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jeudi, 06 mars 2014

Ukraine, quel avenir ?

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Le billet de Patrick Parment

Vue de Sirius, l’Ukraine est regardée comme une nation qui voudrait pour partie rejoindre l’Europe, pour l’autre s’accorder avec Moscou. La situation sur le terrain est semble-t-il bien différente au regard de ce que certains acteurs nous en disent.

La présidence de Viktor Ianoukovitch a rapidement tourné à l’enfer quand l’homme s’est mis à piller le pays, à rançonner les entreprises et à mettre en prison, quand ils n’était pas purement éliminés, les opposants de plus en plus nombreux à ce régime de moins en moins démocratique et de plus en plus dictatorial. Cela a d’ailleurs pris une telle ampleur que l’on a abouti aux événements que l’on connaît, place Maïdan – qui signifie « indépendance » en ukrainien – où les manifestants ont fini par prendre également les armes contre des troupes non identifiées qui ont tiré sur la foule, la mort de près d’une centaine de personnes et d’un grand nombre de blessés.

Après la fuite de Ianoukovitch, les Ukrainiens ont découvert des documents attestant des exactions du pouvoir et des directeurs de crematoriums ont même avoué avoir été contraints de brûler la nuit les corps de personnes tuées et souvent mutilées.

Contrairement à ce qui a été dit, les Ukrainiens n’en veulent pas aux Russes, mais bien à l’ancien président dont l’avenir semble désormais scellé en Russie. Le forcing effectué par les Occidentaux auprès des révoltés ukrainiens – sous quelques formes que ce soit et on peut faire confiance aux « services » américains – a totalement brouillé les cartes et renforcé les convictions d’un Vladimir Poutine qui est loin d’être dupe.

La mainmise sur la Crimée, fortement russophile, correspond surtout au désir des Russes de protéger la base navale de Sébastopol, un enjeu stratégique pour Moscou. Manière aussi pour Poutine de rappeler que l’Ukraine appartient à sa zone d’influence et qu’il n’entend pas voir un quelconque état-major de l’OTAN s’y installer.

Sur le fond, et d’après nos informations, les Ukrainiens ne réclament pas une adhésion pure et simple à l’Europe, pas plus qu’ils ne veulent subir le joug de Vladimir Poutine dont les méthodes sont aussi pour le moins brutales. Les Ukrainiens, dans leur immense majorité, ne sont ni pro européens ni pro russes, ils veulent un pouvoir qui respecte le droit, ne pille pas le pays et qui conserve une indépendance retrouvée après l’effondrement de l’empire soviétique.

Là où les choses se compliquent, est que Vladimir Poutine entend bien retrouver son l’influence auprès des limes de l’ancien empire soviétique. Et le cas de l’Ukraine est bien particulier dans la mesure où Poutine a bien conscience qu’il ne peut se passer de ce pays en raison de ses atouts industriels et agricoles.

Les Ukrainiens ont montré qu’ils n’étaient pas décidés à laisser filer leur liberté et à devoir obéir à Moscou au doigt et à l’œil, à l’image de la Biélorussie ou du Kazakhstan. Vladimir Poutine va devoir agir avec doigté. C’est dans cet espace que l’Europe pourrait jouer un rôle autre que celui de voter d’inutiles sanctions. Il semblerait que contrairement à Laurent Fabius, ministre touristique, la chancelière allemande, Angela Merkel, ait saisi l’importance des enjeux.

 

NDLR :

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13:49 Publié dans Editoriaux, Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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