samedi, 15 février 2025
Quelques réflexions sur Maistre et la Révolution
Franck Abed
Joseph de Maistre appartient à cette longue liste d’écrivains prestigieux que certains se contentent de citer sans pour autant les lire. Depuis que j’étudie la pensée maistrienne et la Révolution dite française, j’avoue regretter que son œuvre ne soit pas plus connue, méditée et promue (1). Ses réflexions passionnantes et instructives consacrées à la théocratie pontificale, la monarchie et la philosophie m’enchantent toujours. Elles ne permettent pas d’oublier que je vis dans une époque désenchantée, mais elles m’offrent la possibilité de comprendre pour quelles raisons nous en sommes arrivés là et comment nous pourrions en sortir.
Maistre, au crépuscule de l’antique société monarchique, apposa son large sceau sur la pensée du XIXe siècle. Il influença de nombreux auteurs, penseurs, écrivains et philosophes par ses propositions franches et solidement charpentées (2). Je me place volontiers dans ce long chapelet d’intellectuels qui reconnaissent en Maistre un maître et un prophète politique éminemment respectable.
Ses Considérations sur la France, rédigées en 1797, confirment qu’il comprit très vite la nocivité des Lumières et des idées dites « nouvelles ». Après la lecture de cet essai enthousiasmant et instructif, il me paraît impossible de lui dénier la qualité de visionnaire. Il fut parmi les premiers à combattre le modernisme politique que nous subissons depuis très longtemps. Il parvint à démontrer les conséquences de cette idéologie funeste des Droits de l’Homme tout en laminant les soubassements prétendument philosophiques qui ordonnaient le tout.
Maistre fut réellement un infatigable bourreau de l’esprit d’un XVIIIe siècle qualifié, de manière pédante, de « lumineux ». En réalité, le Siècle dit des Lumières accoucha d’une société sombre voire terrifiante, bien analysée par Maistre. La lecture de cette somme intellectuelle ne peut être motivée par un plaisir dilettante, tant elle se montre exigeante et décapante pour tout esprit non formé à la prose maistrienne. Effectivement, ses propositions heurteront les sensibles, les romantiques, et tous ceux qui ne savent pas ou plus penser. Notre époque ne produit plus de grands esprits, raison pour laquelle Maistre ne doit jamais être regardé comme une curiosité intellectuelle ou une bête de foire…
Maistre personnifie l’antimoderne par excellence. C’est probablement pour cette raison que ses livres ne se diffusent pas plus largement. Pour être concret, il s’impose comme l’un des meilleurs critiques anthropologique et théologique de ce faux idéal émancipateur des Lumières. Maistre était chrétien. Il savait donc que tous les membres de l’espèce humaine étaient déchus par le péché originel, là où les Modernes disaient, à la suite du promeneur solitaire qui rêvait tout haut, que « l’homme était bon par nature ».
A vouloir nier des évidences, les promoteurs des Lumières ont commis et commettent encore de grands crimes intellectuels et physiques aux conséquences incalculables (3). Ils voulurent canaliser ou détruire les effets du péché originel par la fondation d’un nouvel ordre politique justifié par une morale philosophique humaniste et rationaliste. La civilisation, à bien y réfléchir, n’est rien d’autre que le dressage de l’Homme, au sens de rendre droit. Si les créatures humaines ne sont pas contraintes par un ordre extérieur à leurs volontés, la barbarie pointe toujours son nez. L’homme n’est nullement le « bon sauvage » que Rousseau fantasme dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. L’Histoire de l’Humanité atteste que nous sommes animés par divers appétits, notamment la volonté de puissance et de conquêtes.
Pour bâtir une société juste, saine et équilibrée, il demeure vital de comprendre l’Homme. Or, Maistre professait pertinemment qu’Adam et Eve avaient existé. Il se situait à l’opposé des fariboles des auteurs de l’Encyclopédie qui voyaient les écrits bibliques comme des affabulations. Maistre fut toujours lucide sur les Hommes et les événements, ainsi que sur la littérature passée et contemporaine. Raison pour laquelle, il combattit toute sa vie les idéologies rousseauiste et voltairienne. Il considérait qu'elles avaient établi les conditions violentes, antireligieuses et contre-nature que la Révolution incarna avec une brutalité sans égal (4).
Maistre n’aurait nullement été étonné d’apprendre que ces terribles événements constitueraient la matrice des révolutions bolcheviques et maoïstes. Certains historiens et personnalités politiques nient encore la véritable violence révolutionnaire exercée en France ou la justifient en invoquant l’argument de l’état d’exception. Il s’agit d’une curieuse façon de considérer les massacres des prêtres, des religieuses et des Français hostiles au gouvernent révolutionnaire (5).
Par exemple, le 5 février 1794, Françoise Mézière fut guillotinée par la République. Je vous livre un extrait de son jugement prononcé par la commission militaire révolutionnaire : « En conformité du refus de prestation de serment de fidélité aux lois de la patrie, d'avoir, comme une autre vipère de l'engeance sacerdotale, vomi mille fois les invectives les plus outrageantes contre le système républicain. La commission condamne à mort. Et sera le présent jugement exécuté sur le champ » (6).
Maistre ne se livra pas à une critique légère ou superficielle des errements de la politique révolutionnaire. Il décortiqua en profondeur les doctrines, les concepts et les projets révolutionnaires avec une précision intellectuelle et philosophique remarquable. Dans ses Lettres d'un royaliste savoisien à ses compatriotes publiées en 1793, Maistre s'adressait à ses compatriotes du royaume de Sardaigne pour les convaincre des dangers des idées révolutionnaires et les exhorter à rester fidèles à la monarchie et aux traditions religieuses. Il y exprima ses préoccupations concernant les bouleversements politiques à venir et plaida pour le maintien de l'ordre établi. Ces missives percutantes offrent un éclairage précieux sur les arguments royalistes face à la propagation des idéaux révolutionnaires à travers le continent.
Il est vrai que beaucoup de Français jugent encore le XVIIIe comme la quintessence de l’esprit français qui marqua sa domination dans de nombreux domaines : langue, art, architecture, théâtre, culture, savoir-vivre, etc. Maistre, à contre-courant, estima que ce siècle fut en définitive celui de l’errance intellectuelle car les principales idées promurent « un esprit d’insurrection ». Ce dernier, selon ses initiateurs devait s’élever contre l’arbitraire et l’absolutisme pour donner le bonheur au peuple français, « bonheur » qui était alors une « idée neuve en Europe » selon la formule du futur guillotiné Saint-Just (7).
Maistre nota que l’insurrection moderniste détruisit le corps social, les corporations, les privilèges et les lois fondamentales du Royaume de France. Il convenait de lutter contre ces errements doctrinaux. Pourtant, Maistre fut un pacifiste convaincu, comme je l’ai déjà expliqué maintes fois. Cependant, son pacifisme ne l’empêchait nullement d’être parfaitement lucide sur la condition humaine. Théoricien de la violence, il mit sur le papier cette pensée réaliste : « L’histoire prouve malheureusement que la guerre est l’état habituel du genre humain » (8).
Maistre théorisa que la guerre n'était, en fin de compte, qu'une des multiples conséquences du péché originel commis par nos Premiers Parents. Pourtant, il existe des guerres justes qui doivent être menées avec l’honneur des chevaliers, et non comme de vulgaires agitateurs de rue. À mes yeux, les princes de la Maison de France auraient dû affronter la Révolution avec vigueur, quitte à périr les armes à la main. Si les chefs ne montrent pas l’exemple…
En niant la nature humaine, pourtant indubitable, les penseurs révolutionnaires œuvrèrent à sa propre ruine. Il ne surprendra personnage de constater que Maistre réfuta les chimères du droit moderne et du constitutionnalisme, vanté comme le moyen d’assurer la stabilité politique et sociale. Il pourfendit la « manie constitutionnelle », cette illusion selon laquelle la constitution d’un peuple pourrait être figée dans un texte écrit. Les expériences politiques menées en France de 1789 à 1799 lui donnèrent raison : l’instabilité et l’anarchie qui en résultèrent furent balayées par le 18 Brumaire. Napoléon referma cette parenthèse chaotique (9).
Dans le même ordre d’idée, rappelons que la France a connu pas moins d’une douzaine d’ordonnancements constitutionnels entre la Constitution du 3 septembre 1791 et l’avènement de la Troisième République, le 4 septembre 1870. Maistre affirmait avec justesse que vouloir écrire une constitution était aussi insensé que de « vouloir créer un arbre ». On peut le tailler, le sculpter, mais non le créer. Il nota dans son Essai sur le principe générateur des constitutions politiques et des autres institutions humaines (1814) que « plus on écrit, plus l’institution est faible », avant d’enfoncer le coup plus loin en expliquant que « tout ce qui est écrit n’est rien ».
Maistre regretta amèrement que la Révolution ait détruit le consentement coutumier des gouvernés, remplacé par un juridisme politique artificiel et maladroit. Cette volonté juridique d’édicter sans cesse de nouvelles lois perdure encore de nos jours : loin de clarifier le droit et les usages, elle alourdit les procédures et engendre des sempiternelles confusions. Depuis 1958, combien de révisions la Constitution républicaine a-t-elle connues ? 25 ! Cela confirme parfaitement l’instabilité législative que Maistre dénonçait déjà en son temps ! La dernière, en date du 8 mars 2024, a inscrit dans la Constitution la possibilité pour les femmes de recourir à l’infanticide (IVG) : nouvelle folie révolutionnaire.
Maistre savait que cette modernité philosophique saperait les fondements mêmes de la société et que l’individualisme tuerait l’esprit familial. De plus, le déisme et l’athéisme, en s’attaquant au catholicisme romain, façonnèrent une société politique où le laïcisme le plus excessif fut placé au cœur des institutions républicaines. Les révolutionnaires s’acharnèrent contre l’ancienne société, qualifiée à tort d’Ancien Régime. Cette lutte à mort ne pouvait aboutir qu’au régicide du 21 janvier. Les révolutionnaires creusèrent un océan de sang entre eux et leurs ennemis. Louis XVI fut sacrifié telle la bête antique dans l’arène (10).
Poursuivant ses raisonnements, Maistre écrivit : « Il y a dans la Révolution française un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu’on a vu et peut-être de tout ce qu’on verra… Il n’y a plus de prêtres, on les a chassés, égorgés, avilis ; on les a dépouillés. Et ceux qui ont échappé à la guillotine, aux bûchers, aux poignards, aux fusillades, aux noyades, à la déportation, reçoivent aujourd’hui l’aumône qu’ils donnaient jadis. Les autels sont renversés, on a promené dans les rues des animaux immondes sous des vêtements des pontifes. Les coupes sacrées ont servi à d’abominables orgies. Et sur ces autels que la foi antique environne de chérubins éblouis, on a fait monter des prostituées nues » (11).
Il ajouta : « Le mal n’a rien de commun avec l’existence ; il ne peut créer, puisque sa force est purement négative : le mal est le schisme de l’être ; il n’est pas vrai. Or ce qui distingue la Révolution française, et ce qui en fait un événement unique dans l’histoire, c’est qu’elle est mauvaise radicalement ; aucun élément de bien n’y soulage l’œil de l’observateur : c’est le plus haut degré de corruption connu ; c’est la pure impureté… »
Maistre avait étudié les écrits licencieux et rebelles de son siècle. Il en avait révélé les limites, les sophismes et les extravagances intellectuelles. Maistre vit immédiatement le guêpier du 17 juin 1789, quand le Tiers-Etat se déclara « Assemblée nationale » : un point de non retour était déjà franchi. Les révolutionnaires attaquèrent l’édifice monarchique en calomniant le Roi, la Reine puis en désintégrant petit à petit l’état royal. Il avait perçu les alarmes de cette politique : « Un des plus grands crimes qu’on puisse commettre, c’est sans doute l’attentat contre la souveraineté, nul n’ayant des suites plus terribles ». Maistre considérait que « toute nation a le gouvernement qu’elle mérite », plutôt que celui qu’une assemblée prétend s’assigner…
De fait, le temporel fut détruit et le spirituel très malmené. Les projets de déchristianisation, les attentats contre les prêtres, les assassinats de religieuses révoltèrent Maistre. Lui, le défenseur de la monarchie pontificale et de la souveraineté temporelle du Pape ne pouvait accepter ces terribles agressions contre la chrétienté. Il formula très justement que « le principe religieux préside à toutes les créations politiques, tout disparaît dès qu’il se retire ». Cette pensée me rappelle les paroles prophétiques de saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars : « Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre : on y adorera les bêtes », dont nous pouvons constater chaque jour ou presque la pertinence.
Les émotions révolutionnaires déclenchèrent des guerres civiles en France avant d’embraser tout le continent européen. Pourquoi ? Je pense que les monarchies européennes furent davantage préoccupées par leurs propres ambitions territoriales que par le secours à apporter à Louis XVI ou par la vengeance de sa mort. De plus, elles étaient, elles aussi, contaminées par le virus révolutionnaire… mais certains l’oublient trop souvent.
Pour Maistre, la Révolution procédait d’une forme supra-humaine. La guerre pouvait régénérer les sociétés : 1789 et 1793 également ! La société française, avant ces terribles événements, subissait déjà les diktats suivants : libéralisme, libre examen, franc-maçonnerie, pensées encyclopédistes, etc. De plus, le tissu social se montrait, hélas, décadent. Une grande partie de l’aristocratie se révéla corrompue, tant dans l’esprit que dans les mœurs. Le petit paysan, qui travaillait durement dans ses champs, ne pouvait plus admettre cette criante iniquité sociale. Beaumarchais avait écrit : « Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus » (12).
La noblesse ne représentait plus cet ordre social sacré et respecté. Tous les nobles ne succombèrent pas aux délices enchanteurs, mais n’oubliez pas qu’une grande partie de la haute noblesse scia la branche sur laquelle elle était assise depuis des siècles (13). Lors d’une seule nuit terrible, celle du 4 août 1789, les fondements du système par ordres s’effondrèrent sous les coups des membres de la haute noblesse et du haut clergé. Ce rappel me semble plus que nécessaire pour appuyer ma démonstration.
Louis Marie Antoine de Noailles proposa à l'Assemblée nationale de supprimer les privilèges pour ramener le calme dans les provinces. Armand-Désiré de Vignerot du Plessis proposa l'égalité de tous devant l'impôt et le rachat des droits féodaux. Ce ne fut pas tout ! Guy Le Guen de Kerangal, Alexandre de Beauharnais, Jean-Baptiste-Joseph de Lubersac, l'évêque Anne-Louis-Henri de La Fare surenchérirent en supprimant les banalités, les pensions sans titre, les juridictions seigneuriales, le droit de chasse, les privilèges ecclésiastiques.
L'évêque de Chartres, Jean-Baptiste-Joseph de Lubersac, présenta le droit exclusif de la chasse comme « un fléau pour les campagnes ruinées depuis plus d'un an par les éléments », en demanda l'abolition, et en fit l'abandon pour lui « heureux de pouvoir donner aux autres propriétaires du royaume cette leçon d'humanité et de justice ». Et dire que Robespierre, Danton, Desmoulins, Babeuf, avocats, journaliste, commis ne foulaient point encore le plancher du grand théâtre de l’Histoire. Il convient de ne jamais oublier ces faits historiques.
À la suite des assauts victorieux portés contre la Monarchie, les révolutionnaires s'affrontèrent dans une guerre sans merci du « tous contre tous ». Elle finit plus ou moins officiellement au 10 Thermidor an II (28 juillet 1794). Ce jour-là, l’Incorruptible et ses principaux comparses, dont son frère, montèrent sur les genoux de Louison pour un baiser mortel. Beaucoup connaissent la phrase du girondin Vergniaud : « La Révolution est comme Saturne, elle dévore ses propres enfants ». Lui aussi connut les joies du rasoir national…
Pour Maistre, la société issue de ces désordres était comparable à une carrière ou se mêlaient des pierres amoncelées avec le sang des victimes, cimentant le fragile assemblage. Pendant dix ans, la France souffrit de l’anarchie, de la gabegie du gouvernement et de la guerre civile. Comme l’avait prédit Maistre, un coup d’Etat militaire sifflerait la fin de la récréation. En effet, après sa prise de pouvoir, Napoléon restaura l’ordre, l’autorité, en un mot l’Etat (14).
Pendant le Directoire, Maistre prophétisa très clairement, dans ses Considérations, que la Restauration adviendrait tôt ou tard après que la France eut été confrontée aux pires tourments et obscénités. Cette pensée prédictive, ou plutôt son analyse politique acérée, le confirma auprès de ses contemporains comme un penseur illustre, admiré et même craint, en raison de, ou plutôt grâce à sa pureté doctrinale intransigeante. Redoutable dans ses compositions, Maistre fut aussi, à sa manière, un être incorruptible, détaché des basses passions humaines, du sentimentalisme, de cette effusion de bons ou mauvais sentiments qui finissent toujours par obscurcir l’âme et le jugement des hommes.
En intellectuel lucide, la dite Restauration et Louis XVIII le déçurent. Je partage totalement son avis. Louis de Bonald, le 10 juillet 1819, avait écrit à Maistre, avec lequel il entretenait une correspondance suivie, un propos extrêmement lucide : « Vous me demandez ce que je pense de la Charte. Il me semble, Monsieur, que mon opinion sur le compte de cette aventurière n'est pas plus équivoque que la vôtre : c'est une œuvre de folie et de ténèbres ».
Maistre mena, en quelque sorte, la vie d’un prophète solitaire. Il avait quitté la robe et la magistrature dès 1792, pour devenir ambassadeur, certains diront espion, et surtout un homme de lettres de génie. Maistre vécut loin de ses siens et de ses terres pendant un peu plus de dix ans (15). Il écrivit beaucoup, aussi bien des textes passés à la postérité que des missives plus intimes adressées à sa famille. Ses courriers privés révèlent une certaine mélancolie. Il vécut des événements très douloureux et extraordinaires, comme les guerres révolutionnaires et l’épopée napoléonienne. Nous lisons dans le premier entretien de ses Soirées de Saint-Pétersbourg (1821) : « Je n’ai plus de droit à ce qu’on appelle vulgairement bonheur ».
Pour comprendre la Révolution, lisez Maistre. Dans notre monde terne et désenchantée, je vous invite à découvrir la prose du Savoisien. Avec une verve inégalée, il foudroya les idées modernes et les systèmes politiques de son temps. Défenseur inflexible de la tradition religieuse et politique, il s’opposa à ce modernisme qui, dans son funeste élan, précipita dans la fosse commune ce que nos adversaires appellent - toujours à tort - « l’Ancien Monde ».
Maistre guerroya avec force contre cette Révolution maudite. Celle-ci engendra le néant du matérialisme, le scientisme, la tyrannie de la finance, l’aliénation industrielle des masses laborieuses, l’indifférentisme religieux et le règne sans partage de la ploutocratie. Son œuvre demeure un avertissement puissant face aux illusions du modernisme intellectuel et du libéralisme. Selon la formule saisissante du génial Léon Bloy, Maistre fut celui qui eut le triste privilège d’avoir « prononcé l’oraison funèbre de l’Europe civilisée »…
Notes
1) Je recommande en priorité : Du Pape, Les Soirées de Saint-Petersbourg, Considérations sur la France
2) Blanc de Saint-Bonnet, Louis de Bonald, Karl Ludwig von Haller, Donoso Cortés, Comte, Rosmini, Barbey d'Aurevilly, Bloy, Maurras, Bernanos, Charles Baudelaire, etc.
3) Le Livre noir de la Révolution française, ouvrage rédigé par un collectif d'historiens et journalistes
4) La politique de la Terreur: Essai sur la violence révolutionnaire, Patrice Gueniffey
5) Anatomie de la Terreur : Le processus révolutionnaire, Timothy Tackett
6) Le Pape Pie XII béatifia Françoise Mezière avec les 14 Martyrs de Laval le 19 juin 1955, en même temps qu'un curé et trois religieuses également guillotinés en 1794
7) Saint-Just : L'Archange de la Révolution, Antoine Boulant
8) Neuvième soirée des Soirées de Saint-Pétersbourg
9) Napoléon le mythe du sauveur, Jean Tulard
10) Louis XVI, Jean-Christian Petitfils
11) Considérations sur la France
12) Le Mariage de Figaro
13) Les origines intellectuelles de la Révolution française, Daniel Hornet
14) Napoléon le héros éternel
15) Joseph de Maistre, Henri de Maistre
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12:17 Publié dans Les entretiens avec Franck Abed, Un peu d'Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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