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vendredi, 14 mars 2025

Lettre au président de la République

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« Vous êtes légitimement inquiets », avez-vous asséné au début de votre allocution de mercredi dernier. Les Français ne l’étaient peut-être pas avant que vous leur teniez ce discours. Ils le sont à coup sûr depuis, s’interrogeant sur leur avenir, et surtout sur la destination que vous semblez avoir choisie pour la nation... » écrit Pierre Lellouche dans une de ses chroniques au Figaro.  

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Source : Le Figaro 12/3/2025

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Vers une bombe atomique européenne ?

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La chronique flibustière de Georges Feltin-Tracol

C’est l’Arlésienne de la géopolitique française et européenne. C’est aussi l’impensé de la stratégie militaire et diplomatique sur le continent européen depuis la fin de la première Guerre froide (1947 - 1991). Le Brexit accentue son acuité face aux fractures récentes du bloc atlantiste.

Le sujet revient au premier plan de l’actualité avec la distance prise par les États-Unis trumpiens par rapport au conflit russo-ukrainien. La vive algarade à la Maison Blanche entre Volodymyr Zelenski, Donald Trump et JD Vance confirme le dégagement, plus ou moins partiel, des intérêts étatsuniens en Europe. Le 14 février dernier, le nouveau secrétaire étatsunien à la Défense, Pete Hegseth, avait déclaré que l'Europe devait s’attendre que la présence des troupes US sur le continent ne durerait pas éternellement.

Ces deux faits tétanisent les pitoyables responsables européens qui ont cru en la permanence du protectorat étatsunien. Quelle naïveté ! Ce bouclier militaire et diplomatique est désormais bien ébréché. Qui pourrait désormais remplacer cette ancienne protection de huit décennies ? Certaines capitales du Vieux Monde regardent la France. Pourquoi ? Paris dispose d’une force de dissuasion nucléaire indépendante (en partie, car des composantes proviennent des industries étatsuniennes). Le thème d’étendre la dissuasion française au champ européen n’est pas neuf. De Valéry Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron, tous les chefs d’État hexagonaux appelèrent plusieurs fois à un réveil de la conscience européenne en matière de défense commune. Par exemple, dès 1996, Jacques Chirac souhaitait instituer un pilier européen au sein de l’OTAN. Il suggérait même que le commandement en Méditerranée revînt à un amiral européen et non pas yankee. Washington rejeta ces deux demandes et les interlocuteurs européennes de Chirac montrèrent leur franche hostilité, atlantisme oblige.

Outre la Russie et les États-Unis dont quelques bases situées en Europe détiennent des fusées nucléaires, les deux seules puissances atomiques sur le Vieux Continent sont la Grande-Bretagne et la France. Or le premier ministre britannique ne peut pas déclencher seul le feu suprême. Il doit d’abord en référer à Washington. Des éléments des ogives nucléaires sont d’origine étatsunienne ainsi que leur maintenance. Au contraire, le président français reste, en cas d’éventuelle tragédie, le seul ordonnateur de la riposte fatidique.

Toutefois, il faut regretter la suppression au nom des « dividendes de la  paix » des vecteurs de la dissuasion nucléaire. Ceux-ci ne sont aujourd’hui qu’aéroportés et sous-marins. N’existent plus le missile sol – sol nucléaire à courte portée tactique Hadès et le site de lancement de missiles balistiques nucléaires aménagé sur le plateau d’Albion à cheval sur la Drôme, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence sans omettre l’abandon criminel et honteux de la bombe à neutrons adaptable sur le système Hadès.

Ces tristes constats empêcheraient-ils que la dissuasion nucléaire française puisse suppléer le parrain yankee ? En d’autres termes, la France pourrait-elle protéger par sa « Bombe » Helsinki, Stockholm, Riga, Vilnius, Varsovie et Bucarest ? Des souverainistes obtus refusent l’idée. Pour eux, la dissuasion, acmé de la souveraineté nationale, ne se partage pas. En effet, la souveraineté partagée est une chimère politique inapplicable. En revanche, la souveraineté se décline selon le principe de subsidiarité en promouvant l’enchâssement des souverainetés familiales, communales, régionales, nationales, continentales, économiques et professionnelles. La bureaucratie soi-disant européenne pervertit ce principe essentiel trop mal connu de l’opinion.

Réunir en urgence un Conseil européen avec son président, la sinistre présidente de la Commission de Bruxelles et vingt-sept chefs d’État et de gouvernement afin de trancher par un vote unanime ou à la majorité qualifiée de recourir à l’arme ultime serait dispendieux et inutile. On peut penser que si la France étend sa couverture militaire aux vingt-six autres États-membres de l’Union dite européenne, le pouvoir de décision fatidique reviendra toujours au seul président français. D’ailleurs, lors de son intervention radio-télévisée du 5 mars dernier, Emmanuel Macron a réaffirmé ce monopole crucial.

C’est l’une des raisons qui incita en 1962 Charles De Gaulle à faire élire au suffrage universel direct le président de la République. Par l’onction populaire du vote des Français, le locataire de l’Élysée reçoit l’imperium, à savoir la puissance jupitérienne de la foudre. Il serait cependant temps que la force de frappe nucléaire soit enfin consacrée dans la constitution de 1958 par un ajout substantiel à l’article 15 sans le soumettre au contreseing du premier ministre ou de tout autre ministre. La constitution de la Ve République est de nature polémogène : son fonctionnement atteint une efficacité maximale pendant les crises majeures. Marine Le Pen avait proposé en 2022 cette constitutionnalisation bien plus nécessaire que le gadget de l’avortement. Pendant ses discussions avec son mémorialiste Alain Peyrefitte, Charles De Gaulle considérait déjà le projet européen comme le levier de puissance de la France, d’où son soutien insistant aux plans Fouchet qui suggéraient une union d’États pourvue de la personnalité juridique. Il soulignait aussi que les intérêts vitaux de la France ne s’arrêteraient pas au bord du Rhin...

Les réticences allemandes à devoir une protection quelconque venue de la France s’estompent progressivement. Tout atlantiste qu’il est, le futur chancelier fédéral Friedrich Merz a évoqué, le 21 février dans un entretien à la presse écrite, que Berlin devrait négocier avec Paris et Londres de l’extension de leur parapluie de dissuasion nucléaire à l’Allemagne. Le plus étonnant est que cette proposition date de la fin des années 1960 à l’initiative d’Adolf von Thaden. À ce moment-là, sa formation politique, le NPD (Parti national-démocrate d’Allemagne), connaissait un succès électoral certain dans plusieurs Landtage de la RFA. Sa popularité s’arrêta nette aux législatives de 1969 avec 4,31 %, probablement grâce à des bulletins manipulés, annulés ou falsifiés. À rebours de l’atlantisme social-démocrate-chrétien libéral, Adolf von Thaden, par ailleurs informateur attitré du MI6 britannique, rêvait que la dissuasion atomique française se transformât en force nucléaire européenne indépendante des blocs. Tenant d’un axe gaullien franco-allemand, le chef du NPD déplorait que le gouvernement fédéral allemand ne participât ni au financement, ni à l’élaboration d’infrastructures économiques performantes dans cette audacieuse coopération.

Il est maintenant caustique d’observer que l’effort exigé aux États-membres pour se réarmer oblige la Commission de Bruxelles à extraire de la règle des 3% prévue par le pacte de stabilité les dépenses souscrites en matière de défense, ce qui implique une remise en cause de plusieurs traités européens. Mais pourquoi seulement la défense ? La sécurité intérieure, la justice, les transports, les infrastructures de communication, voire l’enseignement contribuent à leur manière à la possibilité de réarmer. En outre, le simple ordonnancement des différentes armées nationales reste aléatoire. Les quelques industries de l’armement (française, suédoise) se concurrencent avec férocité quand les États-membres achètent pour plus de 60 % du matériel aux États-Unis.

Il est donc risible de prôner une nouvelle course aux armements de la part d’États surendettés en proie à des déficits publics structurels gigantesques. Le Danemark entend déjà porter à 70 ans l’âge de départ à la retraite afin de financer l’augmentation des dépenses militaires. L’austérité budgétaire et la rigueur financière se profilent derrière les appels à un hypothétique effort de guerre. Il existe pourtant de vastes gisements propices aux réductions des coûts : le poids de l’immigration, la prolifération des agences administratives indépendantes comme l’ARCOM, le financement public des partis politiques, des syndicats et des associations, les subventions au secteur des « cultureux », l’aide officiel à la presse, etc.

Le court-termisme propre aux soi-disant démocraties libérales occidentales empêche de facto toute émergence concrète d’une vraie « Europe cuirassée » selon l’heureuse formule de Maurice Bardèche dans L'Œuf de Christophe Colomb. Lettre à un sénateur d'Amérique (1951). Une bombe atomique d’échelle européenne et d’emploi strictement français peut contribuer à l’avènement d’une Europe plus consistante à la condition que les actuels dirigeants, des nabots insupportables, renoncent définitivement au wokisme ambiant, aux inepties de l’État de droit et à leur vassalisation lamentable envers l’Oncle Sam. L’ère s’annonce carnassière. Magnifique enjeu pour que les peuples européens retrouvent un caractère carnivore.

Salutations flibustières ! 

« Vigie d’un monde en ébullition », n°147, mise en ligne le 13 mars 2025

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00:28 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Le dernier lycée musulman sous contrat, privé de fonds publics

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Michel Festivi

Je vous ai entretenu, il y a quelques semaines, du lycée musulman Al Kindi, qui avait vu s’abattre sur lui, un arrêté préfectoral, le privant de toute subvention d’État pour la rentrée de septembre 2025. Les islamogauchistes ont vociféré et comme ils en ont l’habitude, ont monté en épingle de soi-disant atteintes aux libertés et invoquant la sempiternelle discrimination dont ils seraient victimes, ils ont tempêté tant et tant. Le recteur de la grande mosquée de Lyon, président des conseils des mosquées du Rhône, Kamel Kabtane avait même exhorté Emmanuel Macron pour que cette décision préfectorale soit annulée. Les six inspecteurs de l’Éducation nationale avaient trouvé des livres d’un islam radical dans la bibliothèque de l’établissement de Décines, comme prônant le djihad violent, le viol conjugal ou la torture des homosexuels.

Suite à une requête en référé, pour faire suspendre ledit l’arrêté préfectoral, le juge du tribunal administratif de Lyon vient de rejeter ce recours. Le contrat d’association avec l’état reste donc rompu. Cette résiliation va s’accompagner d’une perte de 1,7 millions d’euros de prise en charge des salaires des professeurs. À priori, les responsables du lycée n’envisagent pas d’appel de cette décision de référé, se contentant si j’ose dire, de la procédure au fond qu’ils ont émis et qui sera examinée dans plusieurs mois. Le juge des référés a relevé que la décision préfectorale apparaissait bien fondée « compte tenu de la présence au centre de documentation et d’information du lycée, d’un fonds de sept ouvrages sur l’islam, ainsi que d’autres ouvrages défendant une vision traditionaliste ».  

Que d’autre part, les vidéos sur Youtube publiées par un professeur de « culture de l’islam » de l’établissement, et de surcroit trésorier de l’association Al Kindi, promouvaient « une vision politique de l’islam, incompatible avec les principes de la République, que sont l’égalité entre les sexes, la liberté de conscience et de religion, la laïcité et remettant en cause l’autorité de l’état et des décisions de justice ». Il a aussi été souligné par le juge, que « certains thèmes comme les conflits au Moyen-Orient, ou la mémoire des génocides juifs et tsiganes n’étaient pas traités ou insuffisamment, tandis que d’autres, tels que la guerre d’Algérie étaient survalorisés dans les programmes. ». De plus, le lycée qui disposaient de classes sous contrat et d’autres non, ne tenait pas de comptabilité distincte, et que dès lors les subventions publiques pouvaient servir à financer des activités hors contrats, du moins, il n’était pas possible de faire la différence, et de s’en assurer. Ce d’autant que certaines dépenses transitaient par des associations extérieures.

On le voit, tout était donc réuni pour que ce lycée musulman, d’environ 670 élèves, perde justement son agrément. Mais des nuages continuent de s’amonceler sur nos têtes, et les Frères musulmans réussissent à faire prévaloir certains de leurs points de vue. La ministre des Sports, Marie Barsacq vient d’affirmer que « le port du voile n’est pas de l’entrisme », et ce en contradiction absolue avec ceux et celles qui dénoncent cette pratique liée très clairement aux basses œuvres des Frères musulmans, comme la sociologue Florence Bergeaud-Blackler, et ceux qui officient dans les sports et les associations sportives et qui voient de près cet entrisme militant, le dénonce. Mais la ministre reste aveugle et sourde, justement pour ne pas faire de vagues. La proposition de loi votée par le Sénat qui interdirait le port du voile dans les compétitions sportives et qui va venir à l’Assemblée nationale semble avoir du plomb dans l’aile. Julien Odoul député RN et rapporteur d’une enquête sur le voile à l’école a traité la ministre de « vouloir faire l’autruche ».

Notre pays est bien atteint et développe tous les symptômes de la maladie incurable, tant le mal est profond et enraciné. Le wokisme est plus fort que jamais. Un collectif d’une vingtaine d’universitaires de très haut niveau avait reçu commande des éditions PUF, d’un ouvrage contre le wokisme. Le livre a été écrit, a plu à l’éditeur, mais ce dernier, le très courageux Paul Garapon a cédé aux menaces provenant visiblement du Collège de France, pour finalement, en refuser la publication. Cela représente trois années de travail. Notre pays n’est plus une démocratie, et la censure est désormais omniprésente, mais toujours à sens unique, la censure des gauches contre ceux qui défendent des idées contraires.

Le dénommé Patrick Boucheron est en première ligne pour cette censure organisée. Il vient de dénoncer « les livres qui continuent de paraître, il y a en un au PUF qui s’appelle face à l’obscurantisme woke ». Font partie de la même équipe de censeurs, les journaux Libération et Médiapart selon un article très documenté de Boulevard Voltaire de Yves-Marie Sévillia du 11 mars dernier. Il se dit qu’une dizaine d’éditeurs seraient sur les rangs pour le publier, tant mieux. Si j’étais éditeur, je le publierais sans hésiter, en ornant la première de couverture d’un bandeau rouge « ouvrage que les PUF ont censuré ». Après la censure publicitaire du livre de Jordan Bardella, la censure de l’éditeur, lui-même commanditaire de l’ouvrage !

Car tout se tient, comme toujours, le combat contre l’islamisme, l’entrisme musulman, le wokisme, l’islamogauchisme. Le drame c’est que les droites dites républicaines et les centres se tiennent sur la réserve, la défensive, par peur et lâcheté, et n’affrontent jamais frontalement et ne livre pas le combat idéologique et culturel, préférant laisser en première ligne des mouvements ou des personnalités courageuses, qui seront traitées de fascistes et d’extrême droite, sans qu’elles ne soient défendues par quiconque. Pendant ce temps, les ennemis des libertés, les ennemis de la France et de ses traditions, tissent toujours plus profondément leurs toiles. Ils ne seront vaincus, que s’ils sont vigoureusement combattus par le plus grand nombre.

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