mercredi, 10 septembre 2025
Retour à la case départ
Maurice Bernard
Il y a un an, le 5 septembre 2024, Michel Barnier était nommé Premier ministre. Le lendemain, dans une tribune publiée sur ce blog, Bernard Plouvier écrivait très justement à propos du nouveau chef du gouvernement choisi par le fantôme de l’Élysée : « Pour une fois, le Président Macron a surpris en prenant une sage décision. Il a écarté d’un revers de main une coalition "de gauche", disparate et sans majorité de gouvernement (…) ». Avant d’ajouter : « La preuve est faite que la multiplication presque indécente des partis et l’émiettement des votes rend le pays, sinon ingouvernable, du moins en proie à la fête des fous (…) ».
Douze mois plus tard, sans surprise, la fête des fous continue. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous en sommes toujours au même point. Les ambitions poursuivent leurs grandes manœuvres et se poussent du col.
Comme il y a un an, le président de la République, de nouveau, vient de mettre un terme aux prétentions gouvernementales d’une partie de la gauche, cette fois autour d’Olivier Faure, en nommant Premier ministre un autre lui-même, en la personne de Sébastien Lecornu. Son gouvernement sera à l’image des deux précédents…
Pour l’heure, à Synthèse nationale, nous nous contentons de penser, comme il y a un an, que de toute façon, Barnier, Bayrou ou Lecornu, c’est toujours moins insupportable que Cazeneuve, Castets, Faure ou n’importe quel autre représentant de la gauche naufrageuse. Pour le reste, le pays va devoir patienter quelque temps encore…
Il y a un an, Henri Guaino avait bien résumé la situation : « Aucun gouvernement, dans les circonstances actuelles, ne pansera toutes les plaies françaises. Ce qu’il nous faut, c’est un gouvernement capable d’assurer une mission essentielle qui est la continuité de l’État. (…) Il faut un gouvernement qui soit capable d’affronter les événements. Tout autre ambition me paraîtrait vouée ce gouvernement à l’échec parce qu’il n’a pas de mandat pour entreprendre une politique. (…) Il n’a pas de majorité et il n'a même pas de soutiens inconditionnels (…), il n’a que des soutiens conditionnels (…). Il ne peut donc assurer la continuité de l’État que s’il échappe à l’emprise des partis, c’est-à-dire si les partis eux-mêmes ont assez le sens du devoir pour se mettre un peu en recul, pour que ceux qui vont aller au gouvernement n’y aillent pas pour représenter leur parti mais pour faire leur devoir (…). Sinon, je ne vois pas comment on s’en sort ».
Un an plus tard, Guaino répète la même chose sur les plateaux de télévision car, fondamentalement, rien n’a changé…
En fin de compte, l’unique moyen de sortir du blocage actuel, c’est d’avoir une campagne pour l’élection présidentielle digne de ce nom, qui permette vraiment au camp national de dérouler son discours, de présenter ses thèmes, ses arguments, ses projets, et aux électeurs de choisir en toute connaissance.
Il semble bien, dès lors, qu’il va nous falloir attendre 2027, en espérant que les dégâts, entre-temps, ne soient pas trop importants…
12:24 Publié dans Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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