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samedi, 18 mars 2017

Vers une reterritorialisation du monde !

f682426fee04086bb84efa58fc9b3d8e.jpgMarc Rousset

Pascal Lamy, dans son dernier ouvrage Où va le monde ? (Éditions Odile Jacob), coécrit avec Nicole Gnesotto, et dans l’entretien publié le 15 mars sur Écorama, explique qu’il est inquiet car ses vérités assenées pendant des années à l’OMC se traduisent aujourd’hui en d’affreux mensonges et de tristes réalités pour les Européens !

Il est vrai que la mondialisation a permis de sortir 700 millions de personnes de la pauvreté. Mais cette diminution de la pauvreté en Chine et dans les pays émergents ou du tiers monde s’est traduite, en fait, par une augmentation de la pauvreté des classes populaires et moyennes en Europe (où elle n’a servi qu’une oligarchie mondialiste et quelques rares secteurs privilégiés tels que le luxe), comme aux États-Unis. Donald Trump a tout juste et ne s’est pas trompé !

Lamy devrait savoir que, depuis l’élection de Hollande en mai 2012, le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A a bondi de plus de 600.000.

En additionnant les catégories A, B et C, le nombre de chômeurs en France a augmenté de plus d’un million de personnes sous Nicolas Sarkozy comme sous François Hollande !

Pascal Lamy ne veut pas, cependant, reconnaître son erreur ; il ne va pas jusqu’au bout du raisonnement en repassant, lui qui se définit benoîtement comme un « géoéconomiste » (optimiste), toujours à l’affût des prébendes du Système, le flambeau du pessimisme à sa collègue « géopoliticienne » plus réaliste Gnesotto. Il continue de s’étonner avec une fausse candeur du rejet de cette mondialisation qui inquiète les peuples et qu’il considère comme inéluctable, alors qu’elle n’est inéluctable en rien, comme l’a montré Maurice Allais ! Il suffit que les Européens se décident à résister ensemble à la concurrence déloyale des pays tiers suite aux bas salaires, aux charges sociales, fiscales très basses et aux contraintes environnementales souvent inexistantes. Les États-Unis ont la taille critique suffisante pour résister, pas les peuples européens pris individuellement.

Après avoir contribué à développer le monstre de l’OMC, le socialiste Lamy, qui ne manque pas de toupet et n’est pas à une contradiction près, cite Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres… »

Lamy a raison sur un seul point : celui de douter publiquement aujourd’hui ! Mieux vaut tard que jamais, même si c’est trop facile de commencer à reconnaître ses torts après avoir bien vécu à Genève en mentant pendant des années comme un arracheur de dents.

La vérité nous apparaît avec Jean-Michel Quatrepoint, un journaliste économiste, plus modeste mais bien plus perspicace, plus brillant ou moins hypocrite que Lamy lorsqu’il écrivait tout récemment : « On va vers une reterritorialisation du monde autour de quelques grands ensembles qui commerceront entre eux, mais qui auront aussi à cœur de privilégier leurs marchés intérieurs. Le mondial (technologique) ne disparaîtra pas, mais le local va se substituer au globe. »

Les patriotes français doivent cependant bien garder à l’esprit de ne pas appliquer un remède pire que le mal en voulant faire du bien à l’Hexagone ! La reterritorialisation doit être européenne, au minimum carolingienne, mais pas hexagonale, sous peine de voir la France au XXIe siècle, suite aux indispensables économies d’échelle, disparaître de la carte géopolitique et géoéconomique du monde !

09:33 Publié dans Tribunes de Marc Rousset | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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