vendredi, 30 mai 2025
La rédaction d’un journal breton s’écharpe autour d’un nom : Vincent Bolloré
Yves-Marie Sévillia - Boulevard Voltaire cliquez ici
Au Télégramme, certains journalistes accusent leur direction de prendre la défense du milliardaire.
Tout part d’une énième manifestation contre l’homme d’affaire breton. Le collectif Lever les voiles contre l’empire Bolloré et les Soulèvements de la Terre voulaient cette fois envahir la mer. Montrer que même sur l’eau, les idées d’extrême-droite trouveraient devant elles un barrage anti-fasciste.
Alors samedi 24 mai, ce sont une cinquantaine de bateaux qui se sont rassemblés en mer bretonne, cap sur l’archipel des Glénan et notamment l’île du Loc’h qui appartient à la famille Bolloré depuis 1924 . « Le but est de dénoncer, visibiliser la puissance et l'omnipotence assez terrifiante » de l’homme d’affaires explique l’un des participants. La flotte antifasciste dénonce notamment la présence sur l’île de 58 hectares d’un militant nationaliste ex-membre du GUD, salarié de la société qui assure la sécurité de la propriété privée. Privatisation de l’île justement qui est aussi dénoncée, les militants souhaitent qu’elle «redevienne un bien commun». C’est si beau le collectivisme. Un brin courroucé, le directeur de l’information du Télégramme, Hubert Coudurier, écrit le lendemain un éditorial qu’il intitule «Stop à l’agit-prop anti-Bolloré». Il y dénonce «l’instrumentalisation politique» du rassemblement et rappelle la réussite de l’industriel dont les salariés bretons peuvent « s’enorgueillir ». « Qu’on l’aime ou qu’on le déteste » explique le journaliste, Vincent Bolloré « contribue au pluralisme des idées dans un pays longtemps soumis à une certaine doxa médiatique ».
A-t-on le droit de remarquer la réussite de Vincent Bolloré ?
Il n’en fallait pas moins pour déclencher l’ire d’une partie des salariés du média breton qui s’est insurgée contre la« tonalité » et le « manque de nuance » de l’éditorial dans lequel « de nombreux journalistes de la rédaction ne se reconnaissent pas ». Dans son communiqué, la Société des journalistes du Télégramme, dénonce la « stratégie de conquête » de Bolloré dans le monde des médias et souligne « les intimidations et les menaces que fait peser le milliardaire sur la liberté de la presse ». Elle pointe aussi du doigt la participation de leur directeur sur divers plateaux de Cnews, preuve de son inféodation au milliardaire catholique, propriétaire de la chaîne. D’après nos informations, le syndicat représenterait un quart des journalistes du média.
Pour autant, la direction ne se laisse pas intimider. « Il ne s’agit pas de défendre M. Bolloré ni ses idées, mais de dénoncer la dérive totalitaire de certains mouvements d’extrême-gauche » a-t-elle indiqué. Dans un communiqué publié en réponse, c’est la famille Coudurier qui s’exprime : Edouard Coudurier, président du conseil d’administration est le frère d’Hubert. Elle accuse les mouvements d’extrême-gauche de « pratiques sectaires, littéralement anti-démocratiques » qui derrière leur aspect « festif », « peine à masquer une idéologie violente et dangereuse ».
Joint par BV, Hubert Coudurier insiste : « Je ne suis pas salarié de Cnews. Je vais dans les chaînes qui m’invitent tout simplement ». Il assume une certaine considération pour l’homme d’affaires dont « le parcours est remarquable » et qui a le mérite de « créer de l’emploi ». Le journaliste qui n’aime pas le « sectarisme » reconnaît les mérites de Vincent Bolloré mais le certifie, « nous sommes un journal indépendant, nous y tenons ». Il regrette ces explications par communiqués : « ils auraient pu demander à me rencontrer plutôt ». Mais l’intention de ces journalistes était-elle vraiment le dialogue ? La preuve, nous voici à raconter leurs agissements.
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Encore une fois, Macron insulte la France
Françoise Monestier - Le Nouveau Présent cliquez ici
Après avoir reçu une mornifle conjugale en pleine poire avant sa descente d’avion au Vietnam communiste, Emmanuel Macron n’a rien trouvé de mieux que de rendre hommage au fils de mandarin mais, nonobstant, dirigeant communiste stalinien Hô Chi Minh, responsable de la mort de centaines de milliers de Tonkinois, Annamites et Cochinchinois (non communistes, trotskistes, catholiques, bouddhistes) et de celle de plus de 47.000 soldats français – sans parler des tortures infligées aux prisonniers, dont la détention fut infiniment plus dure que celle que certains d’entre eux avaient endurée à Buchenwald, selon les témoignages du colonel Langlais et du futur commandant Denoix de Saint-Marc —pendant la guerre d’Indochine qui avait pris fin le 6 mai 1954 après la défaite de Diên Biên Phu.
Abonné à la repentance tous azimuts — on se souvient de ses propos tenus en Algérie sur la colonisation « qui fut un crime contre l’humanité » — notre président a enfilé le costume du parfait petit anti-impérialiste en allant fleurir, avec une gerbe plus haute que lui, le mausolée de l’allié de Staline et de Mao-Tsé-Toung grâce auxquels il gagna la guerre d’Indochine. Droit comme un I , engoncé dans son éternel costume bleu marine, il avance vers le mausolée, sa gifleuse préférée pendue à son bras. A aucun moment ne lui est venue l’idée d’aller à Diên-Biên-Phu où il aurait dû se rendre pour honorer la mémoire de tous ces soldats français morts pour la France. Mon petit doigt me dit que Mélenchon a dû rire jaune de cet hommage à Hô Chi Minh qui ne portait pas les trotskistes dans son cœur.
En janvier 2018 déjà, Edouard Philippe, alors Premier ministre de Macron, avait défrayé la chronique en saluant la mémoire de celui qui avait terrassé l’impérialisme français. En visite dans la maison natale de l’Oncle Hô, il avait signé le livre d’or en ces termes : « A Hanoi, je suis heureux de célébrer l’amitié entre nos deux peuples et de rendre hommage au président Hô-Chi-Minh, artisan de l’indépendance d’une grande et belle nation. » Complaisance ? Ignorance de l’histoire ? Les propos d’Edouard Philippe avaient provoqué de vives réactions, allant de Marine Le Pen qui avait parlé d’une « insulte à l’histoire de notre pays » à …Bruno Retailleau qui, avec une certaine malignité, s’était demandé si la camarade Edouard Philippe « allait passer par le Cambodge pour rendre hommage à Pol Pot ». Il est vrai qu’à l’époque l’actuel ministre de l’Intérieur jouait dans la cour du Sénat et qu’aujourd’hui, il ne peut se permettre de critiquer trop violemment celui qui l’a fait vice-roi.
Alors que le gouvernement vietnamien réduit comme peau de chagrin les droits civils et politiques fondamentaux de ses concitoyens en interdisant la création de syndicats et de groupes religieux indépendants et en faisant pression sur les réseaux sociaux pour qu’ils retirent des contenus politiquement incorrects, les organisations des droits de l’homme s’étonnent du silence présidentiel. Il est pourtant fidèle à lui-même et à la politique de son gouvernement, qui multiplie les atteintes à la liberté d’expression pour ceux — surtout s’ils sont français — qui ne respectent pas la doxa élyséenne.
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