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mardi, 07 mars 2023

Ernesto Che Guevara, la fin du mythe…

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Ce mardi matin, dans l'émission "L'Heure des pros" (CNews), les intervenants se sont élevés à juste titre contre la présence d'un portrait du criminel Guevara dans un local de la CGT. Il nous a semblé utile de remettre en ligne cet article de Didier Lecerf, publié dans la revue Synthèse nationale (n°3, printemps 2007), sur ce monstrueux personnage...

S N 

Didier Lecerf,

Depuis sa mort violente, en 1967,  il y a quarante ans, Ernesto Guevara incarne le romantisme révolutionnaire aux yeux d’un certain nombre de nos contemporains, jeunes et moins jeunes. Sa vie aventureuse et violente, sa fin tragique, sa figure, magnifiée et popularisée par la photographie, l’ont hissé au rang de mythe. Mais, aujourd’hui, ce mythe est battu en brèche : l’archange a du plomb dans l’aile, sa statue se fissure, elle vacille sur son socle… Exit la légende, place à l’histoire !

Une fin sordide

Il y a quarante ans, à l’automne 1967, en Bolivie, dans le canyon de Churo, un petit groupe de guérilleros communistes déguenillés, épuisés et malades, traqué depuis plusieurs jours par l’armée régulière, se retrouve encerclé par 300 rangers  « conseillés » par des bérets verts américains et des agents de la CIA.

Comble de l’ironie : c’est un des paysans du cru, que les insurgés marxistes espéraient gagner à leur cause, qui, les ayant aperçus, a indiqué leur position aux militaires…

Le 8 octobre, le chef de la bande, Ernesto Guevara de la Serna, dit le Che, alias « Fernando el Sacamuelas », coupé du reste de la troupe et blessé, est finalement capturé en compagnie de l’un de ses acolytes.

Transporté jusqu’à l’école de La Higuera, un village proche du lieu de son arrestation, il y est abattu le lendemain, 9 octobre, d’une rafale de pistolet mitrailleur, par le soldat Mario Teran, sur ordre du président René Barrientos, un général de l’armée de l’air, au pouvoir depuis deux ans.

Naissance d’un mythe

Pour Guevara, cette mort violente, à 39 ans, « dans des conditions sordides » (Jacobo Machover) (1) n’est pas une fin, mais plutôt un nouveau commencement. Elle débouche en effet sur – au sens premier du terme - l’apothéose du condottiere communiste, puisque le voici bientôt déifié par la génération encore fraîche des futurs ex-anciens soixante-huitards installés et repus.

Paradoxalement, et d’une façon assez comique, pour toute cette jeunesse gauchiste ou gauchisante, issue pour une bonne part des beaux quartiers, mais tombée très tôt dans la potion amère du matérialisme marxiste, fascinée par les bouchers rouges et grande pourfendeuse de la religion « opium du peuple », la mort du Che prend très vite la dimension d’une nouvelle Passion…

Pour toutes ces filles et tous ces fils à papa qui s’amusent alors à « faire la révolution » - avant de faire des affaires - avec d’autant plus d’entrain qu’ils ne courent finalement que bien peu de risques physiques ou matériels, Guevara (qui lui, au moins, a eu le courage de mettre sa peau au bout de ses idées), littéralement sanctifié par les souffrances endurées et le sang versé au nom de son idéal internationaliste, cesse en quelque sorte d’être un humain pour devenir un mythe.

Nimbé « d’un rayonnement presque christique » (Pierre Rigoulot) (2), par la grâce du martyre reçu, l’archange rouge quitte ainsi la terre des hommes pour rejoindre le panthéon révolutionnaire…

L’ancien compagnon de Castro passe alors du statut d’« homme le plus complet du siècle », (Jean-Paul Sartre), à celui d’ « être de lumière » (Ahmed Ben Bella), ou encore de  « nouveau Christ sur la croix » (Oliviero Toscani - photographe auteur, dans les années 1980-1990, des campagnes publicitaires provocatrices de la firme Benetton)…

Ainsi commence, à la fin des années 1960, la légende dorée de saint Ernesto de la revolución, Don Quichotte des temps modernes, figure emblématique du romantisme révolutionnaire, idole des ados en crise et des bobos anciens combattants du Quartier latin – lesquels ont, finalement, trouvé en lui le héros qu’ils méritent - .


Le voile, enfin, se déchire

Aujourd’hui, en 2007, quarante ans après la mort du Che, force est de constater que le mythe conserve une certaine vigueur. Ainsi, le célèbre portrait au pochoir du Jésus des tropiques, diffusé à ce jour à des millions d’exemplaires, sérigraphié sur des tee-shirts ou imprimé sur des posters,  reste une valeur sûre du commerce des grigris « révolutionnaires ». Et sur l’Internet, pas moins de 7,37 millions de sites lui sont consacrés…

Malgré les années, l’icône Guevara attire toujours. Unique rescapée de la chute des idoles communistes, elle n’a pas perdu toutes ses couleurs ; l’étoile rouge de son béret émet encore quelques lueurs. Néanmoins, son éclat n’est plus suffisamment aveuglant pour continuer d’occulter plus longtemps la part d’ombre du Saint-Just latino-américain. Une part d’ombre qui, mise en évidence par les biographes, révèle désormais le personnage dans son entière vérité et permet d’en prendre l’exacte mesure. Enfin, l’histoire prend le pas sur la légende : le vernis commence à craquer, l’icône à ternir et l’auréole à s’estomper…

Derrière la figure mythique du martyr de la révolution mondiale, voici donc apparaître, en plein jour, l’homme Guevara, le vrai, avec ses défauts, ses faiblesses, ses erreurs, ses incohérences, ses échecs… Derrière l’image d’Epinal du lumineux archange libérateur, voici que se dessine une autre figure, beaucoup moins idéale, beaucoup moins flatteuse, car beaucoup plus sombre. La figure d’une sorte de grunge avant l’heure, à « l’apparence extrêmement négligée » (Pierre Rigoulot) surnommé par ses amis de jeunesse le « Pithécanthrope », l’« homme de Néandertal » ou encore « chancho » (« sale porc »). La figure d’un militant marxiste-léniniste « dogmatique, froid et intolérant » (Pierre Fontaine) (3), allant jusqu’à baptiser son  fils Vladimir, en hommage à Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine. La figure d’un sectaire refusant « tout compromis dans ce qu’il entreprend » (Pierre Rigoulot), d’un fondateur de goulag, d’un épurateur, d’un massacreur en puissance, n’hésitant pas à louer « la haine intransigeante de l’ennemi, qui pousse au-delà des limites naturelles de l’être humain et en fait une efficace, violente, sélective et froide machine à tuer » (cité par Régis Debray) (4), La figure d’un aventurier et d’un combattant, certes incontestablement courageux, mais dur, voire brutal, fasciné par les armes, « exalté par les combats » (Pierre Rigoulot), attiré par la mort. La figure d’un fidèle et consciencieux second du tyran de La Havane, grand admirateur de Staline et de Mao, « partisan de l’autoritarisme à tout crin » (Régis Debray) et fusilleur à ses heures… Bref, la figure d’un « archange de la mort » (Pierre Rigoulot), bon petit « élève de l’école de la Terreur » (Pascal Fontaine), bon petit prédateur communiste parmi tant d’autres !

Quand l’histoire prend le pas sur la légende : un révolté aventureux

Ernesto Guevara naît en 1928 (il aurait 79 ans le 14 juin prochain), en Argentine, dans une famille bourgeoise mais « bohême », « souvent désargentée » et « profondément attachée à la démocratie ».

Adolescent puis jeune homme en révolte contre les injustices de ce monde et « contre tout ce qui représente, de près ou de loin, l’ordre établi »2, penchant fortement à gauche –influence familiale oblige-, il finit, comme bien d’autres à la même époque, par basculer dans le marxisme-léninisme pur et dur.

Au début des années cinquante, entre deux périples à travers l’Amérique latine (d’abord Argentine, Chili, Pérou, Colombie, Bolivie ; puis Equateur, Panama, Costa Rica, Guatemala), il devient docteur en médecine.

Présent au Guatemala, lors du renversement du gouvernement socialiste de Jacobo Arbenz par une junte militaire téléguidée par la CIA, il est obligé de se réfugier au Mexique. Il y fait la connaissance d’un certain nombre de révolutionnaires, parmi lesquels Raul Castro, un Cubain adhérent du parti communiste.

En juillet 1955, Raul présente à Ernesto son frère aîné, Fidel, un avocat fraîchement libéré de la prison où il se trouvait enfermé depuis son attaque manquée contre la garnison de la Moncada, à Santiago de Cuba, le 26 juillet 1953.

Guevara tombe alors littéralement sous le charme du futur Lider Maximo. Celui-ci n’a donc aucun mal à le convaincre de participer, en tant que médecin, à l’expédition qu’il est en train de préparer dans le but de renverser le dictateur cubain , Fulgencio Batista.

Un combattant dur avec lui-même et avec les autres

Ainsi, un peu plus d’un an après leur première rencontre, Guevara, les frères Castro et quatre-vingts volontaires débarquent dans le Sud de l’île où ils organisent bientôt un maquis, dans la Sierra Maestra. Là, Guevara, dont un ancien diplomate en poste à Cuba a pu dire qu’il n’aimait que la mort, se révèle très vite beaucoup plus combattant que médecin.

Il est un guérillero courageux, plein d’abnégation, dur avec lui-même et avec les autres, prêt au sacrifice. Et comme, en plus, tout dévoué à Fidel, il est « l’un des plus castromaboules parmi les barbudos » selon Rémi Kauffer (5), il monte vite en grade : en juillet 1957, Castro, déjà chef incontesté, prenant seul les décisions, le nomme « comandante » d’une « colonne » de guérilleros.

Mais Guevara n’a pas vraiment l’étoffe d’un vrai commandant, d’un meneur d’hommes. Ayant du mal à imposer son autorité, il « se fait très vite remarquer par sa dureté » (Pascal Fontaine) et par ses  « coups de gueule ». Ainsi, un jour, il fait fusiller un de ses hommes, « un gamin », pour le vol d’un peu de nourriture…

Entre la fin août et la mi-octobre 1958, Ernesto Guevara et son meilleur ami, Camilo Cienfuegos, le véritable chef militaire de la guérilla dans la Sierra Maestra, réalisent une percée décisive. Partis de leur maquis du Sud, à la tête d’une colonne de l’armée révolutionnaire, ils prennent le contrôle de la région de Las Villas, au centre de Cuba, ouvrant ainsi un second front. Puis, à la fin 1958, à partir de cette nouvelle base, ils marchent sur La Havane. Le régime de Fulgencio Batista, lâché par les Etats-Unis depuis le début de l’année 1958, s’effondre alors, en pleine fête de la Saint-Sylvestre. Le dictateur, «  autodidacte de bonne volonté, et nullement homme de sang », selon Raymond Cartier (6) quitte l’île pour la République dominicaine, juste avant que les barbudos entrent à La Havane, le 2 janvier 1959.

La terreur rouge

Une fois Fidel au pouvoir, Guevara devient le « fusilleur en chef » du tout nouveau régime. Castro, en effet, n’a rien d’un homme de pardon, de réconciliation. « Au moment de la victoire, (…) la fièvre de la vengeance fait de lui une bête féroce, avide de sang », a pu écrire Raymond Cartier. Il rétablit donc la peine de mort, abolie par la Constitution de 1940, et déclenche une vaste répression. Premiers visés : des partisans, des serviteurs de l’ancien dictateur, officiers, pilotes, « mouchards » réels ou supposés – six cents morts en cinq mois -... Mais aussi, bientôt, des révolutionnaires : ceux jugés trop « tièdes », ou encore ceux qui pourraient faire de l’ombre à Castro, ou devenir ses rivaux…

Ainsi, peu de temps après son entrée à Santiago de Cuba, capitale du sud de l’île, le Lider Maximo fait fusiller à la Moncada (la forteresse dont il a tenté de s’emparer le 26 juillet 1953) soixante et onze officiers, devant une fosse commune… Plus tard, il fait arrêter Huber Matos, l’un des principaux chefs de la guérilla, par un autre « comandante », Camilo Cienfuegos. Matos, finalement, est condamné à vingt ans de prison,  mais Cienfuegos a moins de chance : il meurt peu après dans un « accident d’avion » dont jamais on n’a retrouvé les restes… A la même époque, un autre chef de la guérilla antibatistienne, Jésús Carreras, est liquidé par Guevara qui lui refuse sa grâce, et le fait traîner, blessé, au poteau d’exécution.

Dans toute l’île, les casernes deviennent des lieux de jugement, de détention, d’exécution. Sans discontinuer, les journaux réclament du sang, des foules déchaînées hurlent « Au poteau ! », les tribunaux révolutionnaires condamnent, les pelotons fusillent… Dans l’Est du pays, où sévit Raul Castro, « en un seul jour, soixante-huit personnes sont passées par les armes ». La terreur rouge s’installe. Quarante-huit ans plus tard, elle est toujours en place… En tout, durant les années 1960, sept mille à dix mille personnes sont exécutées, et trente mille emprisonnées.

Le petit boucher de la Cabaňa

Dès le 3 janvier 1959, Ernesto Che Guevara a été nommé commandant en chef de la Cabaňa, ancienne forteresse coloniale de La Havane, siège du plus important tribunal révolutionnaire de Cuba.

Communiste radical, jusqu’au-boutiste, porteur d’une vision du monde manichéenne, « béat d’admiration devant Fidel au point d’en perdre tout sens critique » (Rémi Kauffer), le Che, décidément, a plus l’âme et la vocation d’un commissaire politique que d’un homme d’Etat. Il remplit donc ses nouvelles fonctions de bourreau sans états d’âme. « Les exécutions sont non seulement une nécessité pour le peuple de Cuba mais également un devoir imposé par ce peuple », écrit-il en février 1959. Et en décembre 1964, trois ans avant sa mort, loin de tout remord, il n’hésite pas à revendiquer une fois de plus les crimes de la révolution, devant l’Assemblée générale de l’ONU cette fois : « Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons de fusiller tant que cela sera nécessaire. Notre lutte est une lutte à mort », s’exclame-t-il...

C’est donc en serviteur dévoué et consciencieux, attentif à la voix de son maître, le boucher en chef Castro, que Guevara, à la Cabaňa, applique promptement les ordres reçus. Il va au charbon consciencieusement : il exécute, dans tous les sens du terme, assistant en personne à certaines fusillades, le cigare au bec. Ainsi,  « au cours des premiers mois de 1959, pendant lesquels il officie à la Cabaňa, près de deux cents exécutions documentées, avec le nom des victimes et la date de leur mort, sont à mettre directement à son compte. (…) Ce qui lui vaut, à l’époque, le surnom de carnicerito, le petit boucher » (Jacobo Machover).

A l’occasion, histoire sans doute d’interrompre le train-train quotidien et de se divertir un peu, il n’hésite pas à pratiquer « des simulacres d’exécution et des sévices moraux » à l’encontre de certains de ses prisonniers. Fausto Menocal, accusé à tort d’avoir été un mouchard à la solde de Batista, a pu témoigner de ces pratiques, après avoir échappé à la mort, en raison de ses liens de parenté avec un ancien Président de la République cubaine : « J’ai dû rester debout quarante heures, jour et nuit, sans manger, sans boire, devant Guevara, dans son bureau. (…) C’était Guevara lui-même qui m’interrogeait. Un soir, après avoir été enfermé dans une cellule, il est venu me voir pour me dire : « Ecoutez, Menocal, nous allons vous fusiller cette nuit. » J’ai été amené devant le peloton d’exécution. On m’a attaché à un poteau, on m’a bandé les yeux, puis il y a eu une décharge de fusils. Alors, on est venu tirer le coup de grâce. J’ai senti sur ma tempe un grand coup. C’était en fait un coup porté à la crosse du fusil, à la suite de quoi je me suis évanoui. » (Jacobo Machover).

L’ « économiste » Guevara 

Après s’être illustré à la Cabaňa, Che Guevara, qui ne connaît rien à l’économie et aux finances, devient ministre de l’industrie et président de la Banque nationale de Cuba. Une nomination tellement surréaliste que certains ne l’expliquent que par la petite histoire suivante : Castro ayant demandé en conseil des ministres : « Lequel d’entre vous est économiste ? », Guevara, à moitié endormi, aurait entendu « Qui est communiste ? » et aurait levé la main…

Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, en bon marxiste-léniniste, il entreprend de construire le socialisme à Cuba, en appliquant l’adage communiste bien connu : « on ne change pas une recette qui foire ! » Scrupuleusement, il accumule donc les erreurs : il improvise, il taxe, il nationalise, il cherche à industrialiser à marche forcée et à créer un homme nouveau, en instaurant les « dimanches de travail volontaire », sans oublier le premier « camp de travail correctif », fondé en 1960, dans la péninsule de Guanaha… Bref, il embrigade, il opprime, il désorganise, avec, à la clé, les résultats désormais bien connus : productions de qualité médiocre, pénuries, déficit, ruine, peur et, pour finir, montée chez beaucoup d’une irrépressible envie de voter avec leurs pieds et de prendre la mer tandis que Cuba prend l’eau…

Une fin programmée

Mais au milieu des années 1960, l’intransigeance, l’extrémisme de Guevara finissent par le rendre indésirable à Cuba. Tout à sa haine des Etats-Unis et de l’Occident, « dissimulant, selon lui, derrière sa façade pompeuse une bande d’hyènes et de chacals », il s’emploie en effet à reprocher violemment aux Soviétiques de se montrer trop prudents dans leur soutien au Nord-Vietnam. Il leur réclame une politique plus offensive. Il veut que « deux, trois, plusieurs Vietnams fleurissent sur la surface du globe ». Alors, officiellement, il reprend sa liberté, il prend ses distances, en accord avec Fidel Castro, trop content de s’en débarrasser tout en pouvant continuer, indirectement, de l’utiliser.

C’est ainsi qu’une nouvelle phase de la carrière révolutionnaire d’Ernesto Che Guevara commence : avec quelques compagnons, « il s’emploie à propager les guerillas à travers le monde » (Pascal Fontaine).

En 1965, il est au Congo, où il rencontre Laurent-Désiré Kabila, futur tombeur de Mobutu.

Enfin, en novembre 1966, il entre en Bolivie, sous une fausse identité, afin d’y « créer un « foyer révolutionnaire, dans le but d’embraser toute l’Amérique du Sud… » (Pierre Rigoulot). Avec le succès que l’on sait : le 9 octobre 1967, Che Guevara finit par épouser sa vieille compagne, la mort : ayant vécu par le fusil, il tombe par le fusil, neuf balles dans la peau.

Dès lors, pour toute une génération de sourds et d’aveugles par choix idéologique, pour tous les ex-jeunes des années 1960-1970, fascinés par le marxisme-léninisme et son avatar maoïste, pour tous ces éternels « idiots utiles », anciens admirateurs béats de la « grande patrie des travailleurs », du « petit père des peuples » et du « grand timonier », cette mort violente du Che apparaît comme la clé de voûte qui vient définitivement consolider le mythe. Avec elle, la légende peut prendre son envol…

Mais pour nous, militants nationalistes anticommunistes qui n’avons jamais cessé de dénoncer l’imposture, de dénoncer les arrestations, les exécutions, les massacres, les camps…, Ernesto Che Guevara n’est rien d’autre qu’un bourreau. Il n’est rien d’autre qu’un des innombrables rouages de la grande machine communiste à broyer les hommes et les peuples, serviteur dévoué d’une idéologie totalitaire meurtrière, responsable, à travers le monde, de la mort d’une bonne centaine de millions d’êtres humains, et il le restera à jamais. Qu’il ait été courageux, idéaliste et plein d’abnégation, qu’il ait poussé le dévouement jusqu’au sacrifice de sa propre vie n’y change rien. Le fusilleur reste un fusilleur. Ses mains restent tachées du sang des Cubains. Que Dieu ait pitié de son âme noire de tueur rouge ! Hasta Siempre (« A jamais »), comandante !

 

Notes

(1) Jacobo Machover, article : « Le petit boucher de la Cabaňa », http//www.historia.presse.fr

(2) Pierre Rigoulot, article : « L’archange de la mort », Le Spectacle du Monde, N° 427 - octobre 1997.

 (3) Pascal Fontaine, article : « L’Amérique latine à l’épreuve des communismes », Le livre noir du communisme, rédigé par un collectif de six universitaires dirigés par Stéphane Courtois, Pocket, Robert Laffont, 1997, 923 pages.

(4) Loués soient nos seigneurs, Régis Debray, Gallimard, 1996, 591 pages.

(5) Rémi Kauffer, article : « Le pantin de Fidel », http//www.historia.presse.fr.

(6) Histoire mondiale de l’après-guerre, Raymond Cartier, Edito-Service S.A., Genève.

10:34 Publié dans Didier Lecerf, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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