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jeudi, 15 décembre 2011

Procés FN/Rivarol : LA MONTAGNE ACCOUCHE D'UNE SOURIS !

jjjjg.jpgPar Jérôme Bourbon

Directeur de Rivarol

 

Le 9 décembre la XVIIe chambre correctionnelle de Paris rendait sa décision dans le procès que nous avaient intenté Jean-Marie Le Pen et le Front national à la suite d’un article paru dans RIVAROL du 15 octobre 2010 en pleine campagne interne pour la succession du Menhir à la tête du mouvement qu’il a présidé trente-huit ans durant. Deux phrases de l’article étaient incriminées. Voici la première : «Si Le Pen voulait absolument que ce fût sa fille qui lui succédât et personne d’autre, il aurait mieux valu le dire clairement, imposer à tous sa progéniture comme dans la communiste et tyrannique Corée du Nord et ne pas faire semblant d’organiser une élection démocratique ouverte à tous». Pour cette considération, faite de surcroît au conditionnel, Jean-Marie Le Pen nous demandait «30000euros à titre de dommages et intérêts avec intérêts de droit et la somme de 20000euros sur la base de l’article 475-1 du code de procédure pénale ainsi qu’en tous les dépens».

Le second passage poursuivi était le suivant: «et comme si cela ne suffisait pas des témoignages concordants nous font part que des centaines d’adhésions sont actuellement bloquées au mépris des statuts». Pour cet écrit le Front national demandait aux Editions des Tuileries et à votre serviteur «la somme de 15000euros de dommages et intérêts avec intérêts de droit et la somme de 2000euros sur la base de l’article 475-1 du code de procédure pénale, ainsi qu’en tous les dépens». Le Front national et son président nous réclamaient donc la modique somme de 50 000 euros, de quoi nous assassiner compte tenu des moyens modestes du doyen des organes de la droite nationale et radicale.

UNE QUASI-RELAXE

Finalement, grâce à l’excellente plaidoirie de notre brillant avocat, Me Jérôme Triomphe, grâce aux documents et attestations que nous avions versés à titre d’offre de preuve, grâce aux arguments que nous avons pu développer à la barre lors du procès le 28 octobre dernier, nous sommes quasiment relaxés. Lors de l’audience le procureur avait d’ailleurs demandé notre relaxe pure et simple. Nous l’avons obtenue pour le premier passage incriminé. Sur le second, la relaxe eût été totale sans l’expression «au mépris des statuts». Le tribunal nous a en effet condamnés à trois cents euros avec sursis pour cette expression selon lui insuffisamment prouvée et à un euro de dommages et intérêts pour diffamation publique envers particulier à Jean-Marie Le Pen. Le FN et le Pen nous réclamaient 50 000 euros, nous sommes de fait condamnés 50 mille fois moins, à un euro purement symbolique. C’est dire que ce jugement est globalement satisfaisant. Nous ne ferons évidemment pas appel car nous n’avons nullement l’intention d’alimenter cette guéguerre désolante et nous espérons que le FN et son président d’honneur n’interjetteront pas appel de cette décision. Mais s’ils le faisaient, nous nous battrions lors de ce nouveau procès avec la même énergie et la même combativité qu’en première instance car, devant l’épreuve, il faut savoir faire face. Il est cependant fâcheux que l’on nous ait poursuivis alors même que nous aurions naturellement publié un droit de réponse ou même une interview, fût-elle sportive. Après tout, nous avions bien publié peu de temps avant cet article incriminé un long entretien sur une page entière avec Alain Jamet, président du comité de soutien à Marine Le Pen.

LA LEGITIMITE DE NOS CRITIQUES

De plus, nous étions tout à fait sincères dans nos écrits car nous avions reçu en effet des témoignages, oraux mais aussi écrits, qui nous affirmaient, preuves à l’appui, qu’il y avait lors de cette campagne électorale interne particulièrement déséquilibrée de troublantes irrégularités. Nous n’avions donc pas écrit n’importe quoi. Nous nous étions seulement fait les relais de militants, d’adhérents inquiets, désabusés et en colère devant ce qui se passait. Comment était-il possible en effet qu’un mouvement qu’ils avaient connu, aimé et servi utilisât de telles méthodes dignes de ses pires adversaires dans le cadre d’une campagne électorale interne entre deux compétiteurs appartenant à la même formation politique et désireux de succéder au président-fondateur? Le tribunal reconnaît d’ailleurs notre bonne foi dans ses attendus: «Il était légitime pour un journaliste politique, doublé d’un militant favorable à Bruno Gollnisch, de consacrer un article, fût-il polémique, à l’élection à la présidence du FN, opposant Marine Le Pen et Bruno Gollnisch; qu’aucune animosité personnelle à l’égard de Jean-Marie Le Pen, préexistante et étrangère à l’objet de l’article en cause, ne ressort des propos poursuivis, ni d’aucun autre élément produit aux débats; que Jérôme Bourbon, en tant que journaliste, mais également de militant partisan de Bruno Gollnisch contre Marine Le Pen, s’exprimant dans un cadre de polémique politique et électorale autorisant une grande liberté de ton, ainsi que le recours à une certaine dose d’exagération voire de provocation, disposait— au vu des attestations et lettres produites relatives au rejet d’adhésions émanant, pour certaines, de personnes favorables à Bruno Gollnisch— d’éléments d’information suffisants pour s’exprimer ainsi qu’il l’a fait, à la seule exception cependant de l’allégation imputant à Jean-Marie Le Pen d’avoir agi “au mépris des statuts” du FN.»

LA QUESTION DES STATUTS

Si ces attendus sont donc globalement positifs, nous comprenons assez mal en revanche la réserve sur les statuts car si le tribunal reconnaît qu’il était légitime de parler de blocage de certaines adhésions de partisans de Gollnisch au vu des attestations fournies, c’est a priori une entorse aux statuts car jusqu’à preuve du contraire dans quelle association de loi 1901 est-il permis de trier arbitrairement les demandes d’adhésion en fonction de la proximité supposée envers tel ou tel compétiteur, tous les deux adhérents de la même association et souhaitant être élus par les adhérents à la présidence du mouvement ?

Las, les procès intentés par la direction du Front national ne s’arrêtent pas là puisque Marine Le Pen poursuit notre hebdomadaire et son directeur de publication pour un article de François-Xavier Rochette publié le 7 janvier 2011 et qui reprenait des informations de VSD peu flatteuses sur celle qui était encore candidate à la présidence du Front national. Le 26 juin, c’est votre serviteur (mais non pas directement RIVAROL) qui est également cité à comparaitre par Mme Le Pen, qui s’avère encore plus procédurière et chicaneuse que son géniteur, pour une interview donnée le 16 octobre 2010 au site catholique traditionaliste e-deo dans laquelle étaient notamment dénoncées les purges faites par la benjamine du Menhir pour s’emparer du mouvement.

UNE DÉTESTABLE JUDICIARISATION

Nous regrettons beaucoup toutes ces procédures d’autant plus détestables lorsqu’elles émanent de personnalités que l’on rattache de près ou de loin à la droite dite nationale. Si nous avions dû engager des procès à chaque fois que nous avons été violemment attaqué, y compris avec des injures et insultes personnelles, sur les sites marinistes et singulièrement sur Nations Presse Info dirigé par le concubin sépharade de Marine Le Pen, M. Louis Aliot, actuellement en voyage en Israël, nous aurions encombré les tribunaux. Mais ce n’est pas le genre de la maison. Cette judiciarisation de la vie politique est de toute façon très préjudiciable. Le Front national se plaint non sans raison du manque de liberté d’expression dans notre pays, ce dont il est souvent victime. Mais il serait plus crédible si lui-même n’avait pas la fâcheuse habitude de multiplier les procédures contre tous ceux qui, à un moment ou à un autre, émettent des critiques sur la personnalité et les méthodes de ses dirigeants, le mode de fonctionnement du mouvement ou l’évolution de sa ligne politique ou de son programme.

Nous remercions encore une fois de tout cœur les lecteurs qui nous ont, nombreux, manifesté leur solidarité et leur incompréhension en apprenant les poursuites du Front national et de son président-fondateur contre nous, mouvement que nous avions loyalement et chaleureusement soutenu sans aucune contrepartie pendant des décennies, appuyant toutes les candidatures présidentielles de son chef historique de 1974 à 2007 inclusivement.

Un mouvement dont les dérives ne peuvent qu’attrister profondément les militants les plus lucides et les plus désintéressés car, du voyage d’Aliot en Israël en passant par l’interview toute récente de Marine Le Pen au magazine homosexualiste et pornographique Têtu (où elle se redit favorable au Pacs et ne se montre pas du tout attachée à la morale traditionnelle dans les questions dites sociétales) jusqu’aux révélations de L’Express affirmant que la présidente du FN fréquentait à Paris, à deux pas de l’Arc de Triomphe, le même établissement nocturne que DSK, on se dit que, du FN à l’extrême gauche, c’est finalement peu ou prou le même monde, les mêmes méthodes et les mêmes mœurs.

02:15 Publié dans Combat nationaliste et identitaire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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