lundi, 09 décembre 2019
La droite bourgeoise, ce radeau de la méduse de la politique française.
Selon un sondage réalisé en milieu de semaine dernière auprès de 1037 personnes, par l'Institut Yougov pour le compte du Huffington post, Emmanuel Macron a vu en un mois — de novembre à décembre — les opinions favorables à son endroit grimper de 18 points auprès de l'électorat LR, portant sa popularité à 44% d'opinions favorables à droite. Forte hausse également au sein de l'électorat RN avec 12 points supplémentaires par rapport au mois de novembre, soit 15% d'opinions favorables.
L'incapacité des Républicains à incarner une ligne droite explique en partie cette envolée. Tout comme y participent les incohérences stratégiques, tactiques, politiques et comportementales de Marine Le Pen. L'habileté, le talent et l'art consommé de la triangulation du locataire de l'Elysée ont fait le reste.
Mais l'essentiel est ailleurs. Cette étude montre, s'il en était besoin, la versatilité d'un électorat bourgeois à sensibilité conservatrice mais pas trop, droitiste mais modérée, libérale mais progressiste, patriote mais universaliste. À entendre un discours de Macron devant les cercueils de treize de nos soldats honorés dans la cour des Invalides, la droite bourgeoise fond et s'émeut. À contempler la posture "résistante" du Président de la République face au chantage syndical, l'électorat bourgeois frissonne, impressionné par tant de fermeté d'apparence. À vouloir croire à la détermination de l'exécutif dans la conduite des réformes, l'électorat bourgeois frémit devant l'expression d'une si mâle audace. Aux paroles vides de Macron feignant de donner la leçon au monde entier et à l'Union européenne en particulier, l'électorat bourgeois applaudit et fait la claque.
Prêt à se donner, comme il l'a toujours fait, au plus menteur et au plus cynique, l'électorat bourgeois est un sable mouvant où s'enlisent régulièrement les espoirs de relèvement national et européen comme l'ont montré jadis ses successifs engouements gaullistes, giscardiens, balladuriens, chiraquiens, sarkozistes Toutes les impostures le séduisent. Tous les pièges dressés fonctionnent et l'attirent. Son acédie chronique lui interdit tout engagement durable.
La vraie droite nationale, populaire et sociale sait que le noyau de la reconstruction française est ailleurs.
Qu'elle soit républicaine, macroniste ou conservatrice, la droite bourgeoise est toujours le radeau de la méduse des éternels naufragés de la politique.
Même si un jour, comme l'ont fait d'autres forces nationales dans l'Histoire au moment de conquérir le pouvoir, nous saurons jouer du soutien supplétif, passif et auxiliaire de tel ou tel.
09:49 Publié dans Jean-François Touzé | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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