vendredi, 28 juin 2024
Dans le camp d’en face, c’est… panique totale à bord !
Bernard Germain
À trois jours du premier tour des législatives, les déclarations fusent dans tous les sens. Et certaines valent vraiment leur pesant de cacahuètes.
Par exemple celle de François Hollande, le revenant, qui pense sans doute que les Français ont oublié l’œuvre qu’il a réalisée à l’Élysée, en commençant par déclarer « mon ennemi c’est la finance » pour en réalité mener une politique totalement inverse et finir son parcours en étant tellement détesté qu’il n’a même pas pu se représenter pour un second mandat.
Qu’importe, ce monsieur, qui visiblement rêve éveillé, se croit autorisé à se poser en alternative à l’encombrant Mélenchon pour le poste de Premier ministre. À mon avis, l’affaire risque de ne pas être simple pour Hollande.
Il ne faut pas oublier que Mélenchon voue à François Hollande une haine qui ne s’éteindra jamais, depuis que Hollande avait fait une promesse à Mélenchon au congrès du PS à Brest en 1997 et qu’il n’a pas tenue. La promesse était que le courant de Mélenchon devait avoir 15 % des suffrages lors du vote au poste de Premier secrétaire du PS. Mais il n’a eu que 10,21 %. On notera à cette occasion que les résultats sont convenus d’avance entre les courants, donc avant le vote, chez les socialistes. Belle confirmation d’un attachement sans faille à la démocratie chez ces grands donneurs de leçons démocratiques.
Donc Hollande prétend que le reste de la gauche (PS, Verts, PCF) va pouvoir se passer de Mélenchon et l’écarter si au sortir des élections le Nouveau Front Populaire avait la majorité absolue.
Hollande ayant bien sûr en tête qu’un homme de son calibre serait tout désigné pour occuper le fameux poste de Premier ministre. Mais Hollande prend ses désirs pour des réalités.
Avec la NUPES, devenue Nouveau Front Populaire, celui qui a le fouet, c’est Mélenchon. Et ce sont les autres (PCF, PS et verts) qui courent et filent doux.
Qu’Hollande le veuille ou pas, si la LFI tourne le pouce vers le bas, c’est la fin pour eux. En effet, tous les résultats électoraux récents le démontrent si chaque parti de gauche va seul aux élections, ils n’ont aucune chance, sauf LFI d’avoir des élus.
C’est d’ailleurs pourquoi, alors que ces partis détestent cordialement LFI, et qu’ils se jettent à la figure des noms d’oiseaux, dès le lundi 11 juin au soir, en moins d’une heure de « négociations » ils ont trouvé un accord et créé le Nouveau Front Populaire. Même avec Glucksmann qui pourtant avait essuyé de nombreuses réflexions antisémites venant de LFI et même une quasi agression physique à Saint-Étienne le 1er mai. Il était présenté comme une nouvelle voie possible sans LFI du fait de son résultat à l’élection européenne (13,80%). Pour finir, il a sagement rejoint le troupeau et accepté d’être conduit par le berger LFI.
Mais Hollande semble indiquer que ces gens pourraient à l’avenir s’unir sans LFI pour les prochaines élections. Effectivement c’est une possibilité mais je n’y crois pas un instant. Parce que faire cela serait prendre un aller simple sans retour possible. Et si un parti s’amusait à faire cela, s’il se loupe, ce serait la fin pour lui. Or, les chefs de ces partis de gauche autres que LFI ont largement montré ces derniers temps qu’ils n’ont aucun courage politique, aucune conviction et que seule compte leur gamelle. Donc ils se sentent bien plus à l’abri dans le Nouveau Front Populaire qu’en se lançant dans une aventure qui serait très probablement sans lendemain.
Au plan des arguments pour détourner les Français d’un vote RN, c’est un festival de déclarations plus stupides les unes que les autres. On pourrait en noircir des pages.
Mais il y en a une qui m’amuse beaucoup. Elle concerne la « préférence nationale » qui serait une mesure « fasciste », parce que discriminatoire et surtout parce qu’elle a été vantée et réclamée par Jean-Marie Le Pen, le grand Satan.
Les gens de gauche sont, du moins tant d’entre eux, connus pour leur ignorance absolument sidérante. Avec cet argument de la « préférence nationale » ils en font une nouvelle démonstration. En effet, la gauche fut pour la préférence nationale depuis sa création et pendant des dizaines d’années. Il n’est qu’à reprendre les publications des syndicats et des partis de gauche pour constater qu’ils étaient contre l’immigration qui « volait le travail des Français ». Le dernier qui a défendu ces positions fut Georges Marchais durant la campagne présidentielle de 1980–1981 au cours de laquelle il demanda « l’arrêt immédiat de toute immigration légale et illégale » notamment parce que lorsqu’il y a du chômage qui frappe les travailleurs Français, il est inacceptable d’aller chercher des travailleurs à l’étranger. Travailleurs immigrés qui de plus acceptent des salaires inférieurs à ceux des Français ce qui tire tous les salaires vers le bas.
Ceux à gauche qui ont quelques connaissances reconnaîtront sans doute ces faits, mais rétorqueront peut-être que tout cela c’est le passé et qu’aujourd’hui c’est « fasciste » de souhaiter cela.
Ah oui… vraiment ?
Dans les professions qui se font un devoir d’être d’inlassables pétitionnaires « contre le RN », « contre le fascisme qui nous guette », « contre les heures les plus sombres de notre histoire »,… etc, il en est une qui bat tous les records : la profession des artistes.
Et au sujet de ce groupe, je veux bien qu’on m’explique pourquoi une telle profession accepte de bénéficier pour elle de la « préférence nationale » c’est à dire d’une mesure « fasciste » tout en professant que cette conception une chose vraiment abjecte.
Car quoi, « l’exception culturelle française » n’est-ce pas une mesure de préférence nationale ?
Depuis 1959 un ministère dédié à la culture existe ainsi qu’une véritable politique culturelle française. Cela s’est traduit par des financements publics élevés, mais aussi à travers des textes de Lois qui imposent des quotas de diffusion des créations françaises et de substantiels financements pour celles-ci.
Cette exception culturelle française repose sur une idée centrale : aux yeux de l’État français, la création culturelle ne constituant pas un bien marchand comme les autres, son commerce doit être protégé par des règles particulières. Et c’est bien le cas. Notamment vis à vis de tout ce qui nous vient des États-Unis qu’il s’agisse de séries télévisées, de films ou d’œuvres musicales.
Sans oublier un système français très protecteur pour les artistes qui sont momentanément privés de travail. Voilà un exemple qui contredit sans équivoque la pitoyable argumentation des pétitionnaires enragés contre le RN.
Mais revenons à nos moutons. Parmi les déclarations qui ont fait le buzz ces derniers jours, il y en a une - outre celle de Hollande - qui mérite le détour : celle de Clément Beaune, un énarque, qui était ministre des Transports de Macron dans le gouvernement Borne, du 4 juillet 2022 au 11 janvier 2024.
Les gens comme lui sont vraiment totalement hors sol et vivent dans leur monde sur un petit nuage, totalement coupé de la réalité de la vie des Français.
Ce monsieur a ainsi déclaré : « Je pense qu’il faut faire comme nos voisins européens, les Allemands, notamment. Je suis social-démocrate et je veux un projet social-démocrate. Mais ça ne suffira pas. Il faudra une coalition qui ira des socialistes aux écologistes tout en passant par les centristes jusqu’aux républicains modérés. Il n’y aura pas d’autre choix ! ».
D’abord on découvre qu’il est « social-démocrate ». Visiblement nous ne devons pas avoir la même définition de ce terme. Et rien dans son action passée ni dans ses déclarations ne permet de le voir comme une personne « de gauche ». Passons…
De plus, on constate une fois de plus -il est loin d’être le seul- que ses modèles sont à l’étranger. Toujours. Et comme tant d’autres, pour lui, là, c’est l’Allemagne le modèle. Sans qu’il nous explique pourquoi. Passons aussi…
Cela devient surréaliste lorsqu’il dit : « Il faudra une coalition qui ira des socialistes aux écologistes tout en passant par les centristes jusqu’aux républicains modérés. »
Sans blague… !
Une coalition qui réunirait Sandrine Rousseau, Olivier Faure, Charles de Courson et Laurent Wauquiez… je ne sais pas si Clément Beaune avait forcé sur l’apéritif avant de faire cette déclaration mais ça y ressemble beaucoup.
Comment cet homme qui est supposé faire partie des « élites » peut-il imaginer une cohabitation harmonieuse entre Sandrine Rousseau et Laurent Wauquiez ?
À la première discussion ils en viendraient probablement aux mains, ou au minimum ne s’adresseraient plus la parole après quelques secondes d’échanges. Gage d’une majorité stable.
En fait tout cela exprime la réalité d’une peur incontrôlable avec le danger d’une majorité RN susceptible de sortir des urnes le 7 juillet. Donc, les possibilités les plus folles s’expriment.
Au fond, c’est la preuve qu’à gauche, au centre et au sein de la droite molle, c’est la panique la plus totale.
Ce qui compte pour eux, c’est de savoir si leur petite personne va sortir intacte ou pas des évènements des prochains jours. Et cette peur de perdre sa gamelle est vraiment une crainte trans-partis.
Pour tous ces gens, l’intérêt et l’avenir de la France, ça ne compte pas.
Pauvre France…
01:45 Publié dans Bernard Germain | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Les commentaires sont fermés.