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vendredi, 21 juin 2024

Précipitez-vous pour voir le dernier film de Rithy Panh « Rendez-vous avec Pol Pot » :

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Michel Festivi

Les charniers communistes, c’est-à-dire les famines en Russie bolchévique entre 1920/1922 qui firent entre 3 et 5 millions de morts ; celles d’Ukraine soviétique en 1932/1933 : l’Holodomor, 5 millions de morts, vieillards, femmes enfants, bébés, une autre Shoa avant l’heure, avec des scènes de cannibalisme avérées ; le « grand bond en avant » maoïste, 20 à 30 millions de victimes ; les dizaines de millions de morts de la « révolution culturelle » chinoise des années 1966/1976, tous ces drames auraient dû nous immuniser définitivement des folies meurtrières de l’idéologie communiste, sans compter les millions de vénézuéliens qui affamés, quittent leur pays au grand dam de notre Mélenchon.

Et bien non ! Lorsque les « hommes en noirs » se sont abattus sur le Cambodge en avril 1975, pour le transformer génocidairement parlant, en Kampuchéa dit « démocratique », assassinant près de 2 millions de personnes, l’ensemble des intellectuels de gauche ont applaudi à cette éradication humaine au nom « des lendemains qui chantent ». Il suffit pour les plus anciens d’entre nous, de se remémorer les titres louangeurs et les articles dithyrambiques du Monde, Libération, La Croix, ainsi que les reportages élogieux des radios et télévisions françaises : « Le drapeau de la résistance flotte sur Phnom Penh...Phnom Penh libéré dans lo liesse – Les rizières verdoyantes et les ateliers en tous genres en pleine activité...les rires et les chants des paysans bien nourris ne sont pas forcés... »

C’est pourquoi, si vous en avez la possibilité, il faut vous précipitez pour voir ce film de Rithy Panh. Né à Phnom Penh en 1964, interné dans un camp à 11 ans, il a pu quitter cet enfer rouge pour trouver refuge à Paris à l’âge de 16 ans. Après une période de totale occultation bien compréhensible, il entre à l’Idhec, et depuis, il multiplie les films pour faire revivre la mémoire tragique du génocide cambodgien. Ce long métrage, qui a été présenté officiellement à Cannes cette année, mais on n’en a bien sûr très peu parlé, suit l’arrivée au Kampuchéa « démocratique », en 1978, de trois journalistes français, acquis à la cause de cette révolution sanglante. Une femme, deux hommes, dont un reporter-photographe. Deux d’entre eux ont connu à Paris, en Sorbonne, des années auparavant, Pol Pot et certains de ses sbires criminels.

Petit à petit, l’horreur va leur apparaître dans toute son abjection. Au photographe d’abord, puis à la femme journaliste ensuite, et enfin après bien des circonvolutions, au journaliste maoïste, ami à Paris de Pol Pot, dénommé dans le film Alain Cariou, sans doute un tacle direct à Alain Badiou, philosophe et enseignant français, qui prit fait et cause pour le régime sanguinaire de Pol Pot, sans que cela n’émeuve beaucoup la caste politico-médiatique. Dans cette oeuvre, qui mêle des images d’archives, des maquettes et des figurines comme symboles de la tyrannie, ainsi que des métaphores allégoriques sur l’aveuglement des intellectuels face aux crimes de masse, Rithy Panh, tente d’exorciser le drame absolu qu’il a vécu à 10 ans, lorsque son pays disparaîtra dans la fureur et le sang.

L’histoire mise en scène et filmée par Rithy Panh, de ces trois journalistes français, qui veulent interviewer « le frère numéro 1 », c’est-à-dire Pol Pot, lui a été inspirée, par un livre d’Elizabeth Becker, traduit en français, Les larmes du Cambodge, et publié en 1986. Cette journaliste du très à gauche Washington Post, s’était rendue au pays Khmer, avec deux de ses confrères, qui seront les premiers occidentaux à pouvoir se rendre dans cet état-prison. La fin du film est impressionnante, et l’entretien avec le « frère numéro 1 », stupéfiante et bien à l’image des mensonges permanents de l’idéologie communiste et de l’aveuglement qu’elle induit.

Car comme l’avait proclamé notre Jean Paul Sartre national, ce résistant de la 25e heure qui n’avait pas sourcillé pour s’asseoir dans le fauteuil d’un professeur de philosophie évincé car d’origine juive en 1940, « Un régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le menacent et je ne vois pas d’autres moyens que la mort, on peut toujours sortir de prison. (Magazine Actuel n°28 de février 1973), les Khmers rouges l’exauceront. Simone de Beauvoir l’avait aussi soulignée en 1957, dans La longue marche, son plaidoyer pour le régime maoïste « quand il s’agit non plus de détruire l’ordre ancien, mais de construire un monde neuf...ces sectes (en parlant des taoïstes), doivent être liquidées ». 

Chez nous, en France, le Polpotisme vient de loin, de la Terreur, des guerres de Vendée, et la bête immonde est toujours bien vivante, si l’on en croit certaines déclarations mélanchonistes de nos insoumis islamogauchistes, ainsi que des communistes et de tous ceux qui soutiennent les crimes terroristes.   

12:25 Publié dans Michel Festivi, Sortir en ville... ou à la campagne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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