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vendredi, 27 septembre 2024

Le Liban est, depuis 1948, l’otage du conflit israélo-arabe.

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Jean-Claude Rolinat

Les bombes et les missiles tombent, ici ou là, comme à Gaza, tuant dix Libanais pour éliminer un terroriste du Hezbollah. Car il faut bien appeler un chat un chat. Le Hezbollah, dont j’avais vu l’emprise territoriale au Liban sud en 2006, tire sur des objectifs civils israéliens  en Galilée, et maintient le Liban sous la férule de sa terreur. Combien de personnalités politiques libanaises sont-elles tombées sous ses balles meurtrières, ou ont péri dans d’étranges explosions ? Poser la question, c’est déjà pressentir la réponse. En représailles, des frappes  israéliennes - bien souvent aveugles, comme en menèrent nos alliés anglo-saxons pour libérer la France en 1944 -, s’abattent sur cet ancien protectorat français du Levant. Le Liban, comme la Syrie voisine,  était entre 1923 et 1943,  sous une tutelle instituée par la Société des nations (SDN), l’ancêtre de l’ONU. Cette guerre, qui n’avoue pas son nom, se déroule sous le regard impuissant des casques bleus de la FINUL, la force d’interposition des Nations unies qui garde, théoriquement, la "ligne bleue" séparant les ennemis.

 Le Hezbollah est un État dans l’État

 Le Hezbollah est au Liban, comme un poisson dans l’eau. Il est essentiellement l’émanation de la  communauté chiite, avec le parti Amal, et représente, environ, un tiers de la population. C’est l’allié de la Syrie, qui occupa le pays d’une main de fer, et également l’un des pseudopodes de l’Iran des Ayatollahs, leaders du monde chiite. Représenté au parlement de Beyrouth, il fait la pluie et le beau temps, par la corruption et la terreur. Ses institutions caritatives remplacent parfois l’État libanais, invisible, avec son président et son gouvernement qui sont aux abonnés absents ! La capacité de nuisance de son arsenal anti-israélien, est estimée à pas moins de 100 000 engins de toutes sortes – obus, drones, missiles -, capables d’infliger des pertes substantielles à "l’ennemi sioniste",  lequel a dû évacuer, en catastrophe, environ 70 000 des siens  de la frontière nord. Voilà où nous en sommes au moment où ces lignes sont écrites. Toutefois, il est probable que l’attaque aux bipeurs et talkies walkies piégés ainsi que l’offensive aérienne israélienne ont déjà dû produire leurs effets, et réduire la capacité de nuisance du parti chiite.

 Le Liban, l’ancienne "Suisse du Moyen-Orient", est l’otage du conflit israélo-arabe

 Le Liban est, depuis 1948, l’otage d’une "Guerre de cent ans" qui oppose les Juifs d’Israël aux pays arabes de la région, même si certains - Egypte, Jordanie, Emirats arabes unis, Bahreïn -, ont enterré la hache de guerre. Le prétexte ? Les réfugiés palestiniens. D’un demi-million de personnes après la signature de l’armistice de Rhodes en 1949, ils sont devenus, avec leurs descendants, plusieurs millions, même si nombre d’entre eux ont refait leur vie ici ou là, en s’intégrant dans les pays voisins, en Jordanie notamment. Israël avait accepté le retour de 100 000 des leurs, qui sont devenus 80 ans après - une forte natalité aidant -, deux millions, assez bien intégrés à l’Etat juif. Ils sont, de fait et de droit, des citoyens israéliens, mais pas tout à fait comme les autres. En effet, ils sont dispensés de… service militaire ! (On n’est jamais trop prudent…). Le conflit entre le Hezbollah et Israël s’inscrit donc parfaitement dans l’affrontement qui oppose  les "fils de Sem" aux Arabes, depuis le retour des premiers sur la terre promise….

 Netanyahu et sa coalition envahiront-ils à nouveau le sud-Liban ?

 Les otages sont loin d’être tous libérés, et la bande de Gaza est également loin d’être totalement "pacifiée". Les pertes en hommes sont très importantes pour Tsahal, et c’est un facteur dont il faut tenir compte dans un petit pays où tout le monde, ou presque, a un ami, un cousin, un frère, un fils ou un père sous les armes. Israël peut-il ouvrir un second front au nord, alors qu’il doit s’assurer également d’un certain calme en Cisjordanie dont il occupe les deux-tiers du territoire, ne laissant à l’Autorité palestinienne qu’un confetti croupion pour y loger ses institutions, comme à Ramallah ? Rien ne pourra sortir de bon de ces affrontements tant qu’un règlement global ne mettra pas un point final à ce conflit qui empoisonne les relations internationales, et pollue la vie politique dans nombre de pays, à commencer par le nôtre. Les données essentielles d’une paix globale et définitive sont connues : institution d’un État palestinien, reconnaissance diplomatique mutuelle par TOUS les protagonistes, évacuation par Israël de l’essentiel des territoires occupés, et réservation d’un quartier de Jérusalem-Est pour que les Arabes de Palestine puissent, un jour, y installer leurs institutions. Tout le reste n’est que littérature. Et, hélas, les jours passent, mais les victimes s’additionnent.

Jean-Claude Rolinat est l'auteur, entre autres, d’Israël/Palestine, la mort aux trousses, édité chez Dualpha. Pour commander cet ouvrage, cliquez ici

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