dimanche, 27 novembre 2011
Législatives à Paris : l’antisémitisme pointe son mufle hideux...
Par Robert Spieler
Article publié dans Rivarol de cette semaine
Le Comité représentatif des institutions juives de France (Crif) n’est pas content des résultats des négociations entre le Parti socialiste et Europe-Ecologie, en vue de la répartition des candidats parisiens entre les deux mouvements. Mais de quoi le Crif se mêle-t-il ? On va vous expliquer, car la situation est grave. Richard Prasquier, président du Crif, s’est fendu d’un éditorial furibard, publié sur le site de l’organisation. Son titre ? Les “évincés”. Quatre élus socialistes sont amenés à céder leur siège, de plus ou moins bon gré, au profit de leurs alliés écologistes. Selon Prasquier, «l’effet d’affichage des noms des évincés est désastreux». On commence à comprendre…
Les évincés sont Serge Blisko, Tony Dreyfus, Danielle Hoffman-Rispal et Daniel Goldberg. Autant de personnalités “garantes”, selon Prasquier, «dans leur histoire assumée personnelle et familiale d’une mémoire des persécutions.» Alors là, on a tout à fait compris… Prasquier se garde cependant de formuler directement des accusations d’antisémitisme. Mais pour ceux qui savent lire entre les lignes… Il déclare: «Il est tentant de parler d’antisémitisme, certains l’ont déjà fait et je me garderai de les suivre. Je pense que nous n’en sommes pas là.» Nous n’en sommes peut-être pas là, mais dans l’esprit du président du Crif, nous nous en rapprochons dangereusement. Interrogé par Libération, Serge Blisko, député de la 10e circonscription de Paris, pointe «un effet d’optique troublant», ce qui signifie, en langage décodé, qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et juge l’éditorial de Prasquier «mesuré et maîtrisé». Il se dit solidaire du président du Crif quand celui-ci regrette «la possible disparition d’une certaine histoire parisienne». Rien de moins… Se définissant comme «un des derniers descendants de prolos juifs de Paris», il affirme que «cet héritage culturel» lui donne «une sensibilité particulière sur des questions comme la mémoire ou le droit d’asile.» Eh bien, il va nous manquer, celui-là…
Dans la suite de son éditorial, Prasquier tire à la mitrailleuse lourde sur les futurs candidats parisiens d’Europe Ecologie-Les Verts. Il n’hésite pas à dénoncer Yves Contassot comme étant un homme «réputé être parmi les plus virulents des antisionistes du parti écologique» (pas bon, pas bon du tout ce type d’accusation. L’antisionisme est, comme chacun le sait, le faux nez de l’antisémitisme) et affirme que les Verts auraient “malheureusement” fait des «sirènes de la détestation d’Israël, un de leurs étendards.» Et puis, Prasquier devient menaçant à l’encontre du PS. Il laisse planer la perspective de représailles électorales. Et même très menaçant, écrivant : «Les choix effectués par le PS seront perçus par la communauté comme allant dans le même sens (l’antisionisme, donc l’antisémitisme supposé des Verts)». Contacté par l’AFP, Richard Prasquier fait une petite marche arrière, déclarant ne pas retenir «l’antisémitisme comme élément d’explication à ces évictions», pour repartir de plus belle de l’avant, en glissant sournoisement que «le terme d’antisémitisme a été prononcé» dans la communauté… (comme çà, en passant). Yves Contassot, quant à lui, regrette «la vision communautariste du Crif», ajoutant que «si c’est par communauté qu’on doit élire les gens, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la République.» Décidément, il aggrave son cas…
Pour tenter d’éteindre le début d’incendie provoqué par ses propos, le président du Crif a fini cependant par préciser qu’«à aucun moment», il n’a «accusé le PS et le parti écologiste d’être antisémites». Nous voici rassurés…
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