samedi, 29 septembre 2012
Une France à la dérive...
Le billet de Patrick Parment
Il est toujours facile quand on a planté sa tente dans le champ de l’opposition de lancer de vertueux conseils à ceux qui nous gouvernent. Cependant, sans esprit critique, on ne progresse guère. Et la situation économique catastrophique dans laquelle nous sommes est bien le résultat des politiques menées depuis des décennies tant par la droite que la gauche. Certes, on a beau jeu – non sans raison – de critiquer l’Europe, mais je pense qu’il est aussi balayer devant sa porte et mettre de l’ordre dans notre propre Landerneau. La société française est corsetée à tous les niveaux : intellectuel, politique et économique. Ce que Michel Crozier avait consigné en 1971 dans un ouvrage intitulé, La société bloquée.
Certes, les critiques ne datent pas d’aujourd’hui et on se replongera avec intérêt sur les non-conformistes des années 1930 et leur slogan ni communisme / ni capitalisme, communisme que l’on remplacera évidemment par socialisme.
Intellectuellement, cette société vit sous le joug permanent de lois liberticides, de politiquement correcte – l’horizon indépassable de la démocratie -, de droits de l’homme et d’organismes représentatifs de l’air du temps qui appellent un chat, un chien. Histoire de faire accepter aux forceps une société multiraciale aux Français de souche.
Côté politique, nous sommes dans un système fermé où les politiques ne s’intéressent qu’à leurs problèmes de classe, leur promotion, leurs privilèges et le montant de leurs rétributions. Madame Roselyne Bachelot déclare gagner nettement plus – 20 000 € - à débiter des âneries sur une chaîne télé qu’à jouer au ministre. Un socialiste, membre de ce gouvernement se posait la question de savoir de quoi se plaignait la classe moyenne au regard de ses revenus qu’il estimait de 5 000 à 25 000 € ! Ce monsieur n’a, a priori, jamais entendu parler du Smic. Et ça gouverne !
Quant au volet économique, là on entre dans un univers carrément kafkaïen. D’une part, l’administration dans son ensemble (exception faite de la santé, en très mauvais état par ailleurs), joue contre les entreprises, sauf les très grosses évidemment (CAC 40) qui ont des moyens de pression. Je ne sais si vous avez essayé un jour de monter une entreprise dans ce pays, mais partez tout de suite pour Londres, c’est plus simple, ça prend moins de temps, et ça coûte moins cher.
En matière fiscale, l’inégalité n’est pas moindre vu que tout le monde est à la même enseigne, les gros comme les petits… sauf qu’au final, c’est le gros qui gagne. On nous promet une réforme de notre fiscalité depuis des décennies… mais personne, à droite comme à gauche, ne veut s’y coller. Trop de risque politique. Au final, une fiscalité injuste rendue d’autant plus pénalisante qu’il faut payer six millions de fonctionnaires - là aussi, on pourrait allègrement dégraisser - sans compter la multiplication d’organismes bidons (voir à ce sujet les rapports de la Cour des comptes). Ajoutez-y encore ce que nous coûte tous les « z’issus de l’immigration », « chez eux chez nous » comme le dit un slogan, clandestine ou pas et vous obtenez une addition que n’aurait pas désavouer le Père Ubu.
Si l’on ajoute encore (stop, arrêtez, n’en jetez plus !) le poids de l’Europe et de ses règlements qui nuisent d’ailleurs souvent à nos intérêts au nom d’un libéralisme meurtrier, la boucle est bouclée et on s’aperçoit que les Français travaillent pour le roi de Prusse, comme aimait à le dire ma grand-mère.
Comment voulez-vous que ce pays, qui ne manque pas de génie ni d’esprit d’entreprise, marche, saigné régulièrement qu’il est par des politiques de droite comme de gauche qui ne cessent d’accumuler les erreurs et de renvoyer l’ascenseur à leurs bailleurs de fonds.
Comment s’en sortir quand, par ailleurs, une classe intello-médiatique, jalouse de ses privilèges, diffuse chaque soir à la téloche sa dose de crétineries concentrées ? Comment, dès lors, empêcher Bernard Arnault de devenir Belge, Johnny d’immigrer en Suisse et de vivre aux Etats-Unis et les Français de becqueter, à haute dose, des anxiolytiques.
11:05 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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