lundi, 02 juin 2025
Offensive écowokiste au quotidien
La chronique flibustière de Georges Feltin-Tracol
Aux temps bénis de la « gauche plurielle » sous la troisième cohabitation (1997–2002), la députée apparentée socialiste de Guyane, la pétulante Christiane Taubira, fit adopter ce 21 mai 2001 par un Parlement une fois encore à plat ventre sa fameuse loi sur la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Cette loi ignore pourtant les ravages de l’esclavage arabo-musulman en Afrique et en Méditerranée. Elle a aussi incité à des poursuites judiciaires contre des chercheurs universitaires. Un quart de siècle plus tard, la politicienne guyanaise doit être fière de son œuvre puisque l’esclavage prend maintenant une élasticité sémantique surprenante.
À la mi-avril, les réseaux sociaux relaient une pétition qui concerne la commune de Questembert dans le Morbihan en Bretagne. Ce texte polémique dénonce l’usage par la mairie de chevaux de trait. En effet, deux juments, Havane, sept ans, et Gladez, huit ans, réalisent des tâches d’utilité publique. Quatre heures par jour, elles tirent le chariot de ramassage des déchets ménagers, participent au débardage des espaces publics communaux et transportent les enfants pour leurs activités péri-scolaires.
Cela fait une quinzaine d’années que la municipalité bretonne, conduite aujourd’hui par l’édile divers-gauche Boris Lemaire, emploie dans la vie courante la traction équestre. Cette pratique n’a pas attiré l’attention de la SPA ou de la Fondation Brigitte-Bardot. C’est désormais terminé avec la pétition controversée qui a déjà recueilli 25 000 signatures.
Son auteur, Serge Buchet, sapeur-pompier à la retraite, n’est pas à son coup d’essai. En décembre 2023, à travers une autre pétition, il exigeait l’interdiction de la pêche et de la vente de poissons pour le loisir dans les établissements Décathlon en Loire-Atlantique voisine. 16 000 individus l’avaient approuvé ! Le délégué municipal à la condition animale, au développement durable et à l’environnement de la commune de Rochefort-en-Terre (Morbihan) trouve « insupportable que l’on puisse encore faire travailler des animaux en 2025. […] Bien sûr que c’est une forme d’esclavage. Est-ce que l’animal est consentant pour faire ce travail ? Nul ne peut le dire en fait ». Dans un reportage filmé, il affirme qu’« on utilise des méthodes ancestrales au nom d’une écologie pour faire des travaux pour les humains ». En réponse à cette réclamation ubuesque, une contre-pétition n’a pour l’heure rassemblé que 12 000 signatures…
Outre ses fonctions d’élu local, Serge Buchet se présente aussi en co-référent départemental du parti REV. Fondée en 2018, REV ou Révolution écologique pour le vivant fréquente les activistes français de Sea Shepherd de Paul Watson avant son éviction de sa propre organisation, d’où une orientation anti-spéciste très marquée. Nouvelle déclinaison wokiste du féminisme hystérique, l’anti-spécisme prône l’égalité entre toutes les formes de vie (humaine, animale, végétale, voire minérale) sur Terre. Cet égalitarisme contraste avec la conception païenne de co-appartenance des organismes vivants symbiotiques dans un environnement holiste et pluriversel. Émanation laïcisée du monothéisme, l’anti-spécisme contredit par conséquent la diversité naturelle bien qu’il s’affiche « diversitaire ».
Favorable à l’abolition progressive des frontières, aux migrations, à un revenu d’existence mensuel de 2 000 euros et à vingt heures de travail hebdomadaire, REV milite pour l’interdiction de la chasse, de la pêche et de l’élevage animal destiné à la viande. N’oublions pas que ces dernières années, des sympathisants écowokistes ont manifesté de façon plus ou moins agressive devant les boucheries traditionnelles gauloises. Ils épargnent en revanche les boucheries cachère et hallal. Pourquoi cette distinction qui frise le fait discriminatoire ? Il est toujours étrange que ces individus qui ne cessent de revendiquer de nouveaux droits individualistes, veuillent proscrire d’antiques habitudes alimentaires. Leur défense du vivant s’arrête cependant à leur soutien frénétique à l’avortement. Non aux abattoirs, oui aux avortoirs ! Quel paradoxe ! La défense du vivant serait-elle ainsi limitée ? La vie d’un insecte vaudrait-elle plus que celle d’un fœtus ? Hostiles avec raison aux OGM, les écolowokistes encouragent toutefois les HCM (humains chimiquement modifiés). Les individus en transition sexuelle prennent une lourde thérapie hormonale afin de changer leur organisme. Curieux, non ? Si encore ils se réclamaient de l’excellente pensée du docteur Alexis Carrel, ils seraient cohérents. Or ils vomissent l’œuvre et la personne de ce bienfaiteur du pluralisme humain.
Le président de la REV n’est autre que le médiacrate Aymeric Caron. Il siège au Palais-Bourbon en tant que député apparenté à La France Insoumise. Élu au second tour en 2022, il est réélu dès le premier tour en 2024 dans la 18e circonscription de Paris à cheval entre les IXe et XVIIIe arrondissements, une contrée hautement rurale, agreste et forestière comme tous les Parisiens le savent…
Partie prenante de la NUPES (Nouvelle union populaire, écologique et sociale), puis du NFP (nouveau front populaire), REV voudrait transformer le Sénat en chambre des espèces et des espaces naturels. Ses membres seraient des élus tirés au sort, des responsables d’ONG et des hauts-fonctionnaires et nullement des chats, des chenilles et des chênes. Bien que repeinte en vert, l’idée fait penser à la Chambre des corporations…
Ces divers exemples démontrent l’inconséquence de l’écowokisme. Des pseudo-écolos contestent la place de la voiture, s’élèvent contre les machines automatisées, rêvent de décroissance économique, mais ils dénigrent aussi l’action des chevaux. Si des humains faisaient le même travail, ils hurleraient à la résurgence de l’esclavage et du fascisme. Ces pitres pervertissent et détournent l’écologie politique fondamentalement païenne, identitaire et traditionnelle. Leur objectif immédiat demeure une recherche avide de la lumière médiatique. N’est-ce pas un trouble à l’ordre public immatériel ?
REV organise chaque année une université d’été nommée « UniREVcités ». Fin août 2024, elle se tenait à Ouches non loin de la sous-préfecture septentrionale du département de la Loire, Roanne. Aymeric Caron et ses acolytes y invitèrent l’ineffable Philippe Poutou. Le trotskysme déviant et fluide se diluerait-il dans l’anti-spécisme ? Des agriculteurs et des chasseurs remontés contre les élucubrations de ce groupuscule n’hésitèrent pas à bloquer le rassemblement. Aymeric Caron protesta contre cette supposée atteinte à sa liberté de réunion. On ne l’entend guère quand ses compères, les nervis gauchistes, empêchent la tenue de conférences de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne. Dans la chaleur estivale, les manifestants anti-REV brandissaient des pancartes sur lesquelles on lisait : « Sauvez un paysan, mangez un végan ! » Si un jour, REV accède au pouvoir, cette saillie deviendra certainement une réalité. On en salive déjà.
Salutations flibustières !
• « Vigie d’un monde en ébullition », n°158, mise en ligne le 27 mai 2025
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22:45 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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En Pologne, le nationaliste Karol Nawrocki élu président : un coup d’arrêt à l’influence de Bruxelles
Source Breizh info cliquez là
Le conservateur soutenu par le PiS l’emporte face au libéral Trzaskowski dans une élection serrée, aux enjeux géopolitiques majeurs
C’est une victoire de justesse mais lourde de conséquences : Karol Nawrocki, historien de 42 ans, a été élu président de la République de Pologne avec 50,89 % des voix, battant d’un souffle le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski. Cette élection marque un retour en force du camp national-conservateur, après la défaite du PiS aux législatives de 2023, et annonce une cohabitation orageuse avec le gouvernement centriste de Donald Tusk.
Un profil hors norme, forgé dans les marges du pouvoir
Méconnu du grand public avant sa candidature, Karol Nawrocki n’en est pas moins une figure clé de la droite polonaise. Ancien directeur du Musée de la Seconde Guerre mondiale de Gdańsk puis président de l’Institut de la Mémoire nationale, il s’est imposé comme l’un des artisans d’une mémoire polonaise intransigeante, notamment en œuvrant au retrait des monuments soviétiques, ce qui lui a valu d’être inscrit sur une liste noire par la Russie.
Boxeur amateur, père de famille, intellectuel engagé, Nawrocki incarne un nationalisme populaire teinté de catholicisme social, hostile à l’ingérence de Bruxelles et farouchement attaché à la souveraineté nationale. S’il a dû affronter une série de scandales durant la campagne – accusation d’acquisition douteuse d’un appartement, participation ancienne à une rixe entre hooligans, soupçons de fréquentation du grand banditisme – ces affaires n’ont manifestement pas entamé sa base électorale.
Une campagne musclée, un positionnement clivant
Nawrocki s’est présenté comme un candidat patriote et indépendant, soutenu par le PiS mais refusant toute affiliation formelle. Son discours, radical sur les questions identitaires et morales, a séduit une large part de l’électorat conservateur, mais aussi les électeurs de l’extrême droite, dont il a accepté les conditions en bloc pour obtenir leur soutien : opposition à l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN, maintien de l’accès libre aux armes, fiscalité modérée et souverainisme intégral.
Favorable à Donald Trump et à une Europe des nations, Nawrocki a jeté à la déchiqueteuse en pleine campagne un exemplaire du livre Gender Queer, dénonçant la sexualisation de l’enfance par les milieux gauchistes. Il défend l’interdiction totale de l’avortement, s’oppose à toute forme d’union homosexuelle, veut préserver les croix dans l’espace public et renforcer les liens avec l’Église catholique.
La victoire du nouveau président a provoqué des réactions contrastées en Europe. Marine Le Pen y voit «un désaveu cinglant pour l’oligarchie bruxelloise », tandis que Giorgia Meloni salue « des valeurs communes ». Le président hongrois Viktor Orbán parle d’une « fantastique victoire », et même Ursula von der Leyen, malgré les tensions latentes, se dit « confiante dans la poursuite de la coopération avec Varsovie ».
Volodymyr Zelensky, pourtant ciblé par la critique froide de Nawrocki envers l’Ukraine, a salué l’élection et appelé à une collaboration constructive. Mais derrière les formules diplomatiques, les fractures se creusent : la Pologne pourrait devenir, avec la Hongrie et l’Italie, un pôle de résistance face au centralisme bruxellois.
Karol Nawrocki a annoncé la couleur : il ne compte pas être un arbitre neutre, mais un contre-pouvoir assumé au gouvernement Tusk, qu’il accuse de brader les intérêts nationaux. Sa mission, selon ses mots, est de « mettre un terme à la guerre civile froide entre les Polonais et de restaurer l’honneur national ».
En attendant son entrée en fonction officielle, le 6 août, une chose est certaine : la Pologne entre dans une ère de tension politique maximale, entre une majorité parlementaire pro-européenne et un chef de l’État souverainiste, ancré dans une droite assumée, parfois rugueuse, mais incontestablement connectée aux attentes d’une large partie du peuple polonais.
17:28 Publié dans En Europe et ailleurs..., Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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Un entretien avec Louis-Christian Gautier, auteur du livreCapitaine en France II (Legio Patria Nostra) aux éditions Dualpha
Propos recueillis par Fabrice Dutilleul
Vous publiez le deuxième tome de Capitaine en France, votre témoignage de « militaire sans guerre », sous-titré Legio Patria Nostra. Il fait suite à celui intitulé Le temps des Écoles, paru en 2022 qui traitait de vos années de formation. Cette fois de quoi s’agit-il ?
Comme le sous-titre le laisse supposer, des trois années où j’ai servi à la Légion Étrangère, choisie à ma sortie de l’École d’Application de l’Infanterie en 1967. Il s’agit de ce qui reste le temps fort de ma carrière militaire. Soit celui passé au Groupement d’Instruction de la Légion Étrangère – 1er Régiment Étranger, puis à la 13° Demi-Brigade de Légion Étrangère.
J’ai été initialement affecté à Corte, au centre de l’« Île de Beauté », comme Chef de Peloton d’Élèves-Gradés. Mes fonctions consistaient à former des Élèves-Caporaux provenant de différents Corps de Troupe de la Légion, en particulier le 2e Régiment Étranger de Parachutistes, également basé en Corse. Outre l’application normale du programme d’instruction, j’ai eu l’occasion de mener un exercice « en vraie grandeur », soit une « Défense de Point Sensible » : celle d’un Centre de Détection de l’Armée de l’Air situé dans le Cap Corse. En effet, nous nous trouvions en mai 1968, et suite aux événements qualifiés par le Président De Gaulle de « chienlit », les autorités gouvernementales ont décidé de faire appliquer le plan de protection de ces « Points Sensibles ».
Et ensuite ?
Cette suite s’est déroulée outre-mer, dans ce qui s’appelait alors Territoire Français des Afars et des Issas (aujourd’hui : République de Djibouti). J’avais demandé cette affectation à la 13° DBLE parce que je pensais que, s’il devait se passer quelque chose, ce serait là. En fait, si l’on excepte le lancer de deux grenades défensives sur la terrasse du restaurant Le Palmier en Zinc (où par hasard je ne me trouvais pas), et qui par miracle n’ont fait que quelques blessés, il ne s’est rien passé… Ce qui ne signifie pas que mon séjour ait été monotone : j’ai failli mourir de soif vers la frontière éthiopienne et suis rentré prématurément en Métropole suite à un saut en parachute qui s’est terminé brutalement. Comme fonctions, j’ai occupé celle d’Officier des Transmissions, à mon corps défendant étant très peu porté sur la technique, mais j’ai réussi à en faire. La période la plus intéressante de ma vie militaire. J’ai été ensuite Chef de Section de Combat motorisée au Poste d’Arta. Mais je ne vais pas vous raconter tout mon livre !
Celui-ci se termine sur votre affectation comme stagiaire dans les Services Spéciaux : l’on peut donc attendre une suite ?
Cette suite justifierait à elle seule l’appellation de « carrière atypique » qui a été la mienne. En effet, ce que j’ai vécu dans les écoles militaires au milieu des années 1960, quelques centaines d’autres Saint-Cyriens de mes Promotions ou de celles qui en étaient proches l’ont vécu aussi : ils auraient pu écrire sensiblement la même chose. Idem pour mon passage à la Légion : nous y sommes arrivés à six, trois de l’École Spéciale Militaire et trois de l’École Militaire Inter-Armes. Les autres auraient pu témoigner comme je l’ai fait ou à peu près.
Mais c’est l’« ensuite » qui n’a, je crois, pas d’équivalent. Ne serait-ce que par ce que je suis le seul (de mon « espèce ») à avoir terminé sa « carrière » comme capitaine « mis à la retraite d’office par limite d’âge du grade ». Ceci après un parcours où j’ai « expérimenté » les différentes positions statutaires de l’officier : activité, hors-cadre, service détaché, disponibilité et enfin retraite et réserve. Tantôt en uniforme, tantôt pas, mais resté toujours militaire dans l’âme.
Louis-Christian Gautier, auteur du livre Capitaine en France II (Legio Patria Nostra) aux éditions Dualpha, collection « Vérités pour l’Histoire », 202 pages, 27 €. Pour commander ce livre, cliquez ici.
17:22 Publié dans Livres, Rencontre avec... | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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Paris ne peut plus être une fête
Vincent Trémolet de Villers
Les joueurs de Paris Saint-Germain n’en étaient qu’au début de leur magnifique récital que déjà déferlaient dans la ville les casseurs et les pillards. Sur le terrain, c’était magistral, et dans les bars, les familles, les jardins, la fête qui s’annonçait allait être enivrante. Las ! Sur le périphérique, que certains voyous voulaient envahir, aux Champs-Élysées, où se re- joignaient les bandes prêtes à en découdre avec la police, les forces de l’ordre, déployées par milliers, luttaient déjà pied à pied pour que force reste à la loi. Auraient-elles été trois fois plus nombreuses, c’était la même histoire. Cela fait longtemps que le football nous le révèle (victoire de l’Algérie, du Maroc ou de la France), la question n’est plus sécuritaire, elle est culturelle. Destructions gratuites, agressions violentes, slogans contre l’État, la police, Israël : le face-à-face entre deux France prophétisé par Gérard Collomb se montre les soirs de joie collective. Il faut se rendre à l’évidence : Paris ne peut plus être une fête.
Samedi soir, à ce titre, fut un moment de clari- fication. La France insoumise a pris explicitement le parti du désordre et ciblé Bruno Retailleau comme fauteur de troubles. La police, à les entendre, est coupable de perturber la liesse bon enfant de supporters pacifiques. « Retailleau est l’organisateur du chaos », a tweeté le mélanchoniste Antoine Léaumont, présent sur la place de l’Etoile. Il a donc pris son parti, celui de la force délinquante capable de transformer la capitale en rodéo urbain, de piller les magasins, de terroriser les jeunes filles, de tabasser courageusement à dix contre un.
Le ministre de l’Intérieur, qui connaît la sémantique, a dénoncé les « barbares ». Un barbare dit le dictionnaire, c’est celui qui n’est pas civilisé. Comment nommer autrement ces prédateurs qui privent les enfants et leurs parents de la communion spontanée et joyeuse qu’offrent les victoires sportives ? La France des honnêtes gens très vite est retournée chez elle, devant les spectacles de vandalisme et de razzias. Et Paris n’a pas le monopole de la peur, puisqu’une simple fête de village peut dégénérer quand déboulent les barbares. En France, un samedi soir de victoire, ce sont désormais des mortiers, des sirènes, des couteaux, des policiers blessés et peut-être même des morts, victimes de la bêtise, de la méchanceté et de l’impunité.
Source : Le Figaro 2/6/2025
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