mardi, 07 novembre 2017
Prix Goncourt et Renaudot : les nazis sont de retour
Le billet de Patrick Parment
Décidément le filon est inépuisable. Quand un gugusse, qui se proclame écrivain, est en mal d’inspiration, il est un sujet tout trouvé : le nazi ! A partir de là le choix est large qui va de l’Hitlerjungend à Auschwitz - dans la version wisenthalienne « ma famille revient de l’enfer ! » - en passant évidemment par l’incontournable « J’étais un SS heureux ».
Quand un jury de prix littéraire n’a plus rien de littéraire et ne couronne que l’air du temps, ça nous donne cet ersatz qu’on n’ose appeler littérature et qui n’est jamais qu’une magouille de marché entre éditeurs. Le Goncourt l’année dernière avait consacré une franco-marocaine pour son deuxième ouvrage, histoire de nous montrer que « nos immigrés savent lire et écrire ». Il faut bien dire qu’il y a une course chez les droits de lhommistes pour nous faire avaler que la France est un pays métissé alors qu’elle demeure – pour combien de temps encore ? – largement gauloise. On voit toujours mal ce que l’Arabe ou le subsaharien apportent de plus à la « culture française », si ce n’est, subséquemment, une masse d’emmerdements. Passons !
Donc, cette année encore, le Goncourt a consacré un ouvrage sur la montée du nazisme et le Renaudot au fabuleux destin de Josef Mengele, docteur de son état et banalement mort dans son plumard ! Dans les deux cas, il s’agit une fois de plus de montrer du doigt ce qui a été érigé comme étant la figure même du mal absolu au XXe et XXIe siècles, le nazi. Voici soixante-dix ans et plus que toute l’industrie du loisir fait ses choux gras de la figure du nazi, « tambouillé » à toutes les sauces (Hollywood notamment). Le nazi, par essence, est mauvais. Mais, le plus consternant dans cette affaire est qu’à travers le nazi, on désigne l’Allemand en général et l’Allemagne en particulier. En 2017, l’Allemagne est toujours une bête curieuse tout en étant, paradoxalement, le moteur économique d’une Europe introuvable.
En résumé, ce ne sont pas les auteurs qui ont gagné mais les éditeurs, Actes Sud – la maison d’édition du ministre de la Culture – et Grasset du groupe Gallimard. Comme d’habitude serait-on tenté de dire. Les deux écrivaillons vont pouvoir retourner à leurs chères études et dans les poubelles de la littérature où gisent nombre de leurs confrères couronnés, les Gilles Leroy, Asiq Rahimi, Alexis Jenni, Jérôme Ferrari, Mathias Enard, j’en passe et des meilleurs.
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