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mercredi, 08 février 2017

La seule erreur de Trump : la dérégulation de Wall Street

f682426fee04086bb84efa58fc9b3d8e.jpgMarc Rousset

Trump fait ce qu’il dit ! Il l’avait annoncé pendant toute sa campagne électorale, mais Trump a tout faux en voulant déréguler Wall Street et les banques américaines !

Trump souhaite mettre en place un développement économique tiré par le secteur financier et le développement industriel à l’abri de barrières douanières. Mais déréguler est un jeu très risqué si l’on pense à l’énormité de l’endettement des Etats-Unis, au très fragile équilibre économique mondial, à la bulle financière à Wall Street provoquée par l’assouplissement monétaire quantitatif de la Fed et les très bas taux d’intérêt.

Obama le bien pensant, qui a eu tout faux, avait fait une chose juste : réglementer Wall Street et les banques au lendemain de la crise de 2008, en faisant voter par le Congrès la loi Dodd-Franck, afin d’éviter une nouvelle crise financière, économique, sociale, style 1929.

Trump prétend que cette loi complique la vie des entreprises, des banques et des consommateurs, ce qui ralentit la croissance. IL veut donc s’attaquer à la disposition « Volcker » qui interdit aux établissements bancaires de spéculer pour leur propre compte, tout comme de prendre des participations dans des fonds spéculatifs.

Trump a aussi dans le collimateur le « Bureau de Protection financière du consommateur » créé afin de réguler les prêts hypothécaires et les cartes de crédit qui avaient été à l’origine de la crise financière des «  subprimes » en 2008.

Trump veut aussi revenir sur l’application de la « règle fiduciaire » qui oblige les banques à agir dans l’intérêt de leurs clients et non pas de leurs spéculations ou de leurs commissions bancaires, avec des risques clairement indiqués.

Le but de la loi était aussi de mieux encadrer les produits dérivés, d’augmenter les capitaux propres des banques, de leur faire passer des tests de résistance, de mettre un terme à la menace des banques « trop grosses pour faire faillite ».

Trump se trouve donc en contradiction avec lui-même car il s’attaque au pilier de sa base électorale pour plaire à l’Etablissement de Wall Street. Et contrairement à ce qu’il prétend, les statistiques de la Fed prouvent que les prêts bancaires aux entreprises et aux particuliers ont été très élevés.

Le principal Conseiller de Trump est Gary Cohn, l’ex numéro deux de Goldman Sachs, qui vient de quitter la banque en vendant 300 000 actions au plus haut, avec 120 millions de dollars pour solde de tout compte ; on comprend alors mieux la réalité de la situation.

Le risque d’un krach bancaire, financier, économique, mondial est toujours très élevé. De nombreux parlementaires Républicains mettent en avant le fait que cette loi a permis d’assainir les banques et le système financier américain. IL faut espérer que le Congrès ne donnera pas son feu vert pour révoquer la loi Dodd-Franck.

 

13:28 Publié dans Tribunes de Marc Rousset | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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