vendredi, 29 mai 2015
LA RÉFORME DES COLLÈGES Ce que les réformateurs ne vous diront pas
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Malgré une législation qui compte parmi les plus sévères d’Europe, la France est un des pays où la consommation de cannabis atteint les niveaux les plus élevés parmi les jeunes. Le cannabis est, de loin, la drogue illicite la plus disponible et consommée en France. Une personne sur quatre, entre 11 et 75 ans, déclare en avoir déjà fait usage, ce qui représente 13,4 millions d’expérimentateurs (un quart environ de la population). La diffusion du cannabis touche tout particulièrement les jeunes générations (15-30 ans), deux fois plus nombreuses que leurs aînées à l’avoir expérimenté. Au-delà de l’initiation, les niveaux de consommation des jeunes Français dépassent nettement la moyenne européenne : à 15-16 ans, un élève sur quatre déclare avoir consommé du cannabis dans le dernier mois. Ainsi, paradoxalement, en dépit d’une législation parmi les plus sévères d’Europe et supposée être dissuasive, la France est un des pays où les jeunes sont de plus en plus des « drogués ».
Ce « paradoxe français » alimente des controverses récurrentes sur l’efficacité de l’interdit et le statut légal du cannabis. Certains plaident pour une dépénalisation de l’usage, voire de la détention de petites quantités destinées à l’usage personnel, ce qui permettrait, selon eux, de rendre la consommation moins transgressive et donc à la fois moins attractive et mieux contrôlable. Pour d’autres, la dépénalisation pourrait être perçue comme un relâchement, au risque d’aggraver les maux liés à l’usage du produit, qui sont aujourd’hui bien connus.
Les adolescents français, champions d’Europe des jeunes drogués
La France se singularise ainsi par l’amplitude de la diffusion du cannabis, qui concerne autant les filles que les garçons. Ces chiffres reflètent une relative facilité d’approvisionnement depuis une dizaine d’années : en 2011, 43 % des adolescents français de 15-16 ans estimaient que, s’ils le voulaient, il leur serait « facile » d’obtenir du cannabis, contre 29 % de leurs pairs européens. D'où la question qui fâche : que fait donc la Police ou la Gendarmerie nationale ? Et de fait, comment peut-on respecter une institution, les policiers et les gendarmes quand ils sont bafoués quotidiennement par la pratique des jeunes ?
En dépit de l’interdit légal, le cannabis est perçu partout comme aisément accessible en France, par les mineurs comme par les adultes. Près de 60 % des 15-64 ans jugent qu’il est facile de s’en procurer sans même parler de l'auto-culture. Ce sont des tonnes d'herbe qui sont « cultivées » aujourd'hui en France.
Ce que ne dit pas la réforme des collèges, c'est que plus d'un tiers des jeunes sont donc aujourd'hui « stones » en classe, tout simplement « évaporés ». Les données les plus récentes confirment que le cannabis connaît une diffusion massive dès le collège, plus concentrée dans le temps que celle de l’alcool ou du tabac, avec une accélération très marquée entre la 4e et la 3e (la part d’expérimentateurs passe de 11 % à 24 % à ce niveau scolaire), avant de se généraliser au lycée. Or, la réforme des collèges, réforme purement comptable qui casse en fait avec la bénédiction des syndicats le décret de 1950, réduit les heures d'enseignement mais ne soulève en aucun cas la question des surveillants des collèges, des postes d'encadrement, d'une politique de prévention santé.
C'est un fléau, c'est même peut-être le fléau le plus visible de la jeunesse française car si une proportion non négligeable de jeunes s’adonne aux paradis artificiels, ils le font pendant une période de la vie où la maturation cérébrale n’est pas terminée. Il est erroné de dire que ces consommations n'affectent pas leur scolarité, leur développement, voire, à plus long terme, leur santé et leurs capacités cognitives. La plupart de nos jeunes, il faut le dire, deviennent en fait de plus en plus bipolaires, difficilement « socialisables ». Aujourd’hui, l’âge moyen d’initiation au cannabis se situe autour de 15 ans, un peu plus d’un an après la première cigarette de tabac. Aucun éducateur n'en parle et toutes les autorités éducatives esquivent toute allusion fut-elle indirecte aux ravages du phénomène préférant bien évidemment l'endoctrinement du genre ou l'histoire victimaire. Après tout, « fumer » du haschisch n'est-il pas aussi oriental ? Or, à quoi bon des cours fussent-ils interdisciplinaires si de toutes façons, l'élève est « ailleurs ». Chez tous les jeunes français, l’expérimentation du cannabis est pourtant devenue, en deux décennies, un « modèle dominant ». Son usage régulier atteint aujourd’hui un niveau comparable à celui de l’alcool mais personne n'en parle !
12:20 Publié dans Michel Lhomme | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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