il vouait une tenace rancoeur, à cause de la trahison européiste, qui tournait le dos aux vraies valeurs du gaullisme.

Il était également parachutiste, et avait été appelé fréquemment dans des missions sur lesquelles il préférait garder une grande discrétion. Daddie, quand elle parlait de leur première rencontre, disait qu’il était beau comme un Dieu, ce que je veux bien croire. Une belle gueule, et un athlète qui, à 20 ans, mesurait 1,93 m et pesait 85 kg de muscles.

Il respectait mon passé de syndicaliste, et je suis convaincu qu’il aurait été un grand délégué syndical du Livre CGT, et un chef de service d’ordre hors normes, comme ceux que nous avions. Il m’a raconté ses bagarres mémorables contre les communistes, et ses expéditions punitives quand un des siens était victime d’une agression de la part de l’adversaire. Il était passionné par l’histoire de son pays, et sa maison illustrait le temps des Croisades et celui de Napoléon.

Il avait du mal à comprendre pourquoi, en Dordogne, tous les présentateurs des journaux régionaux étaient presque tout le temps issus de la diversité. Il supportait de moins en moins, bien que vivant dans un paisible village, ce que devenait la France.

Quand j’ai fait connaissance de Marco, il était encore un gaillard de plus de 100 kilos, qui en imposait physiquement. Hélas, les années qui passèrent le virent multiplier les ennuis physiques, qui, bien évidemment, diminuèrent cette force de la nature, qui multiplia les passages à l’hôpital. Il souffrait, bien sûr, de constater qu’il n’était plus le même homme que celui qu’il avait été, jusqu’à 55 ans.

Il écrivait parfois pour Riposte Laïque, mais surtout pour le site qu’il avait créé lui-même, « Le Gaulois », un nom qui lui allait comme un gant.

Son grand-père avait été un grand Résistant, son père était gaulliste, et était très malade, ces derniers temps. Marco ne voulait pas mourir avant lui, cela lui aurait paru une erreur de la nature. Alors, comme il savait le faire, il s’était accroché à la vie, jusqu’à la mort, récente de son père, qu’il admirait beaucoup.

La dernière fois que je l’ai vu, c’était à l’occasion du mariage de mon neveu, à quelques kilomètres de chez lui. Nous avions naturellement dormi chez la famille Noé, pour avoir le plaisir de les revoir. Presque une année. Nous devions, à l’occasion d’un périple récent, nous arrêter chez eux, mais au dernier moment, cela n’a pas été possible. C’est la dernière fois que je l’avais eu au téléphone, et on avait bien rigolé, ensemble, sans savoir que cela ne se reproduirait plus.

A l’heure où j’écris ces lignes, j’ignore ce qu’aura été le résultat des Européennes, où la voix de Marco aura, sans doute pour la première fois, manqué au camp patriote. Mais mon petit doigt me dit que si Dieu lui avait prêté 24 heures d’existence de plus, il aurait passé une excellente dernière soirée.

A chaque fois que nous passions en Dordogne, avec Christine, nous avions peur de ne plus jamais le revoir, tant il donnait des signes de fatigue évidents. Et nous savions pertinemment qu’il y avait bien plus de chances que nous allions aux obsèques de Marco, que le contraire. Hélas, nous avions raison.

Salut Marco, j’ai vraiment été ravi de te connaître, et j’ai beaucoup appris de toi. Comme on se disait souvent, en levant nos verres : « A la France ! », et « On les aura ! ».

21:09 Publié dans Nous avions un camarade... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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