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mercredi, 03 février 2016

Effondrement des cours du pétrole : où sont passés les sous ?

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Dr Bernard Plouvier

Entre autres nouvelles, plus ou moins agréables, mais toujours fort attendues, le mois de janvier amène rituellement la publication des indices économiques de l’An vieux.

Nul n’est étonné d’apprendre, s’il l’ignorait encore que, pour la énième année consécutive, le chômage s’est accru. Mais nos brillants « chefs » ayant promis, juré d’en  « inverser la courbe », il suffit de leur faire confiance et… de patienter.

La conjonction de deux autres indices est déjà plus étonnante : la croissance économique française fut de 1,1% en 2015, alors que pour la première fois depuis des lustres l’inflation a été NULLE. Or nos beaux théoriciens, à la suite de l’ambigu Lord John Maynard Keynes, sont formels : c’est l’inflation qui stimule la croissance. Or, sous Giscard, nous avions peu ou prou 10 à 15% d’inflation annuelle et une croissance très basse à partir de 1974. À l’inverse, le IIIReich maudit, où – c’est un dogme estampillé d’origine universitaire, c’est dire s’il est solide comme l’acier de chez Krupp – les dirigeants étaient « des ignares en matière d’économie », le PIB avait augmenté de 50% de 1933 à 1938, avec seulement une inflation cumulée de 6% en 6 années (elle fut de 19% en 1933-34 aux USA et de 44% en 1936-37 en France, avec des valeurs négatives de croissance). Bref, l’histoire réelle – qui n’est pas forcément celle enseignée dans les écoles et les universités – nous apporte parfois de petites joies et rejetons l’hydre de l’inflation qui ne rapporte qu’aux vendeurs et aux spéculateurs.

Mais tout cela n’est que fariboles en comparaison du séisme économique et financier des seconds semestres de l’An 2014 et de 2015 – un cru décidément maudit : l’effondrement des cours du baril de pétrole et des produits dérivés de même origine. De janvier 2011 au joli mois de mai 2014, le prix moyen – une fois corrigées les minimes variations mensuelles – avoisinait les 110 dollars US ($, si l’on préfère). En six mois, le cours chute de 100 à 60 $ et reste à ce niveau, de janvier 2015 jusqu’au début juin. Au début de l’automne 2015, il est à 45 $ et se retrouve négocié entre 33 et 35 $ en janvier 2016. En clair, il a perdu 45% de sa valeur en un an (et 65% en 18 mois).

Or, les indices des prix français à la consommation pour l’année 2015 tombent en ce même mois de janvier 2016. Et l’on constate que les prix de l’énergie n’ont chuté que de 4,7% pour le pékin de base ; les prix des articles textiles ont également un peu chuté (par diminution des coûts du transport maritime entre l’Orient producteur et l’Occident consommateur et ce grâce à la chute du prix du gas-oil, ou gazole). À l’inverse (et alors que nos braves paysans hurlent sur tous les tons qu’ils vendent à trop bas prix leurs productions), les prix alimentaires ont augmenté de 0,4% pour le consommateur (c’est beaucoup plus d’ailleurs pour certains produits, mais l’indice est forcément chose globale) et que les services ont augmenté de 1,2%.

Alors une question se pose. Qui s’est goinfré ? Qui a profité de la baisse vertigineuse des cours du pétrole ; sûrement pas l’automobiliste dont le carburant n’a sûrement pas chuté des deux tiers, ni même de 50% ou de 40%. L’État, grande puissance taxatrice, n’a pas répercuté la baisse de la matière première. Qui donc s’est également servi ? Puisqu’à l’évidence, il existe une marge énorme entre une baisse de 65% du coût de la matière première énergétique N°1 de la planète et son prix au détail. C’est une excellente question, à laquelle nos honnêtes politiciens, démocrates comme ils s’en vantent tous, vont répondre incessamment.  

11:12 Publié dans Tribune de Bernard Plouvier | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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