Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 09 mars 2022

Le prix de la guerre

gaz.jpg

Gaëtan de Capèle

Quel sera le prix à payer pour stopper la folie expansionniste de Vladimir Poutine ? Deux semaines après l’invasion de l’Ukraine, et alors que l’escalade des sanctions n’est pas achevée, on commence à mesurer les répercutions du conflit. Elles prennent la forme d’un choc énergétique géant, qui fait qui fait craindre le retour de la stagflation, ce monstre économique combinant flambée des prix et faible croissance, douloureusement expérimenté dans les années 1970. La première partie de l’équation est déjà sur la table : la hausse vertigineuse des cours du pétrole et du gaz prend particuliers et entreprises à la gorge. Mais l’État veille : à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles, il en épongera une partie. Comme il a épongé la crise des « gilets jaunes », puis la crise sanitaire, puis l’augmentation des prix de l’électricité. L’art de la politique étant de faire des choix, libre au gouvernement de se donner pour mission de protéger les Français contre tout, y compris l’inflation. Mais, dans la situation financière calamiteuse du pays, écrasé sous 2 800 milliards de dettes, il a en retour le devoir d’expliciter comment seont financées ces dépenses exponentielles qui nous mènent au bord du gouffre. Non pas en faisant miroiter les frutis d’une croissance hypothétique, mais en précisant à travers quelles économies et surtout quelles réformes. Cette obligation vaut pour tous les candidats à la présidentielle, aussi prodigues les uns que les autres.

À côté de ces mesures de court terme, le cataclysme ukrainien impose une réflexion de fond sur la politique énergétique européenne. L’Allemagne démontre ce qu’il en coûte de renoncer à sa souveraineté par idéologie, pour confier son approvisionnement à la Russie de Poutine. L’abandon du nucléaire par Berlin fut une faute économique et politique impardonnable. Après s’être imprudemment engagée sur le même chemin, la France a fini, in extremis, par reprendre ses esprits. Il était temps : la guerre en Ukraine nous confirme que le grand basculement sans garde-fous vers le tout-renouvelable est un piège mortel.

Source : Le Figaro 9/03/2022

09:15 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.