Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 14 mai 2024

La France qui dégringole

Sans titre.png

Vincent Trémolet de Villers

Choose France, deux mots anglais pour camoufler, dans le décor somptueux d’un pays qui fut grand, un triste rétrécissement. Débat Attal-Bardella et peut-être Macron-Le Pen pour faire oublier, dans la fièvre des slogans, la passion du jeu médiati- que, le vide des caricatures, une situation économique et sociale proche de l’auto- destruction. En 2003, Nicolas Baverez publiait La France qui tombe, constat accablant sur notre dette, nos déficits, notre bureaucratie. Aujourd’hui, Jérôme Fourquet, dans une note pour Le Figaro qui fera date, décrit la France qui a dégringolé. Il y a vingt et un an, le poids de la dette publique, ramené au PIB, atteignait 63 %, aujourd’hui nous en sommes à près de 110 %. La vérité que décrit le politologue est implacable : ceux qui se sont succédé au pouvoir ont choisi de ne pas remettre en cause un modèle politique qui a sacrifié la production à la consommation. Dans cette grande fresque des quarante dernières années défilent les usines qui ferment, les entrepôts de logistique qui ouvrent. Les champions français qui passent sous pavillon étranger : Pechiney, Arcelor, Alcatel-Lucent, Lafarge, Norbert Dentressangle, Club Med, Latécoère... La grande distribution, qui redessine nos paysages, modifie nos comportements et tente de recouvrir tous les aspects de nos existences : «Il n’y avait pas d’espace funéraire Leclerc, mais ça semblait être le seul service manquant », écrit Houellebecq dans Sérotonine. Ce « stato-consumérisme » repose sur les aides publiques qui pénètrent nos existences jusque dans l’achat de notre vélo, la réparation de notre électroménager et même la reprise de nos vêtements troués ! Il s’appuie sur une fonction publique de plus importante subventions et une population immigrée « pièce essentielle du puzzle pour fournir des consommateurs nouveaux » (Pierre Vermeren), le tout sous l’emprise d’une administration droguée aux normes et aux réglementations. Mais, quand les caisses sont vides, que le travail s’insère entre les vacances, les week-ends et les RTT, que les règles sociales et environnementales découragent les énergies créatrices, le modèle s’épuise. Nous y sommes. Emmanuel Macron sait tout cela mais peut-il encore rattraper le temps perdu ?

Source : Le Figaro 13/5/2024

Enquête de l’Ifop sur l’Etat-guichet, un modèle à bout de souffle. Lire ICI

09:57 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Les commentaires sont fermés.