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mardi, 17 juin 2025

L’offensive israélienne contre l’Iran : une certitude et beaucoup d’inconnues

Israël frappe plus de 200 sites en Iran, Téhéran riposte par des dizaines  de tirs de missiles balistiques

Maurice Bernard

Invité d’Apolline de Malherbe, ce matin, sur BFM, Alain Bauer a souligné un des faits essentiels de l’offensive aérienne menée actuellement par Israël contre la république islamique de l’ayatollah Khamenei : « Tout le monde est très content de ce qui est en train de se passer, l’Iran n’a aucun ami, aucun. L’Iran a perdu ses proxis, le Hamas, le Hezbollah, la Syrie et autres. (…) L’Iran est totalement isolé car en fait, personne n’aime le régime iranien (…). Chacun veut éviter l’embrasement, mais si on pouvait se débarrasser du régime, tout le monde serait très content. Il y a une très grande hypocrisie. Israël fait le sale boulot du monde entier dans cette affaire ».

À Synthèse nationale, nous sommes quelques-uns à avoir milité au sein du Parti des forces nouvelles durant la seconde moitié des années 1970 et au début des années 1980. Nous n’oublions pas que dès le début de la République islamique d’Iran, en novembre 1979 et juillet 1980, le PFN a mené diverses actions afin de dénoncer les crimes du régime khomeyniste : occupation symbolique de la villa où résidait l’ayatollah Khomeiny à Neauphle-le-Château avant son retour à Téhéran, manifestations à Paris, à proximité de l’ambassade d’Iran, puis sur les Champs-Élysées…

Nous n’oublions pas non plus les nombreux Français qui sont tombés sous les coups des assassins armés par ce régime terroriste, tels les 58 parachutistes des 1er et 9e RCP tués à Beyrouth, le 23 octobre 1983, dans l’attentat à la bombe contre leur immeuble, le Drakkar, les 13 morts et plus de 300 blessés de la série d’attentats de 1985-1986 à Paris, ou encore les 11 salariés de la DCN morts à Karachi dans l’explosion de leur bus (12 autres étant blessés)…

Il y a bientôt un an, à la fin du mois de juillet 2024, en périphérie de Beyrouth, l’armée israélienne a éliminé Fouad Chokr, un des chefs militaires du Hezbollah considéré comme le principal responsable des attentats de 1983 au Liban. Ce faisant, elle a fait ce que la France aurait dû faire depuis longtemps. Aujourd’hui, Tsahal s’emploie à mettre à mal le programme nucléaire iranien et à déstabiliser le régime. Elle mène une campagne ciblée de bombardements et d’éliminations de responsables civils et militaires, ainsi que de scientifiques impliqués dans le processus devant conduire à la production de bombes atomiques. Nous n’allons ni le lui reprocher ni pleurer sur les malheurs actuels des révolutionnaires islamiques au pouvoir à Téhéran.

Néanmoins, la situation créée par les opérations en cours soulève un certain nombre de questions.

Israël n’a pas les moyens de détruire l’ensemble des sites nucléaires iraniens. Seuls les États-Unis en ont la capacité. l’État hébreu peut seulement leur occasionner suffisamment de dégâts pour gagner un temps précieux. Les heures qui viennent nous diront ce que le président Trump entend par « une véritable fin ». Va-t-il choisir la voie de l’engagement direct au côté d’Israël ou bien celle de la négociation, imposée à Benjamin Netanyahu ?

En 2012, Frédéric Pichon, Tancrède Josseran et Florian Louis, dans leur Géopolitique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (aux Presses universitaires de France) considéraient que « la crainte n’est (…) pas tant celle de voir l’Iran utiliser une éventuelle bombe nucléaire contre un de ses voisins, et encore moins contre Israël car une telle attaque ferait autant de victimes israéliennes que palestiniennes, sans parler des représailles de l’État hébreu qui pourraient s’avérer fatale à l’Iran. Le risque lié à la bombe iranienne tient plutôt à la prolifération : si Téhéran franchit le seuil nucléaire, alors il y a fort à parier que nombre de ses voisins se sentiront obligés d’en faire de même, à commencer par l’Arabie Saoudite, la Turquie ou l’Égypte ». Si le véritable enjeu est bien là (un avis que ne partage pas le gouvernement de Tel Aviv pour qui, officiellement, le nucléaire iranien est un problème existentiel), alors, on est en droit de se demander si la campagne actuelle de bombardements est le meilleur moyen à utiliser…

Il apparaît évident qu’Israël veut désormais en finir une fois pour toute avec le régime de Téhéran. Mais l’effondrement de ce dernier ne risque-t-il pas d’instaurer le chaos dans le pays et de déstabiliser toute la région ? Ce matin, Alain Bauer faisait remarquer justement : « (…) Il n’y a pas de remplaçant et chaque fois qu’on a essayé de faire ça sans un remplaçant légitime, ça a amené à la situation en Lybie, (…) en Irak, ça a amené au chaos généralisé. (…) La création du chaos par l’élimination d’Ali Khamenei sans option de remplacement (…), ça nécessite quand même qu’il y ait une opposition structurée capable de tenir le pays pour éviter qu’il sombre ». Déjà, certains mettent en avant Reza Pahlavi, le fils du dernier Shah d’Iran. Mais peut-il être l’homme de la situation, ce « remplaçant » évoqué par Alain Bauer ?  Et cette opposition structurée, existe-t-elle seulement ? Seul l’avenir nous le dira. À condition que le régime s’effondre effectivement…

Enfin, comme le faisait remarquer Robespierre, déjà en 1792, « personne n’aime les missionnaires armés ». Sur les ondes, on entend beaucoup dire que les Iraniens rejetteraient massivement le régime et se réjouiraient des frappes actuelles... N’est-ce pas aller un peu vite en besogne ? N’est-ce pas confondre la population des campagnes ou des quartiers populaires, plus conservatrice, avec les classes moyennes des villes, diplômées et en partie occidentalisées ? N’est-ce pas oublier un peu rapidement que la révolution de 1979 n’a pas été faite par une poignée d’insurgés ? N’est-ce pas oublier également la force du nationalisme iranien, la volonté du pays (qui se sent encerclé) d’assurer sa sécurité et d’empêcher les ingérences extérieures ?

On le voit, les inconnues sont nombreuses et les développements à venir du conflit en cours particulièrement difficiles à prévoir… Comme pour la Russie de Winston Churchill, nous sommes face à « un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme »…

19:26 Publié dans Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Espagne, le socialiste Pedro Sanchez et le nez de Pinocchio

Spanish PM Sánchez apologizes for corruption scandals in his Socialist  Party – POLITICO

Michel Festivi

On a connu en France de très gros menteurs socialistes. Le plus célèbre d’entre eux, Jérôme Cahuzac, avait multiplié les contrevérités « les yeux dans les yeux ». En Espagne socialo-communiste, le Premier ministre Pedro Sanchez est devenu aussi grotesque que l’allongement du nez de Pinocchio, en mentant aux Espagnols « comme un arracheur de dents ».

Depuis de nombreux mois, le PSOE est empêtré dans de nombreuses affaires de prévarications, qui mettent en cause les plus hauts sommets du Parti, ainsi que l’entourage direct du Chef du gouvernement. Dans la famille Sanchez, je demande le petit frère, David, qui avait obtenu, sur des recommandations insistantes, un emploi totalement fictif de responsable culturel dans la région d’Estrémadure, alors gouvernée par les socialistes, il est renvoyé devant un tribunal avec dix autres comparses pour trafic d’influence. Dans la même famille, je demande la femme, Begoña Gomez épouse Sanchez, mise en cause dans un dossier d’appropriation illicite de matériels et d’exercice illégal d’une profession à l’université de Madrid. Il faut dire que ces affaires n’ont pas été révélées par le Parti populaire, mais par des associations classées à la droite de la droite, ce qui a fait dire à Pedro Sanchez, qu’il s’agit de campagnes de diffamation « venant de l’extrême droite ». Pour toute réponses il entend museler encore plus la presse et les réseaux sociaux.

Mais, ce 12 juin dernier, l’un des plus proches amis du Premier ministre, numéro 3 du PSOE, un dénommé Santos Cerdan, a été impliqué dans une affaire de corruption, dans le cadre classique d’attributions de marchés publics, et a été contraint de démissionner de toutes ses fonctions, notamment celle de député, même s’il clame son innocence. Ce scandale concerne également un tenant de la garde rapprochée de Sanchez, José Luis Abalos, ancien ministre socialiste des transports, contraint aussi à la démission en 2024. Ils auraient perçu des dessous de table dans le cadre d’un achat massif de matériel médical durant la crise sanitaire. Bien sûr tous ces personnages n’ont pas encore été condamnés, et ils sont présumés être innocents, contestant les faits.

Ce même jour donc, devant le siège du PSOE à Madrid, Sanchez, lèvres pincées et regard des mauvais jours, s’est fendu d’une déclaration ampoulée, demandant pardon aux Espagnols d’avoir fait confiance à ces hommes clefs, mais jurant ses grands dieux, qu’il n’était informé de rien, ce qui est une farce des plus scandaleuses, tant ces personnages étaient proches de lui et partageaient plusieurs secrets dans le cadre de très nombreuses affaires politiciennes des plus glauques. Vox et le Parti populaire réclament sa démission depuis plusieurs semaines, et les manifestations hostiles se multiplient dans le pays. Pour l’instant Sanchez tient bon, soutenu par les communistes de Sumar et Podemos ainsi que les indépendantistes catalans et basques, qui le font chanter politiquement et qui obtiennent tout ce qu’ils veulent, puisque la majorité socialiste aux Cortès, dépend d’eux.

Donc, comme le souligne Boulevard Voltaire « d’une voix pleine de gravité (feinte ?), il a demandé pardon », mais bien sûr a exclu tout recours à des législatives anticipées. Comme François Mitterrand, qui mentait comme il respirait, en plissant des yeux, Sanchez continue cette lignée d’affabulateurs professionnels, prêts à tout pour conserver leurs grasses prébendes. Car il faut souligner une incongruité espagnole, Sanchez est resté patron du PSOE tout en étant 1er ministre, ce qui ne choque personne, et surtout pas les instances européennes. Cette anomalie criante sape totalement la vie démocratique du pays. Sanchez est aussi président de l’internationale socialiste, mélange des genres des plus calamiteux, on le voit aujourd’hui.

Javier Milei, le Président argentin, que Sanchez hait, il lui préfère Maduro le dictateur communiste, a ironisé l’autre semaine, en visite à Madrid en lançant : « si vous voulez aussi malmener le voyou local, je n’y vois pas d’inconvénient », rajoutant « Sachez que je serai toujours à vos côtés lorsqu’il s’agira de s’opposer aux socialistes ».

L’Espagne est l’un des pays européens où la corruption politique est la plus forte, et où la séparation des pouvoirs est la plus bafouée. On doit cela au bipartisme, un coup le PSOE, le lendemain le PP. Passez-moi la rhubarbe, je vous passerai le séné. Le drame de l’Espagne est là, le PP quand il est au pouvoir, ne remet jamais en cause les lois liberticides et sociétales prises par le PSOE et ses alliés d’extrême-gauche. L’Espagne est le pays d’Europe où le wokisme fait le plus de ravages. Les régularisations des immigrés clandestins sont massives, les lois sur le logement sont hyper favorables aux squatters, les dispositions concernant les transitions de genre vont très loin, des lois mémorielles interdisent toutes libertés historiques, le débat public est verrouillé etc...

Sanchez pourra-t-il tenir jusqu’en juillet 2027, date des prochaines législatives ? Le PP et Vox n’ont pas la majorité absolue à quelques sièges près, et Feijoo hésite à déposer une motion de censure. Le PP a plus de députés que le PSOE, mais pour l’instant les indépendantistes catalans et basques le soutiennent, compte tenu des contreparties énormes qu’ils engrangent. Néanmoins les pressions contre Sanchez redoublent. Le 15 juin, l’Archevêque de Valladolid et président de la Conférence épiscopale d’Espagne, Monseigneur Luis Arguëllo a estimé nécessaire que le pouvoir organise au plus vite de nouvelles élections, « Car demander pardon est un acte politiquement non pertinent, il faut donner la parole aux citoyens pour sortir du blocage institutionnel ». Le Roi Felipe VI pourrait en rajouter une couche, mais pour l’instant, il a toujours été d’une transparence totale.  

07:10 Publié dans Michel Festivi | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

L’omni-président en roue et chute libres…

Sondage : hausse de popularité pour Macron qui devance Bayrou, en baisse

Synthèse nationale

On le dit et on le répète, une partie des élites a fait sécession. Comme l’a écrit Emmanuel Todd, la partie concernée vit désormais « en vase clos » et développe, « sans s’en rendre compte, une attitude de distance et de mépris vis-à-vis des masses ». Emmanuel Macron en est une illustration parfaite. Depuis son Olympe élyséen, il trie les réalités. Il y a celles qui attirent et retiennent son attention (l’intégration européenne, l’Ukraine, Gaza ou les questions environnementales) et celles qu’il regarde de loin, relègue au second plan ou préfère ignorer (la dette, la perte de souveraineté, la dénatalité, l’immigration ou encore la violence d’une certaine jeunesse).

L’activisme dont il fait preuve en matière de communication s’avère toutefois de plus en plus contre-productif. Ainsi, le 2 mars dernier, plus de 15 millions de téléspectateurs en moyenne l’ont écouté, mais le 13 mai ils n’étaient plus que 4,9 millions, et le 10 juin 1,57 million, soit dix fois moins que trois mois auparavant ! Le « petit malin » (dixit Trump) parle, parle, parle, mais plus grand monde ne l’écoute. En parallèle, sa cote de popularité est, elle aussi, en chute libre. Selon le baromètre de l’action politique Ipsos-CESI École d’ingénieurs pour La Tribune Dimanche, Jupiter est passé de 32% d’opinions favorables en mai 2024, et 25% en mars 2025, à 21% actuellement, soit 1% de mieux seulement que son plus bas niveau (20%) de décembre 2018, au moment de la crise des gilets jaunes… Le fond n’est plus très loin. Pour lui, sans doute ; mais aussi, malheureusement, pour la France, certainement. Merci qui ? Merci le "front républicain" et le vote dit "utile" !

 

07:00 Publié dans Editoriaux | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |