mercredi, 14 août 2019
Pas de vacances pour les Bien-Pensants !
Par Anne-Sophie Chazaud
Cette semaine a permis d’assister au spectacle drolatique des Belles Ames, lesquelles ne savent plus trop quoi faire pour occuper leur temps libre.
L’acteur Richard Gere tout d’abord, devenu comique malgré lui, est venu faire le show en Méditerranée avec des migrants dont il demande au petit peuple européen d’assurer l’accueil, se gardant naturellement bien de les emmener sous son bras généreux dans sa villa cossue. Il faut dire, le monde hollywoodien semble être en proie à quelque redoutable bacille toxique, en pleine décompensation anti-Trump, ne sachant plus trop quoi produire comme preuve de sa bien-pensance malsaine contre laquelle des décennies de psychanalyse caricaturale et onéreuse ou de méditation guidée auront été manifestement inefficaces. Ainsi, Rosanna Arquette, la malheureuse possédée, s’est déclarée dans la même semaine «honteuse et dégoûtée d’être née blanche et privilégiée» (même si cela présente toutefois l’avantage de pouvoir recourir abondamment à la chirurgie esthétique laquelle n’est, comme chacun sait, pas accessible au tout venant). Bref, ces pauvres gens vont mal et il semble urgent de s’en prémunir par quelque prophylaxie de circonstance, bien que le rire demeure la première des médecines.
Richard Gere, Rosanna Arquette et le Pape
Le Pape, ensuite, semble désormais clairement faire partie des croix et des épreuves que les Chrétiens doivent porter pour gagner leur chemin au Paradis. Coutumier des déclarations-bouillies, François a cette fois-ci décidé de s’essayer à la philosophie politique (demain ce sera peut-être le macramé, qui sait ?), fustigeant tout à trac le méchant «souverainisme». Jusqu’à présent, on avait le célèbre mantra «le nationalisme c’est la guerre». Désormais, c’est carrément le souverainisme issu lui-même du méchant "populisme" qui nous conduit tout droit à Hitler en personne.
Forcément, que les peuples soient souverains, c’est dangereux. Celui que le destin vengeur nous a imposé comme Pape concède tout de même qu’il est normal que les peuples détiennent leur souveraineté (Comment, du coup ? Par l’opération du Saint-Esprit ? Nul ne saura, c’est un épais mystère jésuitique…), mais à la condition au fond de ne pas l’exercer et d’être privé des moyens pour cela. Il est du reste bien connu qu’avant l’avènement funeste du rouleau compresseur institutionnel de l’Union européenne, les peuples européens vivaient repliés sur eux-mêmes à la manière des bigorneaux, n’avaient jamais de contacts entre eux… La culture européenne d’ailleurs n’existait pas, les artistes, les intellectuels, les artisans n’échangeaient pas, le commerce non plus et chacun vivait d’ailleurs tapi dans une grotte, comme Paco Rabanne à l’approche de l’an 2000.
Il est toujours bon de rire mais…
Notons enfin que ce biais de la question migratoire semble être le dernier moyen qu’ait trouvé le Pape pour se mêler des affaires séculières… Ce qui constitue une très sérieuse entorse à la laïcité, ce dont personne ne semble se soucier pour une fois !
Ce n’est pourtant pas, semble-t-il, aux prélats de s’occuper des affaires politiques, ou alors, tant qu’à faire, on aimerait l’entendre un peu plus au secours de ceux qui, en Europe, souhaitent justement protéger la civilisation issue du judéo-christianisme… grâce à laquelle il a son travail. Tout comme on aimerait voir François un peu plus concerné par le sort des Chrétiens d’Orient massacrés ou persécutés.
Il est toujours bon de rire. Mais que ce soit le Pape (qui n’a donc nul besoin de l’avion et de l’ivresse des cimes pour dire des fadaises), ou les bouffons en provenance d’Hollywood, si les Belles Âmes pouvaient se contenter de faire leur show dans le cercle familial le temps du mois d’août, cela nous ferait des vacances !
Source : La lettre de Causeur 13/08/2019
10:05 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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