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lundi, 26 mai 2014

Une sidérante victoire

Sans-titre-2_scalewidth_460.jpgPatrick Parment

Dans la foulée des municipales, le Front national enregistre une deuxième victoire aux européennes en arrivant en tête de tous les partis avec 25% des suffrages. Une victoire annoncée, certes, mais plus franche que prévue puisque l’écart avec l’UMP est de 5 points. Le pati socialiste, avec 14,3% des voix, est à la hauteur de ce qu’il représente dans l’opinion.

Il était plaisant de voir la figure allongée de nos politiques sur les plateaux de télé qui manifestement digéraient mal ce nouveau camouflet. A peu de chose près, tous débitèrent le même discours : « C’est un drame pour l’Europe, mais l’Europe doit changer et se montrer plus proche des citoyens. » Vieille antienne. Ce qu’ils oublient de dire, c’est que leurs représentants à l’Europe, depuis des décennies, n’ont rien fait pour qu’elle bouge. Qu’ils ont fait preuve, à droite comme à gauche, d’une même soumission au système libéral et qu’ils se sont laissés passer la corde au cou par l’ami américain. Car, tous versent dans la combine du mondialisme au point de vouloir nous faire avaler un traité transatlantique qui mettrait fin à nos spécificités voire nos identités. Qui a dénoncé ce traité, à l’UMP comme au PS ? Personne. Ont-ils seulement fait campagne ? Même pas.

L’UMP est gangrenée par les affaires et les querelles de personnes. Le PS est tétanisé par un Hollande qui ne sait plus où il habite et où il doit aller… même en scooter.

Mais, il y a plus grave. Quand on écoute la parole de nos politiques, on s’aperçoit combien elle est en décalage avec celle de la société civile, plus mobile, plus réactive, moins enfermée dans les conformismes. A l’heure d’Internet, on nous ressort un De Gaulle de derrière les fagots et les socialistes s’essaient au mitterrandisme d’un président plus vichyssois que jamais. C’est d’autant plus ridicule que ni l’un, ni l’autre ne furent des théoriciens de quoi que ce soit. C’était avant tout des pragmatiques obsédés par le pouvoir.

Pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, on voit mal en quoi les élus du Front national seraient plus nuls que ces fonctionnaires issus de l’Ena qui servent de girouette à la politique française. Un mot les définit : archaïque. Ce sont des conservateurs au mauvais sens du terme qui ne veulent que rien ne bouge, par trop heureux d’occuper, et de verrouiller, la place où ils sont. Pourquoi bousculer tout ce bel équilibre.

Nos hommes politiques n’ont pas compris que l’électorat a beaucoup changé, même les retraités du « baby boom » supportent mal de voir le chômage gagner toutes les familles ; les entrepreneurs en ont marre de ces normes, règles et lois édictées par des zozos – quand il n’est pas énarque, il est instituteur radsoc -, qui ne connaissent rien au monde de l’entreprise ; l’ouvrier enfin qui tremble qu’on ferme son usine.

Alors l’électeur se dit qu’après tout, le Front national apportera du sang neuf dans ce marigot. Le problème se pose toutefois d’une Constitution faite pour un couple et qui voit soudain l’amant surgir du placard ! Le ménage à trois risque d’être difficile.

09:55 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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