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mercredi, 11 mars 2015

Valls ou comment tenter de torpiller ses adversaires en 10 leçons (assez grossières…)

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Gabrielle Cluzel Boulevard Voltaire cliquez ici

Stupeur et tremblement au gouvernement. Il suffit de voir les sondages, ça sent le sapin même quand le ministre des Finances n’est pas dans les parages. Tachycardie et mains moites à tous les étages. Manuel Valls, lui, est carrément en nage. Il faut peut-être desserrer sa cravate, l’allonger, appeler Anne Gravoin, qu’elle vienne lui tapoter la main ? C’est la crise d’anxiété caractérisée. Celle qu’on n’arrive plus à dissimuler.

On en parle à tout le monde : Manuel Valls « angoisse » face à la montée du FN. J’ai un doute : n’est-ce pas au gouvernement d’écouter les angoisses des Français… et non l’inverse ? On a connu bien d’autres pachas de navire en perdition, mais aucun n’est allé toquer aux portes des cabines pour confier ses sourdes inquiétudes, même pas celui du Costa Concordia.

On se raccroche à des réflexes infantiles qui rassurent : disserter sur Alain de Benoîst comme matrice idéologique du FN sent le topo entre étudiants acnéiques dans le local de l’UNEF en 1980. Pour se mettre à son niveau, le philosophe Michel Onfray, sur Twitter, vient de lui répondre par une blague Carambar traînant dans les cours de récré depuis à peu près la même époque : « On ne peut pas être Manuel et intellectuel. » Tout cela tire vraiment ce pays vers le haut.

On se passe un gant de toilette sur le visage et on retrouve la tête froide pour régler quelques dossiers courants. Comme saper l’UMP. Par le système – supervisé par le ministère de l’Intérieur – des « nuances » politiques, aussi scabreuses que celles du cinéma, désignant les candidats aux départementales. Laurent Wauquiez tempête, et on le comprend : si, dans un canton, il y a une alliance de l’UMP avec un autre parti de droite, le binôme sera plutôt étiqueté « divers droites ». Si au contraire, le PS s’unit à un autre parti de gauche, le tandem sera homologué « PS ». Bref, sur 2.054 cantons, on trouve 428 binômes UMP contre 997 PS, 1.173 estampillés « union de la droite » contre 587 « union de la gauche ». Pas mal. Le soir des élections, ce sera du meilleur effet visuel sur les camemberts à la télé.

Sauf qu’évidemment, on a oublié l’essentiel. Par le cordon sanitaire que l’on a soi-même tendu autour du FN, on lui a interdit, bêtement, toute alliance… Ne restent que des monômes, insubmersibles dans le marécage du « divers droites ».

Alors les nerfs lâchent. On tape rageusement, poings serrés, sans réfléchir : Manuel Valls, bon sang, n’a pas assez lu Marie Higgins Clark. La moindre des choses, quand on projette d’assassiner quelqu’un, est d’éviter de le menacer en public juste avant. Il se vante de vouloir « stigmatiser Marine Le Pen » et, d’un coup, Martin Schulz, à quelques jours des départementales, découvre 20 assistants parlementaires FN « fortement suspectés de ne jamais travailler sur le front européen » (Le Monde). Et le président du Parlement européen d’« avertir de son initiative » Christiane Taubira, et de lui « révéler des faits qui pourraient inciter le parquet national financier à se saisir du dossier », car « Les pratiques décrites pourraient être assimilées à du financement illicite de parti politique. »  

Je ne connais pas ces 20 assistants et n’ai donc pas la moindre idée de la façon dont ils meublent leur journée au bureau, s’ils s’occupent de l’Europe, du FN, ou de leurs courses sur auchan.fr quand leur frigo est vide. Mais je connais un gouvernement fortement suspecté de ne jamais travailler sur le front français, préférant se concentrer sur sa propre cuisine électorale. Et cela pourrait être assimilé aussi à du financement illicite de parti politique…

09:50 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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