Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 20 février 2024

Thierry Pochez, présent !

424866675_10161091499653399_6389608503286627343_n.jpg

La semaine dernière, nous vous faisions part avec tristesse du décès de notre camarade Thierry Pochez cliquez ici. Hier, nous avons reçu ce bel article de Michel Vial, auteur de plusieurs ouvrages publiés par Synthèse nationale cliquez ici, et qui était un Ami de Thierry. Ils sont en effet allés se battre, l'un et l'autre (comme Gilles, comme Emmanuel, Jean-Marc, Yves, Stéphane - qui ne revint jamais - et quelques autres...) au Liban en 1975 (1). Cela crée des liens indéfectibles.

C'est donc bien volontiers que nous publions ce témoignage.

S N 

Michel Vial

Notre camarade et ami Thierry Pochez est décédé le 14 février 2024, victime d’un cancer généralisé. Il avait 68 ans. Son agonie à l’hôpital du Mans aura duré près de deux mois.

Dernier d’une fratrie de huit enfants, Thierry était le fils d’un officier de la Coloniale. Son père avait fait la connaissance de celle qui allait devenir sa femme à Shangaï, alors qu’il était en garnison dans la concession française. De nationalité japonaise, elle était en réalité coréenne, la Corée étant à cette époque une colonie de l’empire japonais. De cette union vont d’abord naître six filles, puis en 1953 un premier garçon prénommé Philippe. Thierry naît en janvier 1956.

En 1971, à quinze ans, ayant baigné dans un milieu familial viscéralement hostile au marxisme et favorable à l’OAS, il est acquis aux idées nationalistes et rejoint Ordre Nouveau où il se distingue comme un militant hors pair. Courageux, combatif, toujours volontaire pour coller des affiches, vendre le journal et, bien sûr, faire le coup de poing contre les gauchistes, il s’affirme comme une figure de ce mouvement. Il restera indéfectiblement fidèle à la direction d’ON et à la ligne définie par Alain Robert et le Bureau politique, y compris lors de la rupture avec le Front national. Après la dissolution de juin 1973, il continue le combat au sein des comités Faire Front.

En 1974, la Patrie vient lui rappeler qu’il doit lui consacrer une année de sa vie. Il est alors incorporé au 2e RIMa du Mans où il obtient son galon de caporal-chef. Malgré ses antécédents familiaux et un goût certain pour les armes, il n’est vraiment pas séduit par l’armée et refuse d’aller au-delà des obligations légales du service national. Quand il retourne à la vie civile, il prend ses distances avec le militantisme, ayant un peu de mal à se reconnaître dans le PFN nouvellement créé. Homme d’action, il cherche autre chose que ce que lui propose ce parti au profil respectable.

L’action, c’est au Levant qu’il va la trouver. En avril 1975, le Liban entre dans une guerre qui va durer quinze ans. Les Chrétiens sont menacés d’anéantissement et se défendent avec un courage et une détermination qui font l’admiration de beaucoup de nos camarades. Certains ne se contentent pas de simples paroles de soutien, ils choisissent de se joindre à ces jeunes gens qui luttent pour leur survie et pour l’Occident, ils traversent la Méditerranée pour combattre à leurs côtés. Notre camarade Stéphane Zanettacci, militant du GAJ, y trouvera la mort.

Au printemps 1976, Thierry part lui aussi pour Beyrouth avec son frère Philippe et un groupe d’amis parmi lesquels Pierre Bugny (alias Versini). Intégré dans les rangs des Phalangistes (les Kataeb), il prend part aux combats qui se déroulent au centre-ville contre les Palestiniens et ceux qu’on désigne alors comme des « islamo-progressistes ». Il revient en France au début de l’été avant de repartir en août pour un second séjour entraînant avec lui un groupe d’une dizaine de camarades parmi lesquels se trouve Gilles Soulas, décédé récemment. A cette époque, le front ne bouge guère, c’est une guerre de position, mais l’intensité du feu n’en est pas moins très forte. Thierry est gravement blessé aux mains dès les premiers jours. Pris en charge par les médecins libanais, il est opéré et passe plusieurs semaines à l’hôpital. Il rentre en France avec son frère fin octobre 1976. Contrairement à certains des anciens du Liban, il ne suivra pas Bob Denard dans ses aventures bien qu’il ait été sollicité par ses recruteurs. Il choisit de fonder une famille et de s’engager dans une vie professionnelle qui va l’amener en Afrique, en Tunisie, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, puis au Burkina Faso.

Sa fin prématurée laisse un grand vide dans le cœur de ceux qui l’ont côtoyé et qui ont partagé ses engagements, que ce soit dans les combats de rue contre les gauchistes des années soixante-dix ou dans ceux, nettement plus meurtriers, des rues de Beyrouth. Fidèle à lui-même, il nous a quittés sans se plaindre, parfaitement serein et conscient d’avoir eu une vie bien remplie et d’avoir accompli ce qui devait l’être. Il a rejoint Philippe, son frère décédé il y a un an, et tous nos camarades partis trop tôt, Michel Mathieu, Pierre Bugny, Robert Allo, Serge Leleu, Yves Van Ghele, Gilles Soulas et tous ceux que nous ne pouvons citer ici. Adieu Thierry, nous ne t’oublierons jamais.

(1) Lire sur cette période le livre d'Emmanuel Albach, Beyrouth 1975, des Français aux côtés des phalangistes, Synthèse nationale, 2015 cliquez là

10:41 Publié dans Nous avions un camarade... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.