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dimanche, 22 décembre 2013

En prévision d’un prochain effondrement systémique

Effondrement du syste-me.jpgBastien Valorgues

À l’occasion de la 7e Journée nationale et identitaire organisée à Rungis en banlieue parisienne par Synthèse nationale, le 11 novembre 2013, Roland Hélie a sorti aux Éditions Les Bouquins de Synthèse nationale le premier volume d’une collection « Droit de regard. Regards de Droite » dédié à L’effondrement du Système. Si Roland Hélie a sollicité de nombreux contributeurs, la justesse des délais impartis explique que seules six auteurs ont répondu à ses sollicitations.

Ainsi, Pieter Kerstens, chef d’entreprise bruxellois, retrace-t-il l’effondrement du système capitaliste mondialisé depuis 2008. Reprenant ses articles économiques parus dans les différentes livraisons de Synthèse nationale et les réactualisant, il dresse un gigantesque et passionnant panorama sur les causes et le déroulement d’une crise économique générale prévisible. Il rappelle que  « le pourcentage de la dette par rapport au revenu disponible des ménages américains était de 60 % du revenu disponible en 1973, pour atteindre 135 % en 2007 ». Et d’expliquer que loin d’être derrière nous, la crise est toujours devant nous, plus dévastatrice que jamais.

Embraye alors Arnaud Raffard de Brienne pour qui la crise actuelle prépare « Le désastre social annoncé… ». Si Pieter Kerstens s’intéressait aux phénomènes financiers planétaires et macro-économiques, Arnaud Raffard de Brienne dénonce, lui, le « modèle social français » et explique que c’est « un système social condamné par la mondialisation économique et l’immigration ». S’il en constate l’échec, l’auteur ne se rallie pas une quelconque alternative libérale, car il sait que le libéralisme est en fait le meilleur fourrier du métissage et du multiculturalisme marchand. L’avalanche d’impôts et de taxes, déjà commencée sous Chirac, poursuivie par Sarkozy et accrue sous Hollande, confirme le lent naufrage d’un modèle révolu. Oui, « les lendemains ne chanteront pas si ce n’est une lugubre complainte sur l’inconséquence voire la trahison des deux générations qui les précèdent ». Et l’auteur de rapporter que depuis quelques années, « l’État a décidé de “ siphonner ” les sommes collectées par Action Logement afin de financer l’Agence nationale de l’habitat (A.N.H.) et l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (A.N.R.U.) et par conséquent de détourner sans scrupule ce fonds de l’objet pour lequel il a été créé ». Il en appelle par conséquent « à un véritable changement politique qu’il urge aujourd’hui de s’atteler, à un bouleversement radical qui écartera du pouvoir l’ensemble de la classe politique aux manettes depuis plusieurs décennies, véritables co-gestionnaires du désastre annoncé ».

La contribution de Patrick Parment porte aussi sur l’économie. Mais sous un angle perspicace et novateur puisqu’il examine le rôle quasi-ontologique de la croissance. Lecteur attentif du Guy Debord et de Jean Baudrillard, Patrick Parment affirme que l’individualisme favorise et résulte de la société de consommation comprise « comme étant un ordre social et économique fondé sur la création et la stimulation systématique d’un désir d’acheter des biens de consommation et des services dans des quantités toujours plus importantes. Les biens consumés sont souvent peu durables et sont vendus dans la perspective d’une obsolescence programmée ». Parallèlement, la fin de la Guerre froide a stimulé la mondialisation qui « est la généralisation dans le monde entier de la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes. Autrement dit, l’essence même du commerce ». Une course effrénée à la possession de ressources limitées, car épuisables dans le temps, rend possible comme vison alternative complète le projet global de décroissance surtout si cette décroissance se comprend comme une catastrophe bénéfique, voire salutaire pour les peuples natifs d’Europe.

Enseignant francilien, Maurice Bernard dresse, quant à lui, le constat de la ruine de l’Éducation nationale. Victime d’un État « obèse, pléthorique à la base, mais sans vision, ni volonté, ni courage au sommet », l’école souffre de « cet État omniprésent mais impotent, qui étouffe le corps national sous le poids de ses erreurs, de ses échecs, de ses abandons, de ses prélèvements… » Il oublie en revanche d’évoquer la large responsabilité du marché qui considère les écoliers comme de futurs consommateurs - producteurs. Cependant, l’auteur retrace l’échec édifiant d’un système scolaire qui préfère aujourd’hui concevoir des méthodes conformistes et inutiles. Par rapport aux efforts réels de la IIIe République, la régression est incontestable !

Romancier et spécialiste de l’Extrême-Orient indochinois, Éric Miné analyse l’effondrement des médias français. De nos jours, les journalistes, petits mercenaires du Système, mentent ouvertement, manipulent volontiers l’opinion et pratiquent une information-spectacle à forte charge émotionnelle. Or le temps de ces bonimenteurs est désormais révolu grâce à Internet qui bouscule et pulvérise leur monopole. Pseudo-comique experte dans l’insulte contre les électeurs du F.N., Sophia Aram a assisté en direct au plantage quotidien de son émission télévisée. Chantre de l’insécurité pour les autres, le quotidien déficitaire Libération traverse une grave crise qui crispe les rapports entre les salariés et leur direction. A contrario, l’hebdomadaire conservateur, libéral, atlantiste et sarkozyste Valeurs actuelles voit ses ventes s’envoler ! Chaînes d’information en continu et Internet dérangent les vieilles habitudes installées et politiquement correctes. Pendant que les médias officiels saluaient le civisme des « jeunes » au moment de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, blogues et sites dissidents rapportaient, eux, une toute autre réalité, celle de vol sur les victimes par cette racaille si « citoyenne »… Hier tenus en silence, « les Français s’instruisent maintenant en ligne, grondent et crient leur désaccord. Sur le terrain, les manifestations prennent le relais. Le chahut et les huées ne sont jamais loin ». Ce fut d’ailleurs le cas, le 11 novembre, aux Champs-Élysées contre Hollande…

L’effondrement du Système se manifeste enfin en politique et en géopolitique. Éminent rédacteur en chef d’Europe Maxima, Georges Feltin-Tracol s’attaque à un « quatuor » incongru et ultra-moderne dont il pense la chute prochaine : la partitocratie, la Ve République française, l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique. Avec une rare ingéniosité, il arrive à unir ces quatre sujets dans un ensemble critique cohérent. Non seulement il s’en prend avec virulence aux partis politiques qu’il juge « nuisibles », mais il attaque la Ve République dont il dénonce les incessantes révisions constitutionnelles et le déplorable unanimisme « cohabitationnaire ». Il ne souhaite ni la rénover, ni la sauver et affiche au contraire sa claire intention de fonder une nouvelle Res Publica identitaire, intégrée dans un cadre alternatif européen distinct d’une pseudo-Union européenne mortifère. Cette Alter-Europe sera possible si dans le même temps échoue le modèle des États-Unis. Il émet ainsi le vœu radical que les forces séparatistes en Amérique du Nord s’affirment afin de déchirer définitivement la bannière étoilée.

Dans une seconde partie, Georges Feltin-Tracol suggère une nouvelle configuration institutionnelle. Se référant à Platon, à Aristote, à Julius Evola et au tirage au sort (l’un de ses thèmes de prédilection), il expose l’ébauche d’une Europe impériale dans laquelle existerait une république française des régions authentiques animées, maintenues et protégées par un ordre ascétique politico-mystique : l’Ordre des Gardiens. « Le principe politique de l’Ordre tend à concilier, pour le plus grand effroi des modernes, le populisme et l’élitisme afin de susciter un populisme élitiste ou un élitisme populiste parce que les seules élites authentiques proviennent de leur peuple qu’elles mettent dans le même temps en forme. »

La diversité des contributions de ce recueil démontre la grande richesse des opinions exprimées. Sont-elles toutes de « droite » ? Impossible de répondre ! On est en tout cas certain que leurs auteurs ne se soumettent pas à la pensée dominante et attendent avec impatience l’effondrement de ce Système dément.

• Collectif, L’effondrement du Système, coll. « Droit de regard. Regards de Droite », volume I, Éditions Les Bouquins de Synthèse nationale (116, rue de Charenton, 75012 Paris) , 2013, 173 p., 18 € (+ 3 € de port).

• Mis en ligne sur Europe Maxima, le 22 décembre 2013.cliquez ici

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