mercredi, 02 octobre 2024
Espagne, il y a 90 ans, les gauches prenaient les armes pour abattre le régime
Michel Festivi
C’est toujours la même chose avec les gauches, qui se sont auto-auréolées par proclamation dans le camp du bien, avec bien souvent les complicités des fausses droites, des mous, des peureux et des tièdes qui refusent de les combattre sur le terrain des idées. Elles s’auto désignent être les parangons de la démocratie luttant contre le « fascisme », « siamo tutti antifascisti » comme elles l’ont beuglé scélératement lors des manifestations à la mémoire de la pauvre Philippine, ces derniers jours.
Il est donc plus qu’utile, indispensable même, de rappeler en permanence leurs permanentes déviances totalitaires staliniennes, qui consistent à interdire à leurs adversaires de les combattre au nom des libertés, défendues par ceux et celles qui ne pensent pas comme la doxa socialo-communiste, comme le résumait Saint Just « Pas de libertés pour les ennemis de la liberté. »
Justement, l’occasion m’en est donnée en ce 90ème anniversaire de la révolution des Asturies, qui vit en Espagne républicaine, les gauches, dont le PSOE, fomenter un coup d’état armé contre les institutions, tout simplement parce que ces mêmes gauches refusaient le résultat des urnes qui leur était défavorable.
Petit retour en arrière. Le 14 avril 1931, le surlendemain d’élections municipales qui avaient vu largement triompher les candidats monarchistes sur les candidats républicains dans la proportion de 8 sur 1 selon tous les observateurs dont l’historien Hugh Thomas, le Roi Alphonse XIII, soucieux d’éviter tous troubles et bains de sang, quitte l’Espagne, car dans les grandes villes seulement, les républicains l’ont emporté et ils menacent la paix publique (on notera que le résultat de ces élections ne fut jamais ni établi ni publié officiellement). Le régime républicain s’est alors auto-proclamé sans referendum ni consultation. En juin 1931, les élections constituantes donnent une large majorité aux gauches, qui élaboreront une constitution très anticléricale en décembre 1931.
Mais devant l’impéritie généralisée des gouvernements de gauche dirigés par Manuel Azaña qui ruinent le pays, en septembre 1933, le Président de la République, Niceto Alcala Zamora, est contraint de dissoudre les Cortès et d’appeler à de nouvelles élections. En novembre 1933, c’est le coup de tonnerre, les gauches sombrent, le PSOE qui avaient 150 députés tombe à 50 élus. Ce sont les droites qui l’emportent largement, la Confédération des droites espagnoles, la CEDA, dirigée par José Maria Gil Roblès devient le 1er parti d’Espagne, suivi par le parti républicain radical dirigé par Alejandro Lerroux, un modéré opposé aux gauches. (Lors de ces élections et pour la 1ere fois les femmes comme les hommes de plus de 23 ans purent voter).
Or, contre toute attente, le Président de la République, menacé par le PSOE et les gauches, va refuser de nommer Gil Roblès Chef du gouvernement et va même lui refuser tout ministre. C’est Alejandro Lerroux qui va assumer ce poste. Les gauches refusent le résultat des élections et menacent de prendre les armes si d’aventure des membres de la CEDA arrivaient au gouvernement.
Pendant toute l’année 1934, en prévision d’une éventuelle nomination de ministres Cédistes, les gauches se regroupent, s’organisent pour préparer un coup d’état révolutionnaire. A Oviedo, capitale des Asturies, un pacte organisationnel révolutionnaire est convenu, le 28 mars 1934, entre les anarchistes, les socialistes et des franges communistes. Depuis 1932, des armes de contrebande avaient été acquises et dispersées dans toute la péninsule. En Catalogne, les leaders catalans multiplient les proclamations révolutionnaires. Le 11 septembre 1934, un navire affrété par des socialistes, rempli de caisses d’armes est découvert par les autorités.
Le 1er octobre 1934, la CEDA retire son soutien au gouvernement centriste. Dès lors devant la crise institutionnelle, Alcala Zamora accepte à contre-cœur, de nommer 3 ministres de la CEDA mais toujours sous la Présidence d’un centriste du parti républicain radical. C’est l’étincelle qui va provoquer comme le dira bien plus tard l’historien espagnol Luis Pio Moa « la première bataille de la guerre civile. »
Aussitôt, dans tout le pays, les gauches redoutablement armées, attaquent des bâtiments officiels, des soldats, des policiers. A Madrid, Barcelone et dans la plupart des grandes villes des combats meurtriers se déroulent. Mais le gouvernement, après quelques jours de flottement, réussit à faire cesser les émeutes révolutionnaires, surtout en Catalogne (46 morts et plus de 100 blessés). Partout ? Sauf dans les Asturies où se sont regroupés dans cette région minière, la plupart des révolutionnaires les plus déterminés. En plus des armes, les mineurs disposent de la dynamite qu’ils savent parfaitement manier, les fameux dynamiteros.
Le gouvernement est débordé, près de 30 000 révolutionnaires lourdement armés conquièrent les principales villes de la région, la république asturienne y est proclamée. Les insurgés parviennent à s’emparer des manufactures d’armes de Trubia et de La Vega. Ils assassinent des prêtres, des commerçants, des personnes qualifiées de « bourgeois », comme en URSS. Des soviets sont installés, ils pillent des banques. Ils incendient les symboles religieux, La Cathédrale d’Oviedo est en partie brûlée, dont plus de 55 000 volumes remarquables de la bibliothèque universitaire.
Devant ces émeutes révolutionnaires, le gouvernement se résigne à faire appel au plus brillant général d’alors, un certain Francisco Franco, et ce d’autant que beaucoup de généraux républicains voire francs-maçons ont failli, Franco les destituera. En 15 jours, grâce à sa détermination calme mais implacable, et grâce surtout à ses soldats d’Afrique, du Maroc qu’il fait débarquer par le port de Gijón, il réussit à vaincre les rebelles et à rétablir l’ordre public. L’un des chef révolutionnaire Berlamino Tomas concèdera « Notre défaite n’est que momentanée, et bien que nous ayons des fusils, des mitrailleuses et des canons, nous n’avons plus de munitions... nous n’abandonnerons pas la lutte des classes... notre reddition d’aujourd’hui n’est qu’une simple halte...et nous nous préparons aux prochaines batailles ». Les combats qui recommenceront à partir du 18 juillet 1936, prouveront cette harangue. Le Lénine espagnol, chef du PSOE, Largo Caballero n’avait-il pas déclaré « je veux une république sans classe, mais pour cela il faut qu’une classe disparaisse ».
Cette première bataille de la guerre civile, voulue par les gauches laissera sur le tapis 256 militaires qui déploreront aussi 639 blessés, les insurgés pour leur part auront 940 morts et 1449 blessés. L’historien Ricardo de la Cierra écrira « la guerre civile commença en octobre 1934, il n’y a aucun doute à ce sujet ». Je laisse le mot de la fin à un républicain modéré, qui à partir de 1931 sera nommé ministre, puis ambassadeur d’Espagne aux USA, puis en France, il déclarera en exil bien après la fin de la guerre civile, lui qui fut membre de l’Académie Royale espagnole : « Le soulèvement de 1934 fut impardonnable. La décision du Président de la République d’appeler des membres de la CEDA au gouvernement était inattaquable, inévitable et même pas mal attendue depuis pas mal de temps. L’argument selon lequel Mr Gil Roblès cherchait à détruire la constitution pour instaurer le fascisme, était à la fois hypocrite et mensonger. Avec la révolte de 1934, la gauche espagnole perdait jusqu’à l’ombre d’une autorité morale pour condamner le soulèvement de 1936. »
Nous devons sans cesse rappeler l’histoire sanglante des gauches, nous avons tous les arguments pour le faire partout et en tout lieu. Il faut impérativement gagner la bataille des idées, c’est capital et ne pas laisser les gauches nous déverser sans réagir leurs mensonges permanents.
14:36 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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