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mardi, 07 mars 2023

Un climat délétère

Le billet de Patrick Parment 

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La grève organisée mardi 7/3 par l’ensemble des syndicats qui eux-mêmes ne représentent plus la classe ouvrière depuis belle lurette, est tout à la fois une journée de dupes et l’expression du ras-le-bol d’un peuple en fort désaccord avec ses élites. Passons sur le paradoxe qui veut que les syndicats ne sont puissants que dans la fonction publique, là où les employés sont le plus protégés, mais aussi les plus à même de bloquer  tout un pays (SNCF, administration, etc.) au même titre d’ailleurs que les employés de TotalEnergie, fort bien traités au demeurant. Il y a là quelque chose de suicidaire de  s’attaquer à l’un des rare fleuron qui marche encore dans ce pays dévasté industriellement par sa classe politique. Si TotalEnergie gagne de l’argent, l’Etat et donc les contribuables en sont les premiers bénéficiaires. On peut en dire autant des entreprises du CAC 40, car le problème n’est pas tant la hauteur de leurs bénéfices que la mauvaise répartition de ces bénéfices. De voir par exemple, le Pdg de Renault, empocher plus de dix millions d’euros de salaire est un authentique scandale. Et c’est là que peche la politique d’un Emmanuel Macron qui verse dans ce que le capitalisme a de plus odieux par les temps qui courent : de rendre plus riche les riches et d’appauvrir le reste de la population. J’exagère ? A peine !

Car cette journée de grève, particulièrement suivie n’a pas pour unique ressentiment la réforme des retraites, mais bien une manifestation de ras-le-bol de la politique du chef de l’Etat dont on ne sait où il veut en venir. La France est un bateau ivre qui navigue au gré du vent. D’autant que cette absence de vision – la France pour quoi faire ? – se double des incohérences des décisions bruxelloises aux mains d’une inique Commission dont les membres ne sont pas élus. L’Europe dans rivages, titrait déjà dans les années 1950 le grand économiste François Perroux.

Il serait malhonnête de tout mettre sur le dos de Macron tant celui-ci hérite des erreurs de ses prédécesseurs. Depuis Giscard, aucun président n’a fait valoir une vision de la France comme ce fut le cas sous De Gaulle et Georges Pompidou. Depuis Mitterrand et ses successeurs, la France n’a cessé de se désagréger faute d’ambition, de lucidité (voir le dossier nucléaire par exemple), et surtout de courage politique. D’ailleurs, tous n’ont en aucun cas fait de la politique mais se sont montrés gestionnaires de leurs propres intérêts et de ceux de leur parti respectif. Sauf Mitterrand, peut-être, qui a fait cocu les socialistes et flingué le PS.

Inutile de dire que la décision européenne de prendre le parti de l’Ukraine n’a en rien arrangé nos affaires. On a ainsi pu mesurer le degré d’aveuglement de toute la classe politique européenne et son degré de servitude à « l’ami américain ».

Michel Audiard disait qu’il ne fallait pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. Et bien il ne faut pas prendre non plus les Français pour des canards boiteux claudiquant sans tête. Les Français ont bien compris dans quelle mélasse les avaient entraîné leurs (sous)hommes politiques et leurs partis divers et variés emmêlés dans leurs querelles internes. Du coup, plus personne se ne rend aux urnes.

Alors peut avoir lieu le bal des guignols à la Mélenchon, Faure, Ciotti, Roussel, Martinez, Berger et consorts, les Français ont bien conscience qu’on les mènent vers l’abîme. Tant qu’ils n’auront pas une raison d’exister, la rue sera leur terrain de jeu et quand les frigos seront vides, viendra le temps de la révolution.

 

10:52 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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