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vendredi, 23 décembre 2022

Dis-moi ce que tu manges

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Jarente de Senac

Dans notre pays, trois modes culinaires ne se rencontrent quasiment jamais : la cuisine familiale qu’on appelle communément celle de nos grands-mères, la cuisine de super marché et celle dite gastronomique. Il y a un paradoxe dans ce pays de la bonne cuisine, les médias et notamment télévisuels s’acharnent à nous vanter les charmes d’une cuisine haut de gamme, celle-là même des grands chefs et qui ne concerne en fait qu’une infirme partie de la population (0,2%, à tout casser). Certes, cette cuisine-là est particulièrement efficace en termes de marketing, mais elle n’est le reflet d’aucune réalité. En effet, elle est inabordable pour la classe moyenne, c’est-à-dire l’ensemble des Français. On est certes descendu d’un cran avec ce que l’on dénomme la cuisine bistronomique qui, même si elle est plus abordable, n’en reste pas moins onéreuse.

Fort de leur renommée, tous les grands chefs se sont mis à éditer leur livre de cuisine. Je ne sais si vous vous y êtes frottés, mais revenons sur terre, leurs recettes sont proprement hors de portée du cuisinier moyen. Car cette cuisine demande un tour de main que l’on n’acquiert qu’en établissement spécialisé, soit dans la cuisine de nos chefs. Il ne s’agit pas ici de dénigrer la science et l’imagination de nos chefs, car nous sommes nombreux à avoir casser notre tirelire pour nous offrir un repas chez eux. Mais la vraie cuisine n’est pas là.

Passons rapidement sur ce que j’appelle la cuisine de supermarché. A l’heure où l’homme et la femme travaillent, le temps consacré à préparer un repas est rabougri, alors on s’en remet à tous ces plats cuisinés que nous offre la cuisine industrielle. Tout n’est pas mauvais, heureusement, mais parler cuisine est un bien grand mot. On réchauffe, on passe au four ou au micro onde. Et on passe à autre chose.

La vraie cuisine, c’est bien évidemment elle que nous pratiquons quand on relève ses manches et que l’on mijote un plat qui figure en général dans l’héritage familial. C’est cette cuisine qui se transmet de mère en fille ou fils et que l’on reproduit à l’envie, que l’on améliore ou détériore mais qui demeure le socle de nos connaissances culinaires. Et il y a des cordons bleus dans toutes les familles. Combien de fois n’a-t-on pas entendu dire d’une mère ou grand-mère qu’elle était un cordon bleu. Des femmes d’écrivains se sont même illustrées. Je pense ici à la femme de Kléber Haedens ou à celle d’Alphonse Daudet. Il y en a d’autres. N’oublions pas non plus le livre de recettes d’Alexandre Dumas. Et si d’aventure vous vous plongez dans le livre d’Escoffier, vous allez souffrir. N’oublions pas non plus que cette cuisine dont nous nous glorifions est issue de l’imagination de mères d’une France pauvre et qui devaient faire preuve d’imagination. Les exemples sont légions. Et s’il y a diversité, c’est bien parce qu’il y a dans notre pays une grande diversité de terroirs et donc des produits. On ne mange pas de la même manière à Marseille qu’à Lille ou Strasbourg. D’où la diversité de nos recettes. Et il n’y a pas plus grand plaisir que de se retrousser les manches et de se mettre aux fourneaux avec les bonnes vieilles recettes de nos grands-mères dans ces ouvrages que l’on trouve facilement dans une bonne librairie. Ici, pas de chichis, vous lisez et vous appliquez. Ça sentira peut-être un peu le brûlé la première fois, mais pas la seconde. Pour Noël on vous suggère, un bon poulet, une bonne purée et une tarte aux pommes. Succès garanti pour vos papilles et surtout votre portefeuille.

14:08 Publié dans Jarente de Senac | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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