lundi, 13 janvier 2025
Un lycée musulman soutenu par des députés Lfistes, privé de ses subventions publiques
Michel Festivi
Le 10 janvier dernier, la préfecture du Rhône a fait savoir dans un communiqué, « qu’en raison de plusieurs manquements pédagogiques et des atteintes aux valeurs de la république », elle a résilié le contrat entre l’État, et le groupe scolaire musulman Al-Kindi (philosophe arabe 800-873), situé à Décines-Charpieu, en banlieue lyonnaise. Cet établissement avait été fondé en 2007. La préfecture indique qu’un « ensemble d’éléments.... qui sont loin d’être une série de faits isolés, manquements et disfonctionnements pris ensemble démontrent une proximité des établissements Al-Kindi avec la pensée des frères musulmans dont le projet est contraire aux valeurs de la république ».
Dans le détail, il est reproché aux dirigeants, de ne pas avoir distingué la partie sous contrat et la partie hors contrat de l’institution scolaire, le non -respect des règles de comptabilité, et une absence d’étanchéité financière entre les deux statuts ; pas de comptabilité propre pour l’école élémentaire et le lycée ; une opacité et une confusion de la gestion administrative et financière. Quant aux manquements pédagogiques, il a été prouvé selon les autorités, la mise à disposition aux élèves de nombreux ouvrages « dont le contenu est gravement contraire aux valeurs de la république, des propos contraires aux valeurs d’un membre du corps enseignant, la présence de contenus religieux dans les enseignements obligatoires, un règlement intérieur unique pour l’établissement discriminant pour les filles ».
La commission avait aussi mis en cause des livres au CDI « connus pour leur radicalité », voire carrément « intégristes », des cours qui semblent faire l’éloge de préceptes « contraires aux valeurs de la république ». On soulignera, que depuis la résiliation du contrat du lycée Averroès de Lille, Al-Kindi était le seul établissement musulman sous contrat en France métropolitaine. Concrètement, cela entraînera la suppression de 2 millions d’euros versés chaque année par l’état, dont 500 000 euros étaient financés par la Région, ainsi que la fin des bourses pour 53% des lycéens et pour 38% des collégiens.
À la suite d’un rapport de l’inspection académique de septembre 2024, une réunion contradictoire avait eu lieu le 12 décembre dernier, et la commission académique a rendu un avis favorable à la résiliation des contrats publics, avis qui a été suivi, dans son arrêté, par Madame le Préfet, Fabienne Buccio. Bien sûr, cet arrêté va sans doute faire l’objet de recours devant les juridictions administratives, arrêté qui sauf demande aboutissant à une ordonnance de référé suspensif, est pleinement exécutoire. Cette décision, qui concerne un groupe scolaire, de l’école élémentaire au lycée de 621 élèves, va s’appliquer dès la rentrée au 1er septembre 2025. Les trois contrats signés en 2012, ont donc été annulés.
L’important dans cette décision, est de relever que la préfecture elle-même, met en exergue le fait de la proximité des enseignements avec la mouvance des frères musulmans. On le sait, ces derniers tentent souvent avec succès, du fait de la pusillanimité de nos dirigeants et de nos autorités, d’étendre leurs ramifications sur tout le pays. Il convient en l’occurrence, de pointer cette décision, qui pour une fois, -une fois n’étant malheureusement pas coutume-, dévoile une emprise idéologique de l’islam conquérant. Bien sûr, les avocats du lycée ont dénoncé une décision « porteuse d’une grande violence pour les musulmans de notre pays, c’est de la politique qui se drape dans de faux arguments pédagogiques » rien que ça ! Toujours la même argumentation, qui revient en boucle, pour tenter de faire pression et faire croire qu’ils seraient martyrisés.
Il n’est pas inutile, me semble-t-il, de relever que deux députés Lfistes du Rhône, Idir Boumertit et Abdelkader Lahmar, avaient par avance vitupéré contre « le traitement infligé au Groupe scolaire, dans un contexte de ciblage systématique des institutions musulmanes et dans une atmosphère médiatico-politique islamophobe... ». C’est aussi bien connu, l’un des arguments récurrents des frères musulmans, ou de leur mouvance, est de tenter de se victimiser en traitant celui qui les combat, d’islamophobe, comme les gauches désignent en permanence leurs contradicteurs de fascistes. L’islamophobie est l’une des clefs de lecture des frères musulmans, concept qu’ils ont inventé et que LFI diffuse à tour de bras, aidé en cela par des médias complaisants comme Libération, Le Monde ou L’Humanité. Ces deux élus de la nation, épaulent à fond le lycée, soutiennent-ils aussi les éléments pédagogiques qui fixent une proximité avec la mouvance des frères musulmans, comme le souligne la préfecture du Rhône ? Poser la question est-ce y répondre ? Nous voyons bien là, le relais d’opinion qui existe entre islamisme et Lfisme.
Le Président du groupe les Républicains à l’Assemblée nationale, et ancien président de la Région Rhône-Alpes-Auvergne, Laurent Wauquiez, collectivité qui gère ce lycée, a déclaré « qu’il est grand temps que l’on ouvre les yeux », en saluant la décision de la Préfecture. Il est plus que grand temps en effet, et ce ne sont pas les alertes qui ont manqué depuis des décades, par des partis politiques courageux, ou des intellectuels et chercheurs isolés et vilipendés par les gauches bien-pensantes.
Que n’ont-ils fait les Républicains, quand ils étaient aux manettes ? Wauquiez a tenté de se justifier en précisant « on est très clairement sur un établissement dont j’ai dénoncé la dérive islamiste proche des frères musulmans ». Son diagnostic est le bon « ces gens prospèrent dans l’ombre et sont prêts à tout pour opérer contre les valeurs de la République. Il est grand temps de voir ce qu’on l’on voit », citant Charles Péguy. Il a avoué, dans cet entretien au Figaro du 10 janvier, avoir été menacé par la direction du lycée de procès en diffamation, et que la Région allait supprimer tous ses financements, dès que le retrait de l’agrément sera effectif. Les paroles de Monsieur Wauquiez auraient bien plus de poids et de sens, s’il arrêtait de combattre férocement le Rassemblement national ou Reconquête et qu’il déclarait indispensable d’aller vers une union des droites, notamment sur ce thème, qui unit une très grande majorité de Français, selon tous les sondages d’opinion.
18:30 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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