Quand l’onde de choc du tsunami humain londonien secoue le cerveau d’une députée RN

Maurice Bernard

Alexandra Masson, députée RN des Alpes-Maritimes (et ex-UMP) était interrogée sur BFMTV, lundi dernier, 15 septembre (cliquez ici), après l’impressionnante manifestation londonienne "Unite the Kingdom", pour la liberté d’expression et contre l’immigration illégale organisée par Tommy Robinson.

Certains des éléments de langage utilisés à cette occasion par la parlementaire mariniste montrent que l’onde de choc provoquée par l’événement n’a pas ébranlé que les médias "mainstream"…

On a pu entendre ainsi madame Masson déclarer (parfois un peu confusément) : « Nous n’avons rien à faire à Londres, dans cette manifestation. Nous, nous sommes des députés français (…) et nous n’allons pas manifester dans des pays qui n’ont aucun rapport avec nous. Nous comprenons, évidemment, le ras-le-bol de la population de Grande-Bretagne (…). Je pense que les Français n’ont évidemment pas envie de vivre la même chose que ce qui s’est passé ce week-end (…) en Grande-Bretagne. Nous, nous prônons un retour aux urnes ; nous prônons un référendum sur l’immigration (…) pour que, effectivement, nous puissions sereinement, dans un pays encore démocratique, pouvoir faire en sorte que nous n’ayons pas des images de ce type dans notre pays et des manifestations comme celle-là. (…) Je ne souhaite pas un rassemblement, Marine Le Pen l’a redit très clairement dimanche (…), nous, ce que nous voulons, c’est maintenant le référendum qui est la seule voie démocratique qui redonnera la voix des Français ».          

Ainsi donc, si l’on a bien compris la pensée de Madame la députée RN (et de ses petits camarades marinistes), le peuple britannique n’a aucun rapport avec le peuple français (!). On comprend son exaspération face à l’immigration mais on estime que le mode d’action qu’il a choisi pour la dénoncer est inadapté car il n’est pas pleinement démocratique et donne à voir un spectacle indigne que l’on ne veut pas voir en France (!). On préfère la voie du référendum… mais pas celui demandé par Philippe de Villiers dont on ne veut pas signer la pétition !

Pour conclure, il semble bien que Madame Masson et une partie du RN veulent ignorer que la "dédiabolisation" n’autorise pas tout et n’importe quoi (à commencer par l’abandon de toute cohérence), et que l’on ne s’oppose pas à ses adversaires (voire à ses ennemis) en reprenant à son compte leur discours et leur vocabulaire. Se laisser aller au fil de cette dérive finit toujours par se retourner contre soi… À bon entendeur, salut !