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mercredi, 15 janvier 2020

Rendez-nous la France

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Le billet de Patrick Parment

 La France, comparée à d’autres pays, pourrait faire figure de pays de cocagne dans la mesure où les travailleurs, si chers au cœur du regretté (enfin pas vraiment !) Georges Marchais, y sont plutôt bien traités. Situation que nous envient d’ailleurs nombre de pays européens. Raison pour laquelle aussi de nombreux migrants cherchent à s’y installer. Et ce, avouons-le, malgré une administration qu’on ne peut que comparer à celle de l’ex-Union soviétique. L’Etat-nation que les Français ont bâti est un Etat centralisateur qui entend tout régenter de la vie de ses concitoyens. Cet apparent bien-être a un coût : une fiscalité lourde et qu’entretient jalousement un ministère des finances quel que soit le bord auquel il obéit. Revers de la médaille, et non des moindres, un Etat  figé dans ses pesanteurs et qui n’a pas su procéder à la modernisation de ses modes de fonctionnement et régénérer  ses outils industriels. Et ce au point qu’une classe politique, détachée des réalités et embringuée dans la spirale infernale d’un libéralisme fou a continué d’appliquer les bonnes vieilles recettes qui font que c’est toujours le peuple qui règle les additions et non ceux qui en sont responsables. Les riches s’en foutent, les pauvres le restent, et la classe moyenne trinque.

C’est ainsi qu’on en est arrivé à la situation qui est la nôtre aujourd’hui : une société bloquée. Des Gilets jaunes aux grévistes d’hier et d’aujourd’hui, ce gouvernement a mis le feu aux poudres. Par incompréhension du réel.

Après avoir dézingué une classe politique moribonde et en laquelle les Français n’apportaient plus aucun crédit, Emmanuel Macron n’a pas pu échapper au sérail dont il est issu : l’Ena. Pas plus qu’il n’a pu prendre son autonomie face à une Europe à la botte de Washington via l’omniprésence de l’Allemagne dans toutes les décisions européennes. Le paradoxe est que l’on se retrouve aux basques d’un très surréaliste Donald Trump qui pratique un nationalisme aussi pur que la prose de Monsieur Jourdain. En quittant l’Europe, les Anglais vont en faire la douloureuse expérience même s’ils partagent avec les Américains la même folie boursière.

Pour en revenir à nos moutons, nous dirons que Monsieur Macron n’avait pas le bagage idéologique nécessaire pour s’affranchir de certaines tutelles et inaugurer une réforme méthodique de ce pays. Et en premier lieu de rendre la France aux Français. Car tout le problème est là. Les Français ont trop le sentiment – et c’est la triste réalité – d’être dépossédés de leur pays, de ses traditions, de ses mœurs jetées à l’encan par une classe politique transfusée à l’air du temps où ne s’ébrouent qu’homos, féministes, transgenre et autres déviants de toute nature. Papa, maman, la bonne et moi ne fait pas marrer Macron et ses thuriféraires.

Tout se détraque, la justice, l’Education nationale, les flics, les juges shootés aux droits de l’homme, etc. Et surtout une absence de justice fiscale puisque la première mesure prise par Macron le cul à peine posé à l’Elysée a été de faire des cadeaux fiscaux aux riches au mépris du peuple et de ses pauvres.

A cela s’ajoute l’aveuglement de toute la classe politique, y compris des macronistes, des dégâts collatéraux causés par l’immigration. Dégâts qui ont abouti à une désagrégation de tout le tissu social et du laxisme à l’égard de l’islam. Tous ces facteurs confondu nous amènent à la situation que nous connaissons aujourd’hui où des pans entiers de la société sont entrés en dissidence. Car, bien au-delà des revendications catégorielles, c’est bien d’un mal être qu’il s’agit et dont les Gilets jaunes ont été la première et forte expression. Aujourd’hui, c’est l’hôpital, ce sont les avocats, les flics, les cheminots, victimes des chambardements successifs de la SNCF sous les régimes de droite comme de gauche, qui sont dans la rue. Autre dégât collatéral, la perte d’emploi par la désindustrialisation opérée par de hauts fonctionnaires irresponsables – ils ne paient jamais l’addition – qui ont détruit et vendu nos fleurons industriels. C’est Juppé bradant Thomson pour Un euro. Il serait temps que Macron comprenne que rien ne se fera de durable dans ce pays sans l’assentiment du peuple et surtout sans lui rendre sa fierté. A lui de trouver le mode d’emploi.

10:05 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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