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dimanche, 01 septembre 2024

Ce n’est pas la France qui a tué Éric Comyn

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Pascal Praud

Ce n’est pas la France qui a tué le gendarme Eric Comyn.

Ce sont ses dirigeant. Ce sont ses gouvernants.

Ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui.

L’homme politique décrit le réel. C’est son devoir.

Il dit non. C’est sa mission.

Le général De Gaule a dit non.

L’homme politique oublie devoir et mission quand il abandonne le courage.

L’homme politique oublie devoir et mission quand il abandonne le courage.Les hommes politiques que je connais, qu’ils soient de droite ou de gauche, sont lucides. Ils ne sont pas dupes de la tiers-mondisation du pays. Ils disent en privé ce qu’ils ne racontent jamais en public. École, service public, islamisation, immigration, insécurité, ils savent. Hélas ! Ils ont peur ! Les gouvernants ont peur. Peur des médias. Peur de France Inter. Peur des réseaux sociaux. Peur du qu’en-dira-t-on. Peur d’être taxés de racistes, de fascistes, d’extrême droite. Peur d’être éjectés du système, de perdre sa place, son fauteuil.

Ils sont lâches ! Ou ils sont pleutres !

En tout cas, ils sont timorés ! La droite monte au créneau.

La gauche se tait.

La sécurité est un sujet qui devrait entraîner le consensus. Ce n’est pas le cas.

Faut-il rappeler à la gauche cette formule de l’un des siens, Georges Clemenceau, qui plaçait la sécurité des individus au centre de son action : « Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. »

Courage, fuyons !

Et c’est vrai qu’il faut mettre son casque pour sortir du bois. Il faut affronter la pensée dominante. «Généralement les gens intelligents ne sont pas courageux et les gens courageux ne sont  pas intelligents », aimait à répéter Charles De Gaulle.

Admettons que la nouvelle présidente du Festival de Deauville Aude Hesbert soit très intelligente. Elle a écarté le trompettiste Ibrahim Maalouf du jury en raison d’« un malaise dans l’équipe ». En 2017, une collégienne de 14 ans a accusé Ibrahim Maalouf de l’avoir embrassée sans son consentement. En 2020, la justice l’a relaxé. Il est innocent. Pas pour Madame Hesbert. Elle l’a congédié sans un coup de fil. Ces gens-la savent vivre.

La réalisatrice Maïwenn a aussi éprouvé les foudres de cette dame de la Côte. Maïwenn avait engagé Johnny Depp pour interpréter Louis XV dans son film Jeanne du Barry. Or Depp est toxique dans le petit monde du cinéma depuis son divorce et ses démêlés judiciaires avec Amber Heard. Maïwenn a manqué à la cause féministe. Elle n’ira pas à Deauville. Entre Madame Hesbert et nos gouvernants, il existe une différence de degré. Pas de nature. La peur commande.

Et que penser des autres jurés du Festival de Deauville ? Les suites de l’hôtel Le Normandy sont confortables. On ne fait jamais semblant d’être courageux.

Gramsci, encore et toujours

Les jeunes gens qui commencent dans la carrière, qu’ils soient intellectuels, universitaires, artistes, romanciers, journalistes, que sais-je, ces jeunes gens ont plutôt intérêt à montrer patte blanche s’ils veulent gravir les échelons là où ils ont posé leurs valises.

Au risque de me répéter et de citer une nouvelle fois Antonio Gramsci, le pouvoir culturel commande les autres pouvoirs. La société civile est le champ de bataille des idées. Elle fabrique selon l’expression de Gramsci du « consensus-consentement ». Il s’agit de marteler des axiomes qu’à force de répétition plus personne ne discutera. Une idéologie aura gagné. Un exemple ? « La prison fabrique des récidivistes » est une antienne reprise jusqu’à plus soif par des médias paresseux. La formule est devenue une vérité révélée que nul ne remet en doute. Voilà comment est gagnée une guerre des idées. Le combat idéologique précède la loi.

Cette bataille culturelle réclame des ambassadeurs. Les Thomas Jolly, Daphné Bürki et tant d’autres sont les ambassadeurs du progressisme ou du wokisme à visage humain dont la bonne parole dégouline matin, midi et soir sur les antennes du service public et irrigue les salons parisiens. Pas un film, pas un roman, pas une publicité sans qu’en filigrane, on devine les intentions et les objectifs. J’écoutais ce mercredi Madame Bürki expliquer durant la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques comment il fallait penser, pourquoi il fallait penser, avec qui il fallait penser, et je n’en pouvais plus. Ne doutez jamais de la haute idée que ces ambassadeurs de la moraline ont d’eux-mêmes. L’humour, la dérision, la distance n’entrent pas dans leur boîte à outil. Ils assènent. Ils excommunient. Ils assomment.

Source : Le Journal du dimanche du 1er septembre 2024

 

12:23 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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